Récital C.Bartoli/Ph.Jaroussky/Ensemble Artaserse-Lyon 6/2017

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petitchoeur
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Récital C.Bartoli/Ph.Jaroussky/Ensemble Artaserse-Lyon 6/2017

Message par petitchoeur » 27 juin 2017, 12:39

Cecilia Bartoli, mezzo-soprano
Philippe Jaroussky, contre-ténor,
Ensemble Artaserse



IDOLO MIO

Madrigaux, airs et duos d’opéras :

Claudio Monteverdi (1567-1643) :
Io la musica son (extrait d'Orfeo, 1607), Si dolce il tormento (Scherzi musicali, 1624), Quel sguardo sdegnosetto (madrigal, 1632), Damigella tutta bella (Scherzi musicali, 1607), Zefiro torna (Scherzi musicali, 1632), Lidia spina del mio core (Scherzi musicali, 1607).

Francesco Cavalli (1602-1676) :
Ecco L'idol mio...Mio diletto (extrait d'Elena, 1659)), Ombra mai fu (extrait de Serse, 1655), Uscitemi dal cor (extrait de Erismena, 1655/1656), lamento d’Alessandro : Io resto solo ? (extrait d’Eliogabalo, 1668), La bellezza è un don fugace (extrait de Serse, 1654).

Agostino Steffani (1654_1728) :
Amami, e vederai (extrait de Niobe, regina di Tebe 1688), Combatton quest'alma, duo d'Enea and Lavinia (extrait de I trionfi del fato, 1699), A facile vittoria (extrait de Tassilone, 1709), All imperio divino…t’abbraccio mia diva (extrait de Niobe, 1688).


Œuvres orchestrales :

Claudio Monteverdi (1567-1643) :
Toccata, ouverture de l’Orfeo (1607).

Pandolfo Mealli (1624-1669) :
Sonata « La Biancuccia ».

Francesco Cavalli :
Sinfonia, extraite d’Ercole, 1662
Ouverture d’Eliogabalo, 1668.

Marco Uccellini (1603-1680) :
Battaglia
Sinfonia

Biagio Marini (1587-1663) :
Passacaglia

Giovanni Legrenzi (1626-1690) :
Sonata « La spilimberga » (adagio)



Chapelle de la Trinité à Lyon, le 18 juin 2017.

C’est en 2002 qu’est fondé l’Ensemble Artaserse en une forte complicité avec Philippe Jaroussky pour des concerts et des enregistrements consacrés à la musique italienne des XVIIème et XVIIIème siècles et, à paraître en septembre 2017, à des airs d’opéras de Haendel. Ou accompagnant Philippe Jaroussky en duo avec Andréas Scholl , avec Marie-Nicole Lemieux et ce soir avec Cecilia Bartoli. Alessandro Tampieri en est le premier violon-directeur. On a pu admirer sa technique au service d’une belle musicalité dans la sonate La Biancuccia de Pandolfo Mealli (1624-1669 ?). Et la belle homogénéité de tout l’Ensemble dans la Sinfonia extraite d’Ercole de Francesco Cavalli (1602-1676), dans l’adagio de Giovanni Legrenzi (1626-1690) dans les Sinfonie de Marco Ucellini (1603-1680). Artaserse est un outil de qualité dont la basse continue constitue une ossature parfaitement souple et essentielle dans ces airs, scherzi et autres madrigaux : un bel outil au service de nos deux solistes.
Deux solistes, deux complices ! Une connivence de plusieurs années, une curiosité musicale toujours renouvelée : des découvreurs de partitions oubliées. On pense à Agostini Steffani (1654-1728) très présent dans le programme de ce soir (il faut réécouter le CD Mission de Cecilia Bartoli et Philippe Jaroussky –Decca 2012- et relire le roman policier de Donna Leon Les joyaux du Paradis). Un programme parfaitement composé comme un opéra qui porterait le titre Idolo Mio. Des airs de solistes et des duos : tous parlent d’amours partagées, déçues ou contrariées. Beauté traitresse ! Malheureux, que dois-je faire ? (Eliogabalo de Cavalli). Aime-moi et tu verras qu’Amour n’a plus de flèches : il les a toutes envoyées dans mon cœur pour toi (Niobe de Steffani). Ah ! je ne sens pas qu’est éteinte la fureur de mes ardeurs ; moins cuisants, moins ardents sont, hélas ! les feux de l’Etna ! (Damigella tutta bella de Monteverdi). Avec un ballet bien réglé de nos chanteurs : entrées et sorties, rencontres et séparations, sourires et surprises… et un orchestre enchaînant les ritournelles. Du coup : aucun applaudissements venant briser le rythme et l’émotion.
Entre la mezzo à la voix puissante, aux timbres variés, aux vocalises acrobatiques, à l’intelligence divine, aux sourires enjôleurs, et immense comédienne et le contre-ténor, plus réservé, toujours aussi fin, aussi distingué, à la ligne de chant homogène d’une grande pureté, sans aucune faiblesse et à la puissance, fortement augmentée, entre eux deux se crée un appariement parfait ! Sans oublier l’humour partagé et leur complicité. Que retenir de plus beau ce soir ? Pour Cecilia Bartoli : l’air de Niobe, regina di Tebe de Steffani : amami. Un immense legato PPP miraculeux sur cet aime-moi. Les vocalises de Quel sgardo sdegnosetto de Monteverdi. Pour Philippe Jaroussky : l’air d’Alessandro extrait d’Eliogabalo de Cavalli, éblouissant. L’émotion des larmes amères du Lamento d’Erismena de Cavalli. Et des duos pleins de tendresse : Ecco l’idolo mio... extrait d’Elena de Cavalli ; de poésie : la Musica de l’Orfeo de Monteverdi ; de feu : Damigella tutta bella de Monteverdi ; d’inquiétude dans Combatton qu’est alma… extrait de I trionfi del fato de Steffani ; de nostalgie dans La bellezza è un don fugace… extrait de Serse de Cavalli. Et le plus émouvant en bis : Pur ti miro… extrait du Couronnement de Poppée de Monteverdi : des regards, un baiser entre eux et partagés par tout le public ! Divin...

Pierre Tricou

PS : c’est, me semble-t-il, le même programme qu’à la salle Gaveau le 20 juin ( consulter le fil : viewtopic.php?f=6&t=19037).

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