Concours International de Musique Baroque de Normandie Rouen 17/ 09 /2017

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pingpangpong
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Concours International de Musique Baroque de Normandie Rouen 17/ 09 /2017

Message par pingpangpong » 18 sept. 2017, 16:46

Concours International de Musique Baroque de Normandie.

Jury :
John Mark Ainsley, Président du jury, Royaume-Uni
Pascal Bertin, France
Laurent Brunner, France
Vincent Dumestre, France
Albert Edelman, Belgique
Michael Fichtenholz, Allemagne
Jennifer Smith, Portugal – Royaume-Uni

Excusée, la mezzo-soprano argentine Rosa Dominguez n'a pu siéger.


La deuxième édition du Concours international de musique baroque, organisée à Rouen par Vincent Dumestre, était consacrée au chant, alors que celle de l'an dernier était dévolue aux cordes.

Présidé par John Mark Ainsley, le jury a pu auditionner, durant quatre jours, du jeudi 14 au dimanche 17 septembre, pas moins de 36 candidats sur 74 potentiels, les femmes étant majoritaires avec 22 postulantes.

Venus du monde entier, ils ont tout d'abord fait montre de leurs talents dans un programme imposé de “classiques“ signés Monteverdi, Haendel, Bach, etc.

Le samedi, les douze candidats restants ont proposé leur propre programme pour pouvoir faire partie des heureux élus de la session ultime du dimanche où ont été attribués le premier prix de 4000 €, le deuxième de 2000 € et celui du public d'une valeur de 1000 €, sans parler des engagements qui leur ouvriront les portes des grandes institutions lyriques mondiales.

Précisons que, durant les trois journées pré-sélectives, le public a eu la possibilité d'aller et venir à volonté dans la Chapelle Corneille.

Soutenus par le clavecin entre jeudi et samedi, ce sont six instrumentistes du Poème Harmonique qui ont accompagné les finalistes du dimanche à savoir Romain Bockler, Eric Jurenas, Eugénie Lefebvre et Jana Pieters, soit respectivement un français, un américain, une française et une belge.

Dans une Chapelle Corneille bien remplie, le programme comportait deux airs par candidat extraits d'oeuvres de Haendel, Purcell, Lully et Scarlatti.

Le baryton français Romain Bockler, de belle prestance, a pour principal défaut … sa tessiture, plus proche du ténor que du baryton, plus “Martin“ que “Basse“, ce qui dessert la mâle autorité du triomphal air d'Argante, tiré du premier acte du Rinaldo de Haendel. L'Evening hymn de Purcell lui sied mieux, contrôle du volume et douceur du timbre aidant.

La française E.Lefebvre déploie, dans l'air d'Armide de Lully “Enfin il est en ma puissance“, une voix large, brillante et percutante, une belle musicalité, convenant à l'évolution des sentiments de la magicienne, et dans Rinaldo de Haendel, la soprano fait montre d'un souffle parfaitement maîtrisé notamment sur les vocalises. La présence physique en impose, sans trop en faire.

Le contre-ténor américain Eric Jurenas doit faire preuve d'endurance dans ses deux longs airs. Sa voix est bien timbrée, l'émission harmonieuse et l'intensité dramatique de l'élégie “Incassum Lesbia, incassum rogas“ écrite par Purcell à l'occasion de la mort de la Reine Mary en décembre 1694, parfaitement rendue.
Les aigus puissants et riches, cependant que les graves sont plus faibles, servent avec acuité l'air vif tiré d'Imeneo de Haendel.

Enfin, Jana Pieters, timbre rond et moelleux, développe l'air tiré de Mitridate Eupatore d' Alessandro Scarlatti sur des Cara tomba bien articulés, l'émotion passant également par un jeu sobre et touchant. L'instrument est souple et une émission généreuse emplit l'espace aisément. La mort de Didon émeut par sa dignité, le contrôle du volume et l'articulation du texte.
A l'issue des délibérations, le public lui accordera son prix, tandis que le jury attribuera le deuxième au contre-ténor E.Jurenas tandis que E.Lefebvre emportera les suffrages avec un premier prix amplement mérité.

E.Gibert
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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