Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
- David-Opera
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
A préciser que Vittorio Grigolo fut annoncé souffrant à l'entracte, mais, lorsqu'il réapparut, il continua à afficher une puissance et un abattage insolents incompréhensibles et fort drôles, car en total décalage avec l'annonce.
Au salut final, il a fait un signe sur son ventre, souhaitant signaler que ce n'était pas un problème de voix mais plutôt d'indisposition.
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"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
J’arrive tard dans ce fil. Heureux de lire ça sur Sierra que j’avais trouvé magnifique dans Lucia à Venise fin avril.Adalbéron a écrit : ↑03 juin 2017, 12:49Représentation du 2 juin
(...)
J'ai été bluffé par Nadine Sierra. Je venais à Bastille avec le souvenir que j'avais d'elle dans Eliogabalo en septembre dernier et j'ai entendu une tout autre chanteuse. Le timbre est charnu et la technique excellente. C'est une Gilda d'exception, largement plus convaincante à mes yeux que Peretyatko. Mon corps et mon esprit lévitaient lors du « Caro nome » ; ailleurs, elle donnait corps à une sorte de présence/absence, une fraîcheur évanescente, réceptacle de tous les fantasmi des autres personnages.
(...)
j'y vais le 21 (fêter la musique )
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Je crois bien que pour le coup, elle a fait l' unanimité en Gilda (de même que le chef d'ailleurs), ce qui est sur ODB est un exploit...MariaStuarda a écrit : ↑08 juin 2017, 16:56J’arrive tard dans ce fil. Heureux de lire ça sur Sierra que j’avais trouvé magnifique dans Lucia à Venise fin avril.Adalbéron a écrit : ↑03 juin 2017, 12:49Représentation du 2 juin
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J'ai été bluffé par Nadine Sierra. Je venais à Bastille avec le souvenir que j'avais d'elle dans Eliogabalo en septembre dernier et j'ai entendu une tout autre chanteuse. Le timbre est charnu et la technique excellente. C'est une Gilda d'exception, largement plus convaincante à mes yeux que Peretyatko. Mon corps et mon esprit lévitaient lors du « Caro nome » ; ailleurs, elle donnait corps à une sorte de présence/absence, une fraîcheur évanescente, réceptacle de tous les fantasmi des autres personnages.
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Super ! elle sera bien rodée pour Orange !
Très drôle le contraste entre les CR d'Alda et de Zigfrid
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Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
De mon point de vue, Nadine Sierra est le seul élément réellement positif de cette reprise poussive.
J'ai été déçu par Grigolo mais peut-être que mon attente était top forte.
Je fais moi aussi parti de ceux qui ont aimé son Hoffmann à la ROH indépendamment de son attitude de star du football aux curtain calls.
J'ai assisté à 4 représentations de cette production l'année dernière. Les deux ténors n'étaient pas bandants mais les barytons étaient plus convaincants.
J'ai été déçu par Grigolo mais peut-être que mon attente était top forte.
Je fais moi aussi parti de ceux qui ont aimé son Hoffmann à la ROH indépendamment de son attitude de star du football aux curtain calls.
J'ai assisté à 4 représentations de cette production l'année dernière. Les deux ténors n'étaient pas bandants mais les barytons étaient plus convaincants.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !
Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Hoffmann et Roméopaco a écrit : ↑30 mai 2017, 11:15A peu près tous les rôles français, plus particulièrement Werther et Faust (pour moi le meilleur Faust actuel), mais son Hoffmann était très chouette aussi, et j'avoue que j'ai adoré son Des Grieux, mais sur ce dernier point je sais que je suis le seul sur OdB à l'avoir adoré dans ce rôle
Dans l'opéra italien il me convainc beaucoup moins.
Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Que reste -t-il de la soirée du 9 juin quelques jours après la représentation?
Pas grand chose finalement hélas...des choses excellentes et d'autres moyennes voire médiocres , l'ensemble faisant malgré tout une soirée étrangement correcte.
Le meilleur tout d'abord: un orchestre survolté, dirigé de main de maître par Daniele Rustioni, épousant toute la palette des émotions et des fureurs de la partition. Une des très belles surprises de la saison de l'ONP pour moi.
