Haendel - La Résurrection - Dantone - Ambronay, 23/09/17

Représentations
Répondre
Avatar du membre
perrine
Ténor
Ténor
Messages : 888
Enregistré le : 03 août 2003, 23:00
Contact :

Haendel - La Résurrection - Dantone - Ambronay, 23/09/17

Message par perrine » 27 sept. 2017, 17:00


Haendel, La resurrezione

Angelo : Emöke Barath soprano
Maria Maddalena : Camille Poul soprano
Maria Cleofilde : Delphine Galou mezzo-soprano
San Giovanni : Martin Vanberg ténor
Lucifero : Lisandro Abadie baryton-basse
Accademia Bizantina
Ottavio Dantone direction


Abbaye d'Ambronay, le samedi 23 septembre 2017

A la tête de l’Accademia Bizantina qu’il dirige depuis 1996, Ottavio Dantone livre une Résurrection de Haendel subtile et intelligente. Sa direction est très fine, toujours présent, jamais envahissant. Tout est en place, les enchaînements sont fluides, et de très belles couleurs se font entendre dans chacun des pupitres. Les instruments accompagnent avec délicatesse et raffinement les chanteurs tout au long de l’œuvre.

Lisandro Abadie est un superbe Lucifer acariâtre, cherchant absolument une vengeance. Solide, sans faille, puissant et hargneux mais sans arrogance, aux vocalises propres, il incarne un personnage réellement menaçant qui perdra sa bataille, et retournera maugréant dans la profondeur des abîmes.
La douceur et la pureté qui émanent de la soprano Hongroise Emöke Baràth sont amplifiées face à ce Lucifer furieux, notamment lors des dialogues. Elle se fond parfaitement avec le hautbois dans le vindicatif et pyrotechnique air d’entrée Disseratevi o porto d'Averno, mais également dans le sautillant Risorga il mondo où les violons répondent gaiement aux hautbois. Dotée d’une grande musicalité et caractérisant les récitatifs au plus près du texte, elle donne corps à son personnage céleste.
Camille Poul remplaçait Hasnaa Bennani dans le rôle de Marie Madeleine. Si elle apparait un peu linéaire dans sa première aria, elle impose rapidement son personnage empreint de douleur puis d’espérance grâce à une voix ample et un timbre très agréable. Citons entre autres per me gia mi morire, duquel ressort une grande émotion.
Delphine Galou qui interprète Marie Cléophas est très expressive et très présente. Vaillante et précise dans les airs virtuoses, son timbre chaud réconforte dans les moments de peine. Elle est d’un optimisme communicatif et convainquant.
Enfin, Martin Vanberg incarne un Saint Jean noble et apaisant grâce à une ligne de chant magnifique et un soutien sans failles. Tout est d’une fluidité remarquable, et l’aria Cosi la tortorella fait partie de ces moments que l’on voudrait sans fin, tant il est plein de lyrisme et de grâce.

Soirée de luxe pour cette œuvre de jeunesse mais ô combien exigeante pour tous les interprètes !

Perrine

PS : La retransmission de la représentation est disponible sur CultureBox
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

Avatar du membre
Piero1809
Baryton
Baryton
Messages : 1085
Enregistré le : 14 avr. 2009, 23:00
Localisation : Strasbourg
Contact :

Re: Haendel - La résurrection - Dantone - Ambronay, 23/09/17

Message par Piero1809 » 01 oct. 2017, 07:26

Merci pour votre compte rendu qui m'a encouragé à visionner ce concert.

J'aime beaucoup ce Haendel italien qui à 25 ans écrivait des oeuvres percutantes comme le Dixit Dominus, l'opéra Agrippine ou cette impressionnant oratorio La Resurrezione. Je n'ai pas trouvé de grands élans mystiques dans cette oeuvre mais l'expression d'un tempérament dramatique puissant.

D'accord avec vous pour les artistes. Lisandro Abadie remarquable. Quelle voix et quel physique! Après Lucifer il peut chanter Méphistophélès.
Emoke Barath fait toujours un sans faute à chacune de ses prestations, ici elle vocalise admirablement dans une partition très ardue. Delphine Galou, Camilla Poul et Martin Vanberg sont très bons. Magnifique orchestre avec un violoniste superlatif. Le son de ce violon baroque est fabuleux. Les cordes en boyau nu n'ont rien à envier aux cordes en acier! Quel bonheur d'entendre ces trompettes naturelles!

Répondre