Très beau récital de la diva américaine hier soir à Bozar. Les années passent inexorablement, mais le son "double crème" est toujours là et se marie parfaitement avec l'accompagnement subtil et délicat de Hartmut Höll. Les lieder de Egon Kornauth en deuxième partie sont magnifiques (une vraie découverte) alors que l'interprétation du monologue d'Ariane se fait très dramatique (la diva n'hésitant pas à prendre le micro juste avant pour justifier son approche très "personnelle"). L'extrait de Thaïs est très émouvant - difficile de ne pas penser que la diva parle d'elle même lorsqu'elle prononce ces mots:
"C'est Thaïs, l'idole fragile, qui vient pour la dernière fois s'asseoir à la table fleurie; demain, je ne serai pour toi plus rien qu'un nom ! Nous nous sommes aimés une longue semaine (...) et je vais m'en aller, libre loin de tes bras".
Officiellement, ce n'est pas un récital d'adieu mais cela y ressemble un petit peu tout de même
Le même programme est donné mardi prochain au TCE - pour celles et ceux qui ne seront pas à la première de Don Carlos, courez-y, il reste des places (y compris pas chères) !
R.
Brahms Ständchen, 5 Lieder, Op.106 - Die Mainacht, 4 Gesänge, Op.43
Mondnacht, WoO 21 - Da unten im Tale, 49 Deutsche Volkslieder, WoO 33 - Meine Liebe ist grün, 9 Lieder und Gesänge, Op.63 - Wiegenlied, 5 Lieder, Op.49. - Vergebliches Ständchen, Fünf Romanzen und Lieder, Op.84
Massenet « C’est Thaïs, l’idole fragile », air extrait de Thaïs
Fauré Mandoline, Cinq Mélodies «de Venise», Op. 58
Clair de Lune, Op. 46 No 2
Saint-Saëns Soirée en mer, vingt Mélodies et duos: 1er recueil
Oscar Straus « Je t’aime quand même », Trois Valses
Canteloube Extraits des Chants d’Auvergne :
Malurous qu’o uno fenno (Malheureux qui a une femme)
Baïlèro (Chant des bergers de Haute-Auvergne)
Egon Kornauth Extraits de 6 Lieder nach Eichendorff, Op. 37 :
Lockung - Treue - Nachklänge I - Waldeinsamkeit
R. Strauss « Wo war ich? Tot? », « Ein Schönes war, hieß Theseus-Ariadne »,
« Es gibt ein Reich », airs extraits de Ariadne auf Naxos
Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
"Qu'on parle de vous, c'est affreux. Mais il y a pire : c'est qu'on n'en parle pas !" Oscar Wilde
Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Pas de bis ?
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Si, 3 ! Mais je n’ai reconnu que l’Ave Maria, en hommage aux aux victimes des récents attentats - dont on ne dresse même plus la liste par les temps qui courent
R.
"Qu'on parle de vous, c'est affreux. Mais il y a pire : c'est qu'on n'en parle pas !" Oscar Wilde
Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Théâtre des Champs Elysées , 10 octobre 2017
Programme identique à celui de Bruxelles
En bis :
Rusalka, chanson à la lune
Summertime
Ave Maria de Schubert
Très belle soirée en compagnie de la toujours si élégante et délicieuse Renée Fleming.
Le récital débute avec six lieder de Brahms, dont la soprano dépeint à merveille les différents sentiments, avec toujours ce timbre crémeux, un beau legato et un souffle admirablement conduit.
Seul le haut de la tessiture accuse désormais une relative usure, l'aigu n'étant plus aussi assuré ni rond que par le passé.
Comme évoqué plus haut, le bref extrait de Thaïs prend une résonance particulière pour la cantatrice en fin de carrière. Mais cette courtisane dispose encore de nombreux charmes et ensorcelle sans peine l'auditoire !
Après un bouquet de mélodies françaises très joliment rendues mais à la diction floue, la première partie se conclut par une extrait enjoué d'Oscar Strauss, que la diva chante avec un abattage et une ironie qui déclenchent les ovations du public.
Deux Chants d'Auvergne ouvrent la seconde partie, rêveurs et envoûtants à souhait, auxquels succèdent quatre lieder du rare Egon Kornauth. Cette musique post-romantique, assez proche de Strauss, est délicatement teintée de nostalgie.
En conclusion du programme officiel, deux larges extraits d'Ariadne à Naxos, qui montrent, s'il était encore besoin, les affinités particulières de la soprano avec ce compositeur.
