Verdi - Misa di Requiem - Reiland - Saint Etienne - 08/12/2017

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Verdi - Misa di Requiem - Reiland - Saint Etienne - 08/12/2017

Message par perrine » 10 déc. 2017, 19:09

Giuseppe Verdi
Messa da Requiem

Direction musicale David Reiland

Soprano Elodie Hache
Mezzo-soprano Aurore Ugolin
Ténor Paul Gaugler
Basse Wojtek Smilek

Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire

Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire
Direction Laurent Touche

Grand Chœur à voix mixtes de la Maîtrise de la loire
Direction Jean-Baptiste Bertrand

Chœur Symphonia
Direction Yannick Berne


Grand Théâtre Massenet, Saint Etienne, vendredi 9 décembre 2017


Le requiem de Verdi : un opéra dramatique déguisé en messe des morts. Toute la difficulté à exécuter une telle œuvre réside en la capacité à rendre les effets théâtraux, tout en gardant la ferveur religieuse. C’est chose parfaitement réussie par David Reiland qui dirige avec beaucoup de muscle et d’énergie cette première représentation. Face à l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire et un triple chœur regroupant le Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire, le Grand Chœur à voix mixtes de la Maîtrise de la loire et le Chœur Symphonia, il fait preuve de beaucoup d’autorité et de présence. S’il doit faire face au début à l’effet de groupe et d’inertie en devant tenir et tirer cette masse sonore dans le Requiem Aeternam, l’échange et la symbiose s’installent dès le Kyrie. Dès lors, c’est un foisonnement de sons et d’atmosphères différentes qui vont illustrer l’œuvre. Les changements d’ambiance sont parfaitement maîtrisés, les fins de phrases précises et les tempi bien tenus.
Les trois chœurs regroupés pour répondre aux exigences de la partition sont excellents. Le son est homogène, l’équilibre entre les pupitres respecté. Un beau travail sur le contraste et les nuances est réalisé comme par exemple sur le Dies Irae incisif, qui passe de l’explosion au chuchotement, mordant, terrifiant, avant de re-exploser, plein de colère.
L’orchestre, soutient l’ensemble dans le même esprit. Tantôt mordant, tantôt sautillant, inspiré, faisant ressortir des rondeurs aux violoncelles, des trompettes vaillantes, et des vents délicats.

Le quatuor de solistes réuni complète le plateau avec panache.
Wojtek Smilek après un démarrage timide dans le Kyrie fait preuve d’une belle autorité dans le Tuba mirum et livre un Confutatis aux couleurs sombres réclamant le salut éternel.
Remplaçant Paolo Lardizzone initialement prévu, Paul Gaugler tient sa position. Si l’émission est parfois étriquée dans les aigus, il possède un superbe legato et une belle ligne mélodique et propose un Ingemisco très spirituel.

Dans cette œuvre qui fait la part belle à la partie de mezzo soprano, Aurore Ugolin décroche la palme de la soirée grâce à un chant racé, un discours ancré, une interprétation de chaque instant. Le Lacrimosa est emprunt d’une grande sensibilité.
La soprano Elodie Hache, affronte avec aisance le chœur et l’orchestre grâce à des aigus percutants, et une projection sans failles. Quelques irrégularités sur les démarrages et quelques approximations viennent de temps en temps perturber l’écoute mais elle est sans nul doute un des piliers de la représentation grâce à un timbre clair et une grande amplitude. L’apogée est atteinte avec le Libera me où tout son talent dramatique s’exprime pleinement mélangeant force et fragilité.

Difficile au sortir de ce Requiem de ne pas projeter les solistes dans les grands rôles Verdiens, et on pense instinctivement à une Leonora, une Eboli, un Iago, une Desdemone, une Azucena.
Le succès avec de nombreux rappels est amplement mérité grâce à cette cohésion, ce travail où chaque protagoniste a su apporter sa pièce à l’édifice de cette œuvre grandiose.

Perrine

(dernières représentations Dimanche 10 et mardi 12 décembre)
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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