Concert Bach/Pachelbel/Kühnau-Vox Luminis/L.Meunier-Lyon 03/12/2017

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petitchoeur
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Concert Bach/Pachelbel/Kühnau-Vox Luminis/L.Meunier-Lyon 03/12/2017

Message par petitchoeur » 05 déc. 2017, 19:53

Cantate et Magnificat

Johann Pachelbel (1653-1706)
Cantate Jauchzet dem Herrn alle Welt

Johann Kühnau (1660-1622)
Magnificat

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Magnificat (1730)

Ensemble Vox Luminis

Lionel Meunier, directeur artistique

Chapelle de la Trinité à Lyon le 3 décembre 2017.

Des liens unissent les trois musiciens dont les œuvres sont données ce soir par Lionel Meunier et son ensemble Vox Luminis. Pachelbel (1653-1706) est un ami de Johann Ambrosius Bach, le père de Jean Sébastien. Recueilli, à la mort de son père en 1695, par son frère aîné Johann Christoph (1671-1721), élève de Pachelbel, Jean Sébastien (1685-1750) succède à Johann Kühnau (1660-1722) comme maître de chapelle de l’église saint Thomas à Leipzig.
En ce temps de l’Avent toutes ces musiques sont des louanges à Dieu. Dans la cantate Jauchzet dem Herrn alle Welt… « Gens du monde entier, acclamez le Seigneur. Offrez-lui un culte joyeux, présentez-vous à lui avec des cris de joie… » les paroles du psaume 100 sont mises en musique par Johann Pachelbel. « …Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son nom… » chante la Vierge Marie dans le Magnificat mis en musique par Johann Kühnau et Johann-Sébastian Bach.
Lionel Meunier est le directeur artistique de Vox Luminis, ensemble qu’il a fondé en 2004, spécialisé dans les musiques du XVIème au XVIIIème siècle. Titulaire de très nombreuses distinctions pour ses enregistrements, c’est la troisième fois qu’il se produit à la Chapelle de la Trinité à Lyon en moins d’un an. Voir les fils suivants :

http://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6& ... is#p303140
http://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6& ... is#p327374

Cet ensemble fonctionne sans chef : Lionel Meunier est au pupitre des basses de Vox Luminis et le choeur se tient tout naturellement derrière l’orchestre : ses quelques gestes et regards sont extrêmement discrets. Et pourtant aucun départ raté, aucun décalage, des ralentis impeccables, des nuances maîtrisées… qui sont le fruit d’un travail très approfondi et d’une vision commune, d’une connivence, partagées par tous ces musiciens.
La cantate de Pachelbel sur le psaume 100 est écrite pour deux chœurs, ici de chacun cinq chanteurs, et un petit orchestre : trois violons, deux altos, deux hautbois, le basson, le violoncelle et l’orgue assurant le continuo. Magnifique louange à l’amour du Seigneur pour l’humanité chantée par des solistes (excellente basse de Sebastian Myrus) et reprise par l’ensemble du chœur dans une félicité communicative. Johann Künhau, compositeur d’œuvres pour orgue et de nombreuses cantates a écrit un Magnificat pour un chœur et un orchestre d’une vingtaine de musiciens (des cordes, des bois, des cuivres, un orgue). Se succèdent des ensembles, des duos, des solos accompagnés par tout l’orchestre ou par quelques instruments (par exemple un solo de soprano chanté par Zsuzsi Toth à la voix puissante et au joli timbre, accompagnée deux hautbois dans Et exultavit spiritus ou bien le Gloria enthousiaste de Sebastian Myrus. L’œuvre de Kühnau est une belle découverte.
Le Magnificat de Bach est d’une autre ampleur par sa riche et savante orchestration, ses couleurs plus contrastées, l’ampleur du chœur à cinq voix (par exemple la violence du Deposuit potentes de sede…), la variété des solos et des duos (de basses, de ténors, de sopranes, de voix d’alto, ici chantées par les contre-ténors), les accompagnements de flûtes, de hautbois, de trompettes et le martèlement des timbales. L'oeuvre se termine par la reprise du thème magistral de l’introduction. Bach en écrit une première version en mi bémol majeur en 1723 avec quatre interpolations en allemand pour le temps de Noël. Version révisée en 1730, transposée en ré majeur. Il supprime les paroles rajoutées en allemand ce qui lui permet de donner l’œuvre lors de plusieurs temps et fêtes liturgiques.
L’art de Lionel Meunier est d’obtenir de tous ses musiciens, solistes accomplis, une homogénéité, une cohérence, une fusion assurant une profondeur et une « lumineuse » générosité à ces œuvres tout à la gloire du Créateur.

Pierre Tricou

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