Michael Nyman-madrigaux élisabéthains-Ensemble Céladon/Paulin Bündgen-Ambronay-Lyon 28/09/2017

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petitchoeur
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Michael Nyman-madrigaux élisabéthains-Ensemble Céladon/Paulin Bündgen-Ambronay-Lyon 28/09/2017

Message par petitchoeur » 01 oct. 2017, 13:57

No Time in eternity
Concert Songs élisabéthaines et œuvres de Michel Nyman (né en 1944)


Ensemble Céladon :
Paulin Bündgen contre-ténor & direction musicale
Catherine Arnoux, Liam Fennelly, Viviana Careaga-Gonzalez, Luc Gaugler, Nolwenn Le Guern violes de gambe. Sculpture lumineuse de Félicie d’Estienne d’Orves

programme

Full fathom five Michael Nyman(Songs for Ariel – texte de William Shakespeare)
Prepare to die Nathaniel Patrick (1569 - 1595)
While you here do snoring lie Michael Nyman(Songs for Ariel – Shakespeare)
Where the bee sucks there suck I Michael Nyman(Songs for Ariel – Shakespeare)
Eliza, her name gives honour John Bennet (vers 1575 - 1614)
Before you can say come and go Michael Nymam(Songs for Ariel – Shakespeare)
Ye sacred muses, race of Jove William Byrd (1540-1623)
No Time In Eternity Michael Nyman - création 2016 (poèmes de Robert Herrick)
In Nomine Picforth (mort en 1580)
Send forth thy sighs Nathaniel Patrick (1569 - 1595)
O Jove, from stately throne Richard Farrant (1525 - 1580)
Come unto these yellow sands Michael Nyman(Songs for Ariel – Shakespeare)
In Nomine Christopher Tye (1500 - 1571)
Self Laudatory Hymn Of Inanna And Her Omnipotence Michael Nyman



Festival d’Ambronay « décentralisé » au Théâtre de La Croix Rousse à Lyon, le 28 septembre 2017


Les Consort Songs élisabéthaines associées à la musique contemporaine de Michael Nyman comme trait d’union, voilà ce que propose le contre-ténor Paulin Bündgen et son ensemble Céladon composé de cinq violistes aux instruments de toutes tailles. Pour l’occasion, le Festival d’Ambronay s’est associé au Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon et au Grame-Centre National de création musicale de Lyon pour commander une œuvre, No Time in eternity, au compositeur britannique Michel Nyman (né à Londres en 1944), célèbre pour ses musiques de film de Peter Greenaway (Meurtre dans un jardin anglais) et de Jane Campion (la Leçon de Piano).Le Grame-cncm est l’organisateur de Musiques en scènes, l’une des plus importante manifestation de création musicale contemporaine qui a lieu tous les deux ans à Lyon. Le Grame de Lyon fut lieu de résidence pour Peter Eötvös, Michael Jarrel, Kaïja Saariaho, van der Aa… et en 2018 sera celui de Michel Levinas .
Empruntant son nom au héros de l’Astrée d’Honoré d'Urfé, l’ensemble Céladon, créé en 1999 par Paulin Bündgen, explore le répertoire de la musique ancienne, médiévale ou renaissante, en cherchant à inventer des formes nouvelles de concert. Ce soir en proposant un miroir musical entre des madrigaux élisabéthains et des œuvres de Michael Nyman. Œuvres instrumentales pour plusieurs violes seules ou accompagnant la voix de Paulin Bündgen, entrecoupées de textes lus impeccablement (de qui ? Le programme ne le précise pas, dommage !), et mises en lumière par Félicie d’Estienne d’Orves de manière très sobre. C’est original. En 2016, au festival d’Ambronay, Paulin Bündgen et l’Ensemble Céladon avaient déjà présenté Music at the Castle Tavern.
Michael Nyman, ancien élève du King’s Collège de Londres, est compositeur, pianiste, librettiste, critique musical et musicologue ; il compose également pour le spectacle vivant (opéras ou ballets). Il est un des premiers à composer une musique minimaliste et répétitive à la Philip Glass et ne craint pas le mélange du rock, de la musique populaire avec la musique savante expérimentale. Dont témoigne le nom de son ensemble, créé en 1976, Michel Nyman Band.
Les Concert Songs donnés ce soir permettent de découvrir quelques uns des très nombreux compositeurs de musique renaissante anglaise qui connaît son apogée avec le règne d’Elisabeth 1ère (1558-1603.). John Bennet, Picforth, Nathaniel Patrick, Richard Farrant, Christipher Tye… ont presque tous occupé des postes officiels comme maître de la Chapelle Royale, ou maître de la Chapelle Saint-Georges à Windsor, ou organiste sous Georges VI et sous Elisabeth 1ère. . Postes qu’ils partageaient avec des compositeurs aujourd’hui encore célèbres comme William Byrd ou John Dowland.
La symbiose entre les compositions contemporaines de Michel Nyman et les songs de ces compositeurs renaissants est parfaite : on pourrait même penser que plusieurs d’entre elles ont été composées hier et que No Time in Eternity (au titre révélateur) de Nyman date de la Renaissance ! Hormis les nombreux accompagnements rugueux de batteries répétitives chez Nyman, la partie vocale est très souvent traitée de la même manière et est chantée avec grande maîtrise par Paulin Bündgen dont la voix de contre-ténor, le style très sobre et le timbre chaleureux font merveille. Il passe du XVIème siècle au XXIème siècle avec grande facilité. Accompagné des cinq violistes jouant indifféremment sur des instruments de toutes tailles, donc de tessitures, de nombre de cordes et de doigtés variés. Du grand art ! Mais, du coup, ce mélange subtil rend ce concert austère et l’on se prête à rêver à quelques alternances de rythmes, de tempi, de nuances …

Pierre Tricou

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