Concert Haendel/Porpora-L.Zazzo/S.Montanari-Lyon 29/11/2017

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petitchoeur
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Concert Haendel/Porpora-L.Zazzo/S.Montanari-Lyon 29/11/2017

Message par petitchoeur » 01 déc. 2017, 23:07

Lawrence Zazzo, contre-ténor
Orchestre de l’Opéra de Lyon, I Bollenti Spiriti
Stefano Montanari, direction et violon solo


Francesco Geminiani (1687-1762)
Concerto grosso en ré mineur « La Follia » d’après la sonate op.5 n°12 « La Follia » d’A.Corelli
Thème et 23 variations
Giovanni Bononcini 1670-1747)
Crispo, air : « Cosi stanco pellegrino »
Maddalena Laura Lombardini Sirmen (1745-1818)
Concerto pour violon et orchestre en la majeur, opus 3, n° 3
Allegro, adagio, rondo allegretto
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Ariodante, ouverture
Orlando, récitatif et air d’Orlando : « Gia per la man d’Orlando…Gia l’ebro »
Nicola Porpora (1686-1768)
Polifemo : Ouverture,
Air d’Aci : « Alto Giove »
Georg Friedrich Haendel
Rodelinda : air de Bertarido : Vivi, tiranno


Opéra de Lyon, le 29 novembre 2017

Serge Dorny, directeur de l’Opéra de Lyon, a décidé , il y a 2 ans, de se doter d’un orchestre baroque dont il a confié la direction à Stefano Montanari . Ainsi est né I Bollenti Spiriti, Les Esprits Bouillonnants, formés de quelques musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon qui ont souhaité rejoindre cette phalange spécialisée. Stefano Montanari a été violon solo de l’Accademia Bizantina de 1995 à 2012 sous la direction d’Ottavio Dantone. Ce soir ce nouvel ensemble est dirigé par son chef qui joue également en soliste et accompagne Lawrence Zazzo, contre-ténor anglais de plus en plus présent sur les scènes européennes. Il vient de remporter un franc succès dans le rôle-titre de Giulio Cesare in Egitto de Haendel au TCE, il y a quelques semaines, avec l’Accademia Bizantina sous la direction d’Ottavio Dantone. Lawrence Zazzo est un contre-ténor à la voix puissante, au timbre épanoui, à la technique maîtrisée (remarquable dans les da capo parfois acrobatiques). Il est un excellent acteur qui donne vie à ses personnages: nostalgie, joie, fureur… Magnifiquement accompagné du violoncelle solo de Valériane Dubois dans l’air Cosi stanco pelegrino extrait de Crispi, opéra de Bononcini (un rival de Haendel à Londres qui était un virtuose de cet instrument). Dans très bel air d’Orlando, Gia per la man d’Orlando…Gia l’ebro Lawrence Zazzo s’endort baigné par la douceur de deux altistes de l’orchestre : Nicolas Loubaton et Perrine Guillemot. Bertarido, privé du trône par le tyran Grimoaldo, revient d’exil pour le tuer. Il l’épargne dans l’air Vivi, tiranno extrait de Rodelinda de Haendel. Zazzo survole cet air avec une énergie, une puissance, des vocalises impressionnantes. Nicola Porpora sera un concurrent redoutable de Haendel à Londres, lui enlevant ses chanteurs les plus fameux et faisant venir d’Italie son élève Carlo Broschi, dit Farinelli, le plus grand castrat de l’histoire. Il composa Polifemo pour lui. L’air Alto Giove permet à Lawrence Zazzo de nous faire entendre toutes ses qualités : mélisme endiablés dans le da capo, douceur du timbre comme puissance de la voix ! Dans cet air rendu célèbre par le film Farinelli.
Menés avec autorité et souplesse par Stefano Montanari, I Bollenti spiriti ont acquis rapidement le niveau d’autres orchestres baroques célèbres. Impeccables de technique et de rigueur rythmique dans les 23 variations de Geminiani sur le thème de La Follia de Corelli. Très brillants dans les ouvertures d’Ariodante et de Polifemo, les instrumentistes accompagnent Montanari dans le concerto pour violon op. 3 n°3 de Maddalena Laura Lombardini, élève de Tartini. Œuvre d’un intérêt très limité qui n’a qu’une vertu : mettre en valeur la technique éblouissante de Stefano Montanari. Médiocrité de la ligne musicale, banalité des thèmes, accompagnement squelettique par le premier violon solo et le second violon solo. Montanari (qui a abandonné pour ce concerto son archet baroque) a suffisamment pratiqué la musique italienne pour nous offrir un oeuvre plus consistante !
Ce concert est une double confirmation : I Bollenti Spiriti s’affirment et Lawrence Zazzo est un grand contre-ténor !

Pierre Tricou

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