The Gruberova 50th anniversary Tour - Kyoto/Berlin/Milan/Zurich/Vienne... - 2017-2018

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The Gruberova 50th anniversary Tour - Kyoto/Berlin/Milan/Zurich/Vienne... - 2017-2018

Message par MariaStuarda » 31 oct. 2017, 12:16

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Voici un fil initié pour couvrir le trip que certains d’entre nous vont couvrir, en partie ou en totalité, durant les prochains mois pour suivre la tournée des 50 ans de carrière de la Diva.

En ce qui me concerne, il a débuté le 29 octobre au Biwako Hall à quelques kilomètres de Kyoto (Japon). il devrait nous emmener à Berlin (en décembre), à Zurich (en février), à Vienne (en juin), à Munich (en juillet).

Tout d’abord, je dois avouer que j’ai hésité à le créer, compte tenu des réactions hostiles et récurrentes de la part de certains membres de ODB concernant Gruberova. Comment faire pour que ce fil reste ce pour quoi il existe, à savoir un fil festif où peuvent se retrouver ceux qui feront le trip comme ceux qui auront plaisir à les suivre ?
Je proposerai bien aux détracteurs de balancer leur bile une fois une fois pour toutes et aussi longtemps qu’ils le souhaitent dés le début du fil (je leur laisse autant de place qu’ils voudront) mais proposer quelque chose de ce genre va conduire à me faire accuser de vouloir régenter le forum et de jouer les modérateurs. Aussi, nous verrons bien ! Comptons sur la sagesse de chacun.

La tournée japonaise de la chanteuse a débuté le 26 octobre pour trois concerts à Tokyo, Kyoto et Sapporo puis 3 Lucia à Tokyo, Osaka et enfin Nagoya le 16

J’assistais donc à celui de Kyoto (au Biwako Hall). Le programme était le suivant :

Mozart :
Die Entführung aus dem Serail :

ouverture
Aria "Traurigkeit ward mir zum Lose" (à la place du "Marten aller Arten" initialement prévu)

Don Giovanni :
ouverture
Aria »Crudele!...Ah nò, mio bene...Non mi dir »

Idomeneo
Aria :  »Oh smania! oh furie!...D'Oreste e d’Arsace"

Entracte

Bellini : La Sonnambula
Aria "Ah! non credea mirarti...Ah! non giunse »

Rossini : I Barbiere di Siviglia
Ouverture

Donizetti : Anna Bolena
Aria "Piangete voi?...Al dolce guidami...Coppia iniqua »

Rossini: La gazza ladra
Ouverture

Donizetti : Roberto Devereux
Aria "E Sara in questi orribili momenti...Vivi, ingrato...Che m'apporti...Quel sangue versato »

Bis
Puccini : "O mio babbino (Gianni Schicchi)
J. Strauss : "Mein Herr Marquis" (Die Fledermaus)

Edita Gruberova, soprano
Chef d’orchestre : Peter Valentovič
Osaka Symphony Orchestra

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Alors que le concert devait commencer royalement avec le « Matern aller Arten » de l’enlèvement au sérail, celui-ci est remplacé par un air, certes beau, mais visiblement choisi pour ménager la chanteuse et lui permettre de se chauffer la voix. Chaque année qui passe, chaque nouveau concert nous amène à nous poser la question de la longévité de l’artiste. Chaque aménagement de programme peut être interprété comme une méforme passagère ou durable. Ainsi ce premier air nous a évidemment mis dans l’inquiétude de la tournure qu’allait prendre le récital. L’air est beau mais inhabituel pour une artiste qui hésite rarement devant l’obstacle.

L’air de Don Giovanni la trouve ensuite en belle forme mozartienne mais l’air redoutable de Elektra sollicite sérieusement bien trop le registre grave pour nous convaincre tout à fait malgré une véhémence certaine et une capacité à tenir tête crânement.

Il y a donc de quoi être dubitatif à l’entracte. D’autant que le programme de la seconde partie est composé des trois scènes finales de la Somnambule, de Anna Bolena et de Roberto Devereux, excusez du peu. À ce stade du spectacle, on peut d’ailleurs s’interroger pour savoir quelle artiste actuelle ose aujourd’hui un programme pareil.

Et cette deuxième partie va s’avérer tout bonnement incroyable, sur les hauteurs de ce que Gruberova nous offre depuis plusieurs années. L’air de Bellini est ce qui nous rappelle que c’est dans ce répertoire plus léger qu’elle a commencé sa désormais longue fréquentation du bel canto. Pour le coup, c’est une véritable splendeur, la voix est ample, les pianissimi incroyables, les vocalises exemplaires, le souffle comme toujours parfaitement maitrisé.

Avec Anna Bolena et Roberto Devereux, on rentre dans un répertoire plus lourd, répertoire qui est devenu avec les années, son territoire de prédilection.
Bien sûr, on pourra lui reprocher de tricher dans le registre grave, de solliciter le suraigu plus que de raisonnable. Mais dans les deux cas, on atteint un tel niveau de tension qu’elle nous laisse pétrifiés par la performance. La technicienne impose son métier, contournant par rares moments l’obstacle, le plus souvent affrontant parfois de manière incroyable une partition assassine. Surtout l’artiste embarque le public dans un tourbillon époustouflant et on peut tout à loisir critiquer ce qu’on veut chez Gruberova mais il est impossible de ne pas admirer cet art consommé de nous trainer, avec aplomb, dans le royaume, proche de l’hystérie, des deux reines Tudor. L’aigu final de Bolena sera certes escamoté mais celui de Devereux sera lui tenu longuement.

