Oui, cette scène est calamiteuse car elle est largement hors époque. Avec sa traine, Philippe II fait roi d'opérette. Il ne fait pas sérieux et cela rend incohérente cette séquence où l'opposition avec Carlos atteint son plus haut niveau. La scène avec le grand inquisiteur procure un malaise. D'abord quel est ce lieu, cette salle d'attente? On ne comprend vraiment pas qui est ce type qui n'est pas très vieux, qui a l'air en forme, qui ne ressemble guère à un ecclésiastique et dont tous les propos sont ceux d'un religieux fanatique, et on ne comprend pas d'où vient son immense pouvoir. Je crois avoir lu quelque part que c'était un chef mafieux. Absurde! Jamais un chef mafieux ne tiendrait les propos de théologie dévoyée qui sont prononcés.Franz Muzzano a écrit : ↑11 oct. 2017, 00:34
Pour moi, cette mise en scène est ratée...jusqu'au cabinet de Philippe. Oui, les personnages sont bien définis, très travaillés, mais avant le second entracte ils semblent évoluer seuls. Et toute la scène de l'autodafé est tout simplement calamiteuse, sans mouvement, sans émotion (les députés flamands, l'intervention de Carlos, la réaction salvatrice de Rodrigue, l'appel final à la fête, tout est glacial). Mais quelque chose change du tout au tout dans ce qui est ici la "troisième partie". Toute la scène dans le cabinet de Philippe est magistrale, la prison voit (enfin !) s'installer un vrai rapport entre Carlos et Rodrigue sans qu'ils puissent se toucher, par les regards, les postures...et l'émotion ne faiblit pas jusqu'à la fin. Pourquoi ce "décalage" ? et suis-je le seul à l'avoir ressenti ?
C'est vrai que l'émotion ne faiblit pas, mais sans doute du fait de la force du texte et de la musique et en dépit d'une mise en scène qui reste déroutante.
Faustin