Malgré un aigu parfois rétif, on admire sans réserve l'alliance parfaite de cette voix opulente à la musique amoureusement écrite par Strauss. Si le style, parfois trop alangui, peut se montrer discutable, l'interprétation, à la fois mélancolique et exaltée, est parfaite.
Devant un public conquis, la chanteuse offrira trois bis, qui commencent par une miraculeuse "Chanson à la lune" de Rusalka : le temps se suspend pendant que sa voix somptueuse se déroule avec frémissements et émotion.
Suivront un "Summertime" jazzy et gouailleur à souhait et un "Ave Maria" de Schubert dédié aux victimes des récents attentats de Las Vegas.
Inévitable standing ovation pour une artiste de grande classe !
Programme identique à celui de Bruxelles
En bis :
Rusalka, chanson à la lune
Summertime
Ave Maria de Schubert
Très belle soirée en compagnie de la toujours si élégante et délicieuse Renée Fleming.
Le récital débute avec six lieder de Brahms, dont la soprano dépeint à merveille les différents sentiments, avec toujours ce timbre crémeux, un beau legato et un souffle admirablement conduit.
Seul le haut de la tessiture accuse désormais une relative usure, l'aigu n'étant plus aussi assuré ni rond que par le passé.
Comme évoqué plus haut, le bref extrait de Thaïs prend une résonance particulière pour la cantatrice en fin de carrière. Mais cette courtisane dispose encore de nombreux charmes et ensorcelle sans peine l'auditoire !
Après un bouquet de mélodies françaises très joliment rendues mais à la diction floue, la première partie se conclut par une extrait enjoué d'Oscar Strauss, que la diva chante avec un abattage et une ironie qui déclenchent les ovations du public.
Deux Chants d'Auvergne ouvrent la seconde partie, rêveurs et envoûtants à souhait, auxquels succèdent quatre lieder du rare Egon Kornauth. Cette musique post-romantique, assez proche de Strauss, est délicatement teintée de nostalgie.
En conclusion du programme officiel, deux larges extraits d'Ariadne à Naxos, qui montrent, s'il était encore besoin, les affinités particulières de la soprano avec ce compositeur.
Malgré un aigu parfois rétif, on admire sans réserve l'alliance parfaite de cette voix opulente à la musique amoureusement écrite par Strauss. Si le style, parfois trop alangui, peut se montrer discutable, l'interprétation, à la fois mélancolique et exaltée, est parfaite.
Devant un public conquis, la chanteuse offrira trois bis, qui commencent par une miraculeuse "Chanson à la lune" de Rusalka : le temps se suspend pendant que sa voix somptueuse se déroule avec frémissements et émotion.
Suivront un "Summertime" jazzy et gouailleur à souhait et un "Ave Maria" de Schubert dédié aux victimes des récents attentats de Las Vegas.
Inévitable standing ovation pour une artiste de grande classe !
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
un magnifique récital , surtout la deuxieme partie, qui atteint vraiment des sommets à tous niveaux (hormis le final du monologue d'Ariadne, où elle était proche de l'asphyxie, suite vraisemblablement à une respiration mal négociée); le timbre est toujours somptueux; on notera quelques duretés parfois dans l'aigu, mais c'est vraiment pour pinailler; parce qu'après 30 ans de carrière, arriver à un tel niveau d'intégrité vocale est miraculeux.
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Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Et un tel niveau d'émotion... pour le Dvorak, j'avais presque les larmes aux yeux tant c'était beau, limpide...zigfrid a écrit : ↑12 oct. 2017, 10:01un magnifique récital , surtout la deuxieme partie, qui atteint vraiment des sommets à tous niveaux (hormis le final du monologue d'Ariadne, où elle était proche de l'asphyxie, suite vraisemblablement à une respiration mal négociée); le timbre est toujours somptueux; on notera quelques duretés parfois dans l'aigu, mais c'est vraiment pour pinailler; parce qu'après 30 ans de carrière, arriver à un tel niveau d'intégrité vocale est miraculeux.
Récital mémorable malgré des Brahms (surtout le premier) un peu difficiles.
Immense Fleming encore!
http://erikcarnets.fr/
"Périsse mon œuvre, périsse mon Faust, mais que Polyeucte soit repris et vive " Charles GOUNOD
"Périsse mon œuvre, périsse mon Faust, mais que Polyeucte soit repris et vive " Charles GOUNOD
Re: Récital R. Fleming/H. Höll - Bruxelles/TCE - 10/2017
Perso, j'ai un peu de mal avec les Lieder. Mais Canteloube, Rusalka et Summertime valaient le déplacement. Pour Ariadne, j'ai un peu de mal avec piano. La prière à la lune était extraordinaire. J'avoue que j'espérais Louise en bis.