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Et après un évident déchainement d’applaudissements de la part du public japonais, ce qui a suivi a indéniablement permis de franchir allègrement les rives de l’adoration de la Diva. J’avais entendu dire que ce public n’est pas avare lorsqu’il s’agit de rendre hommage à une artiste qu’ils aiment. Très sages pendant la première partie mais tout de même généreux en acclamations à la fin de celle-ci, les spectateurs se sont progressivement déchainés lors de la seconde. Aussitôt le premier salut effectué, ma voisine me pousse du coude pour me faire me lever et saute comme un cabris pour aller remettre son bouquet de fleurs. Un bis, deux bis et voilà que, soudainement, une grosse partie du parterre converge vers le pied de la scène, dans une cohue indescriptible, pour aller toucher la Diva qui y prendra visiblement grand plaisir pendant de longues minutes (pour ceux qui ont FB, j’ai posté un petit film de ce moment délirant).

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Je doute que les publics européens arrivent à un tel sommet de folie mais je ne doute pas que LA Grubie n’arrive à les mettre dans un état comparable.

Prochaine étape : le 4 décembre à Berlin avec une foultitude de copains d'ODB et d'ailleurs.

PS : j'ai oublié de dire que le jour du concert passait le 4e typhon au Japon en quelques semaines. Inutile de dire que nous n'étions pas sûr du tout de rejoindre la salle de concert le matin même.

Paul Fourier

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par HELENE ADAM » 31 oct. 2017, 12:29

MariaStuarda a écrit :
31 oct. 2017, 12:16
Voici un fil initié pour couvrir le trip que certains d’entre nous vont couvrir, en partie ou en totalité, durant les prochains mois pour suivre la tournée des 50 ans de carrière de la Diva.
Bonne idée. Je vais découvrir l'idole dans sa gloire actuelle, une sorte de légende (j'aime ça), à Berlin. Je suis sûre que le public (et les quelques Odbiens présents) sauront lui faire oublier le public de Kyoto (non mais :D )
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par jerome » 31 oct. 2017, 12:42

Dis donc Paul, tant que tu y es, pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour lui donner le même conseil qu'à Damrau ???
'Moins de maniérismes et de grimaces et ce sera parfait!" :lol:

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par MariaStuarda » 31 oct. 2017, 12:57

Encore faudrait il pouvoir y accéder avec cette bande de groupies déchaînées ! :lol:

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par Peleo » 31 oct. 2017, 13:21

Considérant que personne n'est obligé d'aller l'écouter et qu'aucune chanteuse n'offre un tel programme; je dis BRAVO !

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par skipy » 31 oct. 2017, 17:56

Merci pour ce superbe compte-rendu !
MariaStuarda a écrit :
31 oct. 2017, 12:16
Tout d’abord, je dois avouer que j’ai hésité à le créer, compte tenu des réactions hostiles et récurrentes de la part de certains membres de ODB concernant Gruberova.
Je proposerai bien aux détracteurs de balancer leur bile une fois une fois pour toutes et aussi longtemps qu’ils le souhaitent dés le début du fil (je leur laisse autant de place qu’ils voudront)
On pourrait nous balancer du purin plein la figure qu'on s'en ferait un masque de beauté.

La retenue serait la pire chose qui pourrait se produire sur ce fil.
Notre Grubi chérie mérite tous les extrêmes !

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par truffaldino » 31 oct. 2017, 18:12

skipy a écrit :
31 oct. 2017, 17:56
On pourrait nous balancer du purin plein la figure qu'on s'en ferait un masque de beauté.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Et la banderole? Reste plus qu un mois!

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par micaela » 31 oct. 2017, 18:30

Après avoir visionné des extraits d'un concert récent sur YT, j'ai bien l'impression qu'assister à un de ses concerts, c'est une expérience ultime, un trip dans tous les sens du terme...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par tuano » 04 nov. 2017, 07:35

Je me demande s'il ne faudrait pas changer le titre de ce fil de discussion car il ne s'agit pour l'instant pas du tout du 50ème anniversaire (on est en 2017) mais d'une tournée japonaise à laquelle participent Erika Miklósa et Andrea Rost qui alterneront avec EG en Lucia.

A signaler qu'en janvier, EG donnera trois concerts à la Scala avec Zubin Mehta, l'occasion de faire un week-end soldes + concert à Milan.

Selon certaines rumeurs, le concert de juillet à Munich serait le dernier de la carrière d'EG mais je n'y crois pas.

C'est dommage que la France ne programme pas la chanteuse puisqu'en 2018, elle fêtera effectivement ses 50 ans de carrière en France (Concours de chant de Toulouse 1968) mais il reste la saison 2018-2019 pour que Bratislava et la France organisent au moins un Liederabend.
MariaStuarda a écrit :
31 oct. 2017, 12:16
L’aigu final de Bolena sera certes escamoté mais celui de Devereux sera lui tenu longuement.
Veux-tu dire qu'elle n'a pas tenté du tout l'aigu final de Bolena (ou qu'elle l'a fait mais de manière très écourtée) ?
La note n'est pas écrite et je ne pense pas avoir déjà entendu une autre chanteuse le faire en live ou dans un enregistrement live. Il y a Sills en studio... mais Sutherland transposait et tant d'autres ne s'y risquaient pas : Callas, Anderson, Netrebko...

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Re: * The Gruberova 50th anniversary Tour *

Message par MariaStuarda » 04 nov. 2017, 09:02

Je pense qu’on ne va pas pinailler sur le titre. Certes on peut penser que le premier 50th récital est le 4/12. Mais c’est dans un mois et c’est raisonnable de commencer par ce joli apéritif d’autant que le programme est très proche de ceux qui vont arriver.

Je te confirme qu’elle n’a pas fait l’aigu final de Bolena du tout.

La France a toujours été en dessous de tout pour Edita.

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