Donizetti - Don Pasquale - Englebert/Rousseau - Metz 11/2017

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Oylandoy
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Donizetti - Don Pasquale - Englebert/Rousseau - Metz 11/2017

Message par Oylandoy » 20 nov. 2017, 18:41

GAETANO DONIZETTI DON PASQUALE
VENDREDI 17 NOV. 2017 / 20H
DIMANCHE 19 NOV. 2017 / 15H
MARDI 21 NOV. 2017 / 20H

Opera buffa en 3 actes (en langue originale italienne)
Livret de Giovanni Ruffini et du compositeur
Création au Théâtre-Italien, Paris, 3 janvier 1843

Direction musicale Cyril Englebert
Mise en scène, décors, costumes et lumières Pierre-Emmanuel Rousseau
Chef de chant Elsa Lambert

Don Pasquale Michele Govi
Norina Rocío Pérez
Ernesto Patrick Kabongo
Docteur Malatesta Alex Martini
Le Notaire Julien Belle

Chœur de l'Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Orchestre national de Lorraine


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L'argument, tiré de la Comedia dell'Arte, avec Pasquale-Pantalon, Norina-Colombine, Ernesto-Pierrot, Malatesta-Scapin (ailleurs, on trouve Bartholo, Rosine, Almaviva, Figaro…) est réutilisé magistralement par Donizetti, alors au sommet de sa carrière, qui compose Don Pasquale en onze jours seulement (avec succès immédiat), ce qui lui permet de faire revivre le genre de l'opéra bouffe, lequel vit là ses derniers jours, en ce sens qu'il n'en sera plus guère composé par la suite, mais on a toujours autant de plaisir à en écouter !

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Rappel de l'argument : vieux garçon fortuné, Don Pasquale décide de se marier pour déshériter son neveu dont il désapprouve le choix de la fiancée. Victime d'un stratagème, c'est en fait avec cette dernière, sous une identité cachée, qu'il contracte un faux mariage. Métamorphosée, la jeune épouse se révèle alors capricieuse et très dépensière…

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Très agréable représentation de Don Pasquale ce dimanche après-midi à l'Opéra-Théâtre Metz-Metropole.
La mise en scène de Pierre-Emmanuel Rousseau est vivante et ingénieuse : dans un décor XVIIIème de fantaisie, l'enchainement des scènes, les entrées et sorties des chanteurs, se déroulent sur un rythme alerte, gardant le spectateur en haleine.
Profitant de la plastique de l'interprète de Norina, Rocío Perez, P.-E. Rousseau met (fortement) l'accent sur l'érotisme dégagé par les minauderies de Norina-Sofronia pour séduire (comme s'il en était besoin) Pasquale, lequel fait penser au loup de Tex Avery. Bien sûr, le résultat est très convaincant… Norina étant censée aguicher Pasquale, le résultat est au rendez-vous.
P.-E. Rousseau n'hésite pas par ailleurs à appuyer sur la référence à la Comedia dell'Arte, habillant Ernesto en Pierrot dans les premières scènes, et l'homme à tout faire/notaire en Arlequin. Ce dernier est présent en scène quasiment tout le long du spectacle, et distille nombre de grimaces, mimiques fort divertissantes, ainsi que toute sa gestuelle.

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Michele Govi, en Don Pasquale, est une basse bouffe bien chantante, dotée d'un beau medium, malheureusement moins audible lors des notes les plus basses. Bon acteur lors des moments de désespoir, moins à l'aise lors des passages purement comiques.
Rocío Pérez, outre ses qualités plastiques déjà mentionnées, interprète une Norina très décidée, enjôleuse, avec de beaux aigus puissants et parfois nuancés, mais un medium un peu faible, qui disparaît derrière l'orchestre, pourtant peu fourni et bien maitrisé.
Patrick Kabongo campe un Ernesto agréable, capables d'expression et de mezzo-forte, mais un vibratello donne un côté "vibrionnant" à son interprétation. Il réussit fort bien la fameuse romance Com'è gentil la notte a mezzo april avec un beau diminuendo final.
Alex Martini joue et chante parfaitement un faux docteur Malatesta énergique, crédible (!), et sa voix de baryton-basse, bien projetée, est d'un timbre chaud bien appréciable.
Julien Belle, en notaire et valet-Arlequin est doté d'une vis comica certaine qui lui vaudra une belle ovation.

Excellente direction de Cyril Englebert, qui met en évidence le côté raffiné de la musique de Donizetti, sans oublier l'énergie "rossinienne".
L'orchestre et les chœurs sont également dignes d'éloges.

Applaudissements enthousiastes mais brefs, le public ayant peut-être hâte de retrouver les très nombreux marchés de Noël, très vivants en ce dimanche soir.

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Photos Arnaud Hussenot
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sopranolove
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Re: Donizetti - Don Pasquale - Englebert/Rousseau - Metz 11/2017

Message par sopranolove » 30 nov. 2017, 16:59

Moi aussi, j'y étais ce dimanche... Un très joli spectacle, avec un coup de cœur pour moi : Ernesto, un merveilleux ténor rossinien, Patrick Kabongo...
J'ai été heureuse de découvrir sur scène ce très beau et très vivant chef d'œuvre de Donizetti. La dernière fois où on l'a joué à Metz, c'était dans les années 66/67 sous Abel Rillard, et depuis rien. C'est pourtant un opéra pétillant, drôle et bien adapté dans ses dimensions à la scène messine. Comme quoi certains opéras sont toujours inconnus à Metz !

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