Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

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Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

Message par Oylandoy » 08 juin 2017, 11:37

La Nuit d’un neurasthénique / Gianni Schicchi
Nino Rota (1911-1979) / Giacomo Puccini (1858-1924)


9, 11, 13 et 15 juin 2017

La Nuit d’un neurasthénique
Radio opéra en un acte
Livret de Riccardo Bacchelli
Création le 8 février 1960 à la Piccola Scala de Milan
________________________________________
Gianni Schicchi
Opéra en un acte
Livret de Giovacchino Forzano
Création le 14 décembre 1918 au Metropolitan Opera de New York
________________________________________
Opéras chantés en italien avec surtitres en français

• Francesco Lanzillotta direction musicale
• Marie-Ève Signeyrole Conception, mise en scène et vidéo
• Fabien Teigné décors
• Yashi costumes
• Philippe Berthomé lumières
________________________________________
La Nuit d’un neurasthénique
• Bruno Praticò Il nevrastenico
• Bruno Taddia Il portiere
• Kévin Amiel Il commendatore
• Giuliana Gianfaldoni Lei
• Davide Giusti Lui
• Charles Alves da Cruz Il cameriere

• Noëlle Gény chef de chœur
• Chœur Opéra national Montpellier Occitanie
• Orchestre national Montpellier Occitanie
________________________________________
Gianni Schicchi
• Bruno Taddia Gianni Schicchi
• Giuliana Gianfaldoni Lauretta
• Romina Tomasoni Zita
• Davide Giusti Rinuccio
• Kévin Amiel Gherardo
• Perrine Madoeuf Nella
• Bruno Praticò Betto di signa
• Julien Véronèse Simone
• Aimery Lefèvre Marco
• Julie Pasturaud La Ciesca

• Noëlle Gény chef de chœur
• Chœur Opéra national Montpellier Occitanie
• Orchestre national Montpellier Occitanie
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Oylandoy
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Re: Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

Message par Oylandoy » 08 juin 2017, 11:46

Nino Rota compositeur : on pense aussitôt à quelques immortelles musiques de film (La Strada, les Nuits de Cabiria, la Dolce Vita, le Guépard, et on en passe – beaucoup – 170 quand même), on n’imagine guère qu’il a composé onze opéras, cinq symphonies, neuf concertos…
Parmi ces opéras : Un Chapeau de paille d’Italie (que nous avons vu à Angers en décembre 2012), et donc, la Nuit d’un neurasthénique, opéra de poche d’une quarantaine de minutes.

De quoi s’agit-il ? Le héros, neurasthénique, mais surtout insomniaque, ayant prévu de loger à l’hôtel, décide de louer trois chambres contiguës pour être tranquille, et pour faire bonne mesure, met des boules de cire dans ses oreilles et prend un somnifère. Il s’endort, bienheureux. Mais, à cause d’une foire exposition dans la ville voisine, tous les hôtels sont bondés. Le réceptionniste y voit l’occasion de gagner quelque argent et décide alors de louer les deux chambres vides, non sans avoir recommandé le plus grand silence aux occupants. On imagine bien les problèmes… Dans la première chambre, un commandeur maladroit laisse tomber une chaussure. Dans la deuxième, un couple d’amoureux ! Bien sûr, la nuit de notre ami neurasthénique s’en trouve quelque peu modifiée : colère, protestations auprès du gérant, etc. Quand enfin, le calme revient, il est 6 heures, et le garçon d’étage vient le réveiller (!) pour lui annoncer qu’il est l’heure de se lever. C’en est trop : le neurasthénique tombe à la renverse. Peut-être la mise en scène en profite-t-elle pour enchaîner sur le début de Gianni Schicchi, avec la mort de Buoso Donati.

L’originalité de la musique de Nino Rota n’est pas convaincante. D’une facture plutôt classique, pas tellement éloignée de celle de Puccini qui lui succède, mais moins inspirée. Elle semble un personnage à part entière qui commente l’action, et ne se contente pas de l’illustrer. Bien sûr, la chaussure qui tombe est représentée par un coup de grosse caisse, mais également, toutes les actions et tous les déplacements des personnages sont interprétés musicalement par les instruments, généralement solistes à tour de rôle. Pourtant, un soupçon d’ennui règne, et n’est pas compensé par les rebondissements de l’histoire, trop convenus.

Gianni Schicchi lui succède, et après l’entracte, le génie réapparaît. On ne peut s’empêcher de rechercher les ressemblances et les différences entre les styles des deux musiques, et le couplage est intéressant (les deux opéras sont comiques), même si on regrette un peu Suor Angelica.

La mise en scène, comme les décors, est sobre, mais efficace, et se caractérise par une excellente direction d’acteurs, particulièrement inspirée dans la deuxième partie. L’opéra de Puccini est en effet clairement comique, et ce comique est fort bien mis en évidence (on réalise alors que la première partie, malgré les apparences est plutôt amère). Les déplacements des personnages sont très réussis (on songe par exemple à la scène ou la famille réunie se déplace comme un seul homme pour empêcher le notaire d’approcher du pseudo-cadavre/Gianni Schicchi), réalisés par des acteurs/chanteurs très engagés et très enthousiastes.

On distinguera Davide Giusti (Lui, puis Rinuccio), ténor doté d’une belle voix puissante et capable de nuances, Giuliana Gianfaldoni (Elle puis Lauretta), qui réussit le très attendu O mio babbino caro, Romina Tomasoni (Zita) douée d’une vis comica réjouissante.

Francisco Lanzillotta dirige avec énergie, dynamisme mais également la légèreté nécessaire à cette musique.
Bravo à Marie-Eve Signeyrole et à toute la troupe.

Jean Yves Courtiau
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Re: Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

Message par Oylandoy » 12 juin 2017, 23:18

Ci-dessus, CR de la représentation du 9 juin.
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Re: Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

Message par Piero1809 » 13 juin 2017, 06:24

Merci pour le compte rendu très intéressant.
J'avais vu à l'ONR un opéra de Nino Rota: Aladin ou la lampe merveilleuse datant de 1968. La musique était agréable mais tout à fait néoclassique.

Dans la production que vous décrivez, le couplage ne me semble pas très heureux et comme vous j'aurais préféré Il Tabarro ou bien Suor Angelica.
Quid de Bruno Pratico, un chanteur que j'aime beaucoup?

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Re: Rota/Puccini - La Nuit d'un neurasthénique/Gianni Schicchi - Lanzillotta/Signeyrole - Montpellier - 6/2017

Message par Oylandoy » 13 juin 2017, 16:20

Bruno Pratico : très bien dans le rôle du neurasthénique, bon acteur, investi, mais ce n'est pas un rôle qui met en valeur les qualités d'un chanteur...
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