Un Opéra imaginaire (Pasticcio) - Niquet - vc - Montpellier - 24/07/2017

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JdeB
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Un Opéra imaginaire (Pasticcio) - Niquet - vc - Montpellier - 24/07/2017

Message par JdeB » 22 juil. 2017, 07:59

Un Opéra imaginaire
Création

« 30ème Anniversaire du Concert Spirituel »


Airs extraits d'œuvres des XVIIième et XVIII ième siècles (Lully, Marais, Rameau, Mondonville, Campra, Rebel, Dauvergne, Francoeur, Destouches, Gervais, Leclair, MA Charpentier, Stuck)

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Karine Deshayes, la Reine Magicienne
Katherine Watson, la Princesse
Reinoud van Mechelen, le Prince

Orchestre et Chœur Le Concert Spirituel
Hervé Niquet, direction

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Montpellier, Opéra Comédie, le 24 juillet 2017

A l’occasion des trente ans de son ensemble Hervé Niquet nous a offert un pasticcio qui tient plus du pensum solennel que d’une célébration festive sans rien du piment, de l’insolence et de l’humour débridé qui font sa marque et ses triomphes.

En résidence au cours d’un petit septennat à Montpellier, Hervé Niquet y a dirigé avec des bonheurs divers, en saison comme au festival (depuis 2005), des ouvrages fort connus et d’autres fort rares. Il s’est montré particulièrement décevant dans Mozart (Don Giovanni, La Flûte), jubilatoire dans King Arthur (2008) et l’Andromaque de Grétry (2010), tout à fait intéressant dans Offenbach (Orphée aux Enfers, La Belle Hélène) et encore plus passionnant dans l’exhumation de la Callirhoé de Destouches que l’on n’avait plus montée depuis 1749 et dans la Sémélé de Marais qu’on n’avait pas remise au théâtre depuis 1709, deux ouvrages dont on entend des extraits dans le vaste collage de ce soir.

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Dans le concert –spectacle de ce soir, on est d’abord accablé par la pauvreté du projet vidéo d’Anthony Rubier qui déroule non-stop un flot d’images comme filmées par un avion voué à l’espionnage commercial des maquettes d’un concurrent en lice pour un méga-complexe Donjon & Dragons à Las Vegas avec petits personnages pétrifiés tels des santons pour agrémenter le tout. Si on est un peu érudit, on reconnait certaines structures toute hérissées d’angles aigus typiques de l’art de Vauban et on peut même trouver que la structure du palais circulaire enserrant en son centre un vaste jardin duplique le plan de celui d’Armide. On peut penser aussi aux jardins suspendus de Babylone…le tout revu à la sauce d’une Heroic Fantasy de pacotille avec des suivantes de la magicienne aux bras ornés de tatouages tribaux tahitiens…Bref, du grand kitsch ennuyeux.

Kitsch aussi ce grand magma de compositeurs d’esthétiques variées, de Marc-Antoine Charpentier né en 1643 à Mondonville qui a vu le jour 68 ans plus tard !

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L’intrigue, déphasée de la vidéo, est d’une banalité conventionnelle et aussi peu lisible et intéressante que possible. Les personnages ne portent même pas de nom ; comment pourraient-ils prendre une chair théâtrale surtout dans le cadre d’une version de concert ? L’héroïne principale, une Magicienne, est campée par une Karine Deshayes en très petite forme, particulièrement terne en première partie, avec une palette de couleur réduite à une grisaille, à l’articulation floue, à la projection limitée, comme l’ombre de ce qu’elle fut en Elvira neuf jours plus tôt. Elle retrouve après l’entracte quelque vigueur et un peu de relief et, par éclairs, quelques phrasés touchants et quelques accents émouvants. La princesse de Katherine Watson est un peu pâle mais fraîche, tendre, rompue au style baroque. Dominant de très haut ce trio, le prince de Reinoud van Mechelen charme par un chant aussi souple que raffiné, à la diction d’eau de source, à la sensibilité à fleur de lèvres.

Le Concert spirituel, orchestre et phalange chorale, se montre à son meilleur, dense, chamarré, homogène, dansant, incisif et atteint même une forme d’état de grâce dans la sublime passacaille d’Armide.

Il faut cependant se rendre à une reprise, à Versailles, à Metz ou à Paris (au TCE, le 14 octobre) pour découvrir cet Opéra imaginaire qui permet d’entendre enfin du Bertin de la Douée (1680-1743), du Colin de Blamont (1690-1760), du Francoeur (1690-1760), du Gervais (1671-1737) et d’autres petits maîtres confrontés aux figures tutélaires de l’époque…

En espérant qu’Hervé Niquet aura revu ce brouillon de pasticcio, à l’imagination en berne, pour en faire une fête.

Jérôme Pesqué

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Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Un Opéra imaginaire (pasticcio) - Niquet- Montpellier- 24/07/2017

Message par JdeB » 28 juil. 2017, 09:47

Je viens de publier ma critique de ce spectacle qui n'a pas tenu ses promesses, loin s'en faut.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Un Opéra imaginaire (pasticcio) - Niquet- Montpellier- 24/07/2017

Message par PlacidoCarrerotti » 28 juil. 2017, 09:52

J'ignorais que Charpentier était né à Mondonville (Haute-Garonne) :-)
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Un Opéra imaginaire (pasticcio) - Niquet- Montpellier- 24/07/2017

Message par JdeB » 28 juil. 2017, 09:53

tu n'en rates pas une ! :lol: :D
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Re: Un Opéra imaginaire (pasticcio) - Niquet- Montpellier- 24/07/2017

Message par Oylandoy » 28 juil. 2017, 16:14

Les photos insérées dans le CR de JdeB sont signées Luc Jennepin.
la mélodie est immorale
Nietzsche

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