Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Il est tout à fait vrai que Philippe Jordan revendique un travail sur les couleurs qui privilégie les sonorités françaises et qu'il applique aussi bien à Wagner qu'à Verdi.
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Prochain épisode : il jette la balle sur Jordan lors d'une pause musicale ou quand les cuivres sont trop marqués.Hiero von Stierkopf a écrit : ↑17 oct. 2017, 10:18
Le plus flagrant est la balle avec laquelle Carlos jouait jusqu'à présent façon Steve McQueen dans sa cage.
Hier soir il l'avait à la main mais ne l'a pas utilisée.
Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Où l'on découvre qu'Adalbéron est un pédant qui écrit pour Le Figaro
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Ouh, je sens sur moi fixés les gros yeux du gardien du Style.
Dans le duo dont j'ai parlé, je n'avais jamais à ce point remarqué que quasiment tous les thèmes sont confiés à des vents, quand les cordes "atmosphérisent" le tout. Jordan faisait de l'accompagnement orchestral de ce duo quelque chose de très diaphane, onirique, et j'ai pensé à Debussy (pas forcément à Pelléas). J'aurais pu penser un autre impressionniste français.
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Ma philosophie ici en l'occurrence c'est : Jordan est conspué de manière systématique sur ce forum ; je ne trouve pas que ce soit un chef mauvais, en tout cas je ne retrouve pas dans son travail tout ce qu'on lui reproche (mais je peux retrouver ces défauts cependant chez d'autres chefs) même si je trouve qu'il y a eu bien meilleurs chefs et qu'il y a aujourd'hui même bien meilleurs chefs ; il s'agit donc d'équilibrer les discours outrancièrement violents. (Je ne crois vraiment pas être dythirambique quand je parle de Jordan, franchement...)JdeB a écrit : ↑17 oct. 2017, 10:43Oui c'est exactement la philosophie des supporters ultra....Adalbéron a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:44Faut bien que certains se dévouent pour faire le sale boulot !JdeB a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:19Moi je trouve au contraire qu'il ne colore rien.Adalbéron a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:15Je ne vois même pas de quoi on parle ! Je n'ai remarqué aucune pause exagérée.paco a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:04C'est curieux ces récriminations sur les silences/ pauses de Jordan. Je n'ai rien trouvé d'excessif de ce point de vue, elles correspondent à chaque fois à de réels silences et points d'arrêt inscrits dans la partition, je ne vois vraiment pas où est le scandale. Don Carlos n'est pas un sprint non-stop... Pour une fois qu'un chef fait respirer la partition, profitez-en !
Franchement, taper sur Jordan c'est devenu un sport de compétition ?
Bien sûr, ça manque de peps par endroit, et à d'autres les cuivres éclatent trop (moi j'adore) mais il colore des scènes de manière inouïe. Le duo du II Elisabeth/Carlos - déjà que ce duo c'est Dieu qui passe - j'ai trouvé qu'il lui donnait des couleurs debussystes, c'était vraiment magnifique.
Ce manque de peps par endroits, je le voyais d'ailleurs comme une forme d'austérité, et ça me semble bienvenu.
Enfin toi tu le défends systématiquement. Comme d'autres ici (David, etc)
Je ne serais ultra que pour Mitropoulos, Solti, Karajan, Sinopoli, Muti et Rustioni.
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Il y en a même qui critiquent avant d'y être allé.
Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
le blog de David dans le top 10 de la recherche Google "Don Carlos à Bastille" .
Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Représentation du 16 Octobre:
La dernière fois que j'avais assisté à une représentation de la version français de cet opéra remonte à 1986, à Garnier. Autant dire que je n'en avais qu'un très vague souvenir.
Cette mise en scène de Warlikowski ne m'a paru poser problème que dans deux parties. La présentation d'un Philippe II tellement brutal et même ivrogne, réduit le personnage qui est bien plus complexe. Le fait, par ailleurs, que tout contact physique entre Posa et Carlos soit exclu, est étrange, par rapport à ce qui est dit et redoublé par le texte projeté.
Du choix des chanteurs résulte, par ailleurs, que Abdrazakov semble plus jeune que son fils Kaufmann..Et quand Philippe dit que dès le départ, Elizabeth a vu en lui un vieil homme à cheveux blancs, cela sonne de manière étrange, face à cette boule d'énergie et de jeunesse qu'est Abdrazakov, tant sur le plan physique que par la typologie vocale.
Nous étions hier à un très haut niveau sur le plan du chant. Garanca emporte tout par la qualité de sa voix, la projection, l'interprétation. Kaufman, après un début difficile dans l'air "Fontainebleau", redevient le très grand interprète que nous connaissons: très émouvant, au chant bien conduit et globalement audible (du 2e balcon), malgré des partie orchestrales souvent puissantes. J'ai bien aimé Yonchéva dont le chant est souvent émouvant, la voix bien projetée, mais avec parfois des duretés des inégalités, qui me font préférer Radvanovsky entendue à Bastille en 2010. Tézier a été parfait dans le rôle de Posa. la voix est exactement celle du baryton exigé dans cet ouvrage. On lui reproche souvent une froideur, ici pas du tout: il vit le rôle intensément. Les duos avec Kaufmann sont très bien appariés.
Grand succès final pour les chanteurs et les choristes, c'était très mérité. L'orchestre n'est pas parti tout de suite, ce qui est à noter. Cette représentation de Don Carlos, me marquera plus que celle de 1986, j'en suis sûr...
