Polyphonies spatialisées - Daucé - Ambronay - 01/10/2017

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Polyphonies spatialisées - Daucé - Ambronay - 01/10/2017

Message par perrine » 05 oct. 2017, 21:24

Polyphonies spatialisées
‘Charpentier et l’Italie’

Correspondances (chœur & orchestre)
Sébastien Daucé direction

Paris
Marc Antoine Charpentier – Sub tuum praseidium
Cremona
Tarquino Merula – Credidi
Bologna
Maurizio Cazzati – Motet pour San Petronio
Faenza
Orazio Tarditi – Iste confessor ; Plaint-chant : Hodie Maria Virgo
Venezia
Francesco Cavalli – Sonate à 12 ; Magnificat
Roma
Francisco Beretta – Messe à quatre chœurs (Kyrie I & II, Christe & Et incarnatus est)
Orazio Benevoli – Crucifixus
Francisco Beretta – Messe à quatre chœurs (Sanctus et Agnus Dei)
***
Cristofaro Carasena
Sonate à 8
Ferrara
Giovanni Legrenzi – Rex tremendae, Oro suplex, Pie Jesu
Paris
Marc Antoine Charpentier – Messe à quatre choeurs


Abbaye d’Ambronay, le 1er Octobre 2017

C’est autour de sa passion pour Marc Antoine Charpentier que Sébastien Daucé a monté le projet de ce concert de polyphonies spatialisées ‘Charpentier et l’Italie’ : en imaginant le trajet que le jeune homme de 25 ans aurait pu faire lors de son voyage en Italie, quels sont les compositeurs qu’il aurait pu y croiser, quelles influences y aurait-il eu ? Sébastien Daucé s’est imaginé que c’est suite à ces rencontres que Charpentier aurait été inspiré pour sa carrière musicale.

La première œuvre donne le ton de la soirée. Le sub tuum praesidium de Charpentier est d’une belle homogénéité et d’une grande pureté. Maîtrise, délicatesse et souci d’associer une image sonore propre à chaque pièce du programme seront de mise tout au long de la soirée.
A chaque œuvre, Sébastien Daucé associe les instrumentistes et choristes qui vont mettre en avant un sentiment de parfaite unité et de parfaite cohérence, notamment grâce aux constitutions des chœurs pour les œuvres polychorales. Ainsi, le motet pour San Petronio énergique et joyeux prend un relief incroyable, avec deux chœurs (et instrumentistes) de 4 chanteurs de chaque côté de l’abbaye, et 8 chanteurs (et instrumentistes) dans le chœur de l’abbaye.
Pour les extraits de la messe à 4 chœurs de Beretta (qui contient 16 voix réelles), et du Crucifixus de Benevoli, les chanteurs sont répartis dans le chœur, dans le fond et sur les côtés de l’abbaye. C’est alors un festival sonore à 360 degrés !
Ce n’est pas parce que la battue du chef devient très sommaire, que la qualité devient moindre. Chaque instrumentiste, chaque choriste a les yeux rivés sur le crayon rouge qu’il tient. Tout est parfaitement calé, les syllabes et consonnes pièges sont bien placées, et aucun décalage de son n’est à constater malgré les effets de résonance de l’abbaye.
On retrouvera cette précision dans la messe à 4 chœurs de Charpentier (avec une disposition de 8 chanteurs dans le chœur, et deux fois quatre chanteurs sur les côtés). Les sons s’entremêlent, se mélangent, se distinguent, se reconstituent, adhérent entre eux. Le travail sur la spatialisation est très bien mené, les nuances et phrasés travaillés. Le Crucifixus sera particulièrement lumineux, et le Sanctus et Agnus Dei vif et ample.

Parmi les chanteurs choristes qui sont mis à l’honneur dans certaines pièces, on retiendra la fluidité de la soprano Caroline Weynants, le timbre et la projection si particuliers de l’alto Lucile Richardot et la belle assise vocale de la basse Nicolas Broomyans. Mais le travail global fait par les 16 chanteurs et les instrumentistes est vraiment à mettre à l’honneur tant l’unité est l’impression que l’on garde en sortant du concert.

En plus d’entendre des compositeurs rarement joués tels que Cazatti, Beretta ou Legrenzi, le triple défi musicologique, esthétique et technique a été relevé avec brio.

Perrine
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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