La dernière fois que j'avais assisté à une représentation de la version français de cet opéra remonte à 1986, à Garnier. Autant dire que je n'en avais qu'un très vague souvenir.
Cette mise en scène de Warlikowski ne m'a paru poser problème que dans deux parties. La présentation d'un Philippe II tellement brutal et même ivrogne, réduit le personnage qui est bien plus complexe. Le fait, par ailleurs, que tout contact physique entre Posa et Carlos soit exclu, est étrange, par rapport à ce qui est dit et redoublé par le texte projeté.
Du choix des chanteurs résulte, par ailleurs, que Abdrazakov semble plus jeune que son fils Kaufmann..Et quand Philippe dit que dès le départ, Elizabeth a vu en lui un vieil homme à cheveux blancs, cela sonne de manière étrange, face à cette boule d'énergie et de jeunesse qu'est Abdrazakov, tant sur le plan physique que par la typologie vocale.
Nous étions hier à un très haut niveau sur le plan du chant. Garanca emporte tout par la qualité de sa voix, la projection, l'interprétation. Kaufman, après un début difficile dans l'air "Fontainebleau", redevient le très grand interprète que nous connaissons: très émouvant, au chant bien conduit et globalement audible (du 2e balcon), malgré des partie orchestrales souvent puissantes. J'ai bien aimé Yonchéva dont le chant est souvent émouvant, la voix bien projetée, mais avec parfois des duretés des inégalités, qui me font préférer Radvanovsky entendue à Bastille en 2010. Tézier a été parfait dans le rôle de Posa. la voix est exactement celle du baryton exigé dans cet ouvrage. On lui reproche souvent une froideur, ici pas du tout: il vit le rôle intensément. Les duos avec Kaufmann sont très bien appariés.
Grand succès final pour les chanteurs et les choristes, c'était très mérité. L'orchestre n'est pas parti tout de suite, ce qui est à noter. Cette représentation de Don Carlos, me marquera plus que celle de 1986, j'en suis sûr...
Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Cf. « L’origine asiatique de ces figurants est un clin d’œil aux travailleurs précaires du Moyen-Orient. » (in l'entretien avec la scénographe Malgorzata Szczęśniak sur le site de l'OnP, ici).Hiero von Stierkopf a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:49Si tu y as prêté attention, tu auras noté qu'il y a beaucoup d'asiatiques sur le plateau.Adalbéron a écrit : ↑17 oct. 2017, 09:35(...)
Il s'agit tout simplement de la suivante de la reine qui doit toujours être à ses côtés (c'est dit dans le livret à l'acte II). Cette femme noire blonde apparaît précisément quand la première suivante est renvoyée en France. On remarquera que cette première suivante a apparemment des origines asiatiques et je pense que ces deux femmes ont pour fonction ici de représenter "la terre étrangère" qui pèse sur l'âme d'Elisabeth.
Je ne pense pas que ce soit un choix ethnique délibéré pour la comtesse alors que ça l'est d'évidence pour la femme noire et blonde.
Hier soir, entre ODBiens, on avait parlé d'Asiatiques plus travailleurs et mal payés, sans avoir lu l'article de l'OnP
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Mais si, il l'a lancée plusieurs fois sur le sol, mais pas contre le grillage.Hiero von Stierkopf a écrit : ↑17 oct. 2017, 10:18Il y a eu quelques changements dans la mise en scène, souvent des détails.
Le plus flagrant est la balle avec laquelle Carlos jouait jusqu'à présent façon Steve McQueen dans sa cage.
Hier soir il l'avait à la main mais ne l'a pas utilisée.(...)
(Hiero, il n'y avait pourtant pas Garanča à ce moment-là ).
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Sans avoir relevé d'autres références cinématographiques, un ami rencontré hier m'a dit que l'Inquisiteur de Dmitry Belosselskiy lui avait fait penser à Ernst Stavro Blofel de James Bond (ou au Doctor Evil d'Austin Powers).
Pour Malgorzata Szczęśniak, « à nos yeux, l’Inquisiteur, l’homme le plus puissant de l’opéra, n’est pas aveugle. Dissimulant son regard et ses émotions derrière des lunettes noires, revêtu d’un costume anonyme, il avance masqué, presque invisible, espionnant les uns et les autres. ».
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Silga Tīruma (Voix d'en haut) chantait au bout de l'allée de la Porte 11 du Second Balcon :
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Re: Verdi - Don Carlos - Jordan/Warlikowski - ONP - 10-11/2017
Il faut avoir en tête qu'une des facettes de Krzysztof Warlikowski est sa profonde connaissance de l’œuvre de Shakespeare.Ernesto a écrit : ↑17 oct. 2017, 17:33Cette mise en scène de Warlikowski ne m'a paru poser problème que dans deux parties. La présentation d'un Philippe II tellement brutal et même ivrogne, réduit le personnage qui est bien plus complexe. Le fait, par ailleurs, que tout contact physique entre Posa et Carlos soit exclu, est étrange, par rapport à ce qui est dit et redoublé par le texte projeté.
C'est ce prisme qu'il me donne l'impression d'utiliser pour analyser Don Carlos. S'y croisent les problématiques d'Hamlet et de Macbeth où la relation au pouvoir et le rapport au suicide prédominent.
Il aurait pu trouver d'autres plans focaux, la violence des religions, les relations homos sublimées, sur lequel il était attendu, mais visiblement, ce ne fut pas son choix.
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