Nadine Sierra absolument sensationnelle dans Gilda, à la fois physiquement idéale et ravissante, à la voix fraîche, innocente, ductile, absolument en phase avec le personnage, et dont on n'oubliera pas de sitôt le fantastique "Gualtier Maldè", rêveur et poétique absolument ,ainsi qu'une scène finale poignante au possible. Immense ovation aux saluts, largement méritée.
Très bon vocalement ce soir là le Sparafucile de Kwangchul Youn, même si dramatiquement pauvre.
Très bons aussi les comprimarii Monterone de Robert Pomakov (!), Marullo de Christophe Gay, et autres Borsa de Julien Dran. A louer absolument.
On descend d'un cran avec la Maddalena pauvre de timbre et de ligne d'Elena Maximova (et ce rôle de meneuse de revue... ), le page de Laure Poissonnier ou la Giovanna de Marie Gautrot, pour atteindre le Duc de Vittorio Grigolo. Je sais, je sais, je vais faire lever les barricades mais ce ténor dans ce répertoire est insupportable de cabotinage et vocal et scénique. Difficilement défendable ce chant outrancier, alternant les effets de voix, et oscillant entre vulgarités et décalages (quel métier le chef pour rattraper d'emblée le départ de "Questa o quella..."). Et puis l'attitude aux saluts de coq de village, bras levés pour accueillir les applaudissements, genou à terre etc...la caricature du ténor con. Non, vraiment, ce chanteur ne m'a jamais convaincu dans le passé : j'y retournais curieux de ce que certains nommaient les progrès faits: Flop!
Reste le cas Lucic. Est il un vrai baryton Verdi? Bien que le timbre soit assez beau et la ligne de chant correcte, il manque le mordant de la phrase, les aigus éludés (je sais le débat soulevé ici) et ce soir là, une apathie scénique qui ne fait à aucun moment croire à son personnage et qui laisse froid. L'émotion sera plutôt à rechercher du côté de son double, Henri Bernard Guiziran, vraie figure fantômatique et rôdeuse qui donne de l'épaisseur au personnage.
J'aime bien la mise en scène de Claus Guth...intéressante dans son concept de souvenir et de douleur (le Rigoletto handicapé voulant faire de sa fille la ballerine parfaite fiche le frisson, le pauvre carton véhiculé partout comme une blessure dans laquelle tout se joue etc...) mais les Folies Bergères, non!
Soirée pas mal au final, mais on en attendait tellement plus pour une œuvre destinée à faire pleurer et ficher la chair de poule.
Pas grand chose finalement hélas...des choses excellentes et d'autres moyennes voire médiocres , l'ensemble faisant malgré tout une soirée étrangement correcte.
Le meilleur tout d'abord: un orchestre survolté, dirigé de main de maître par Daniele Rustioni, épousant toute la palette des émotions et des fureurs de la partition. Une des très belles surprises de la saison de l'ONP pour moi.
Nadine Sierra absolument sensationnelle dans Gilda, à la fois physiquement idéale et ravissante, à la voix fraîche, innocente, ductile, absolument en phase avec le personnage, et dont on n'oubliera pas de sitôt le fantastique "Gualtier Maldè", rêveur et poétique absolument ,ainsi qu'une scène finale poignante au possible. Immense ovation aux saluts, largement méritée.
Très bon vocalement ce soir là le Sparafucile de Kwangchul Youn, même si dramatiquement pauvre.
Très bons aussi les comprimarii Monterone de Robert Pomakov (!), Marullo de Christophe Gay, et autres Borsa de Julien Dran. A louer absolument.
On descend d'un cran avec la Maddalena pauvre de timbre et de ligne d'Elena Maximova (et ce rôle de meneuse de revue... ), le page de Laure Poissonnier ou la Giovanna de Marie Gautrot, pour atteindre le Duc de Vittorio Grigolo. Je sais, je sais, je vais faire lever les barricades mais ce ténor dans ce répertoire est insupportable de cabotinage et vocal et scénique. Difficilement défendable ce chant outrancier, alternant les effets de voix, et oscillant entre vulgarités et décalages (quel métier le chef pour rattraper d'emblée le départ de "Questa o quella..."). Et puis l'attitude aux saluts de coq de village, bras levés pour accueillir les applaudissements, genou à terre etc...la caricature du ténor con. Non, vraiment, ce chanteur ne m'a jamais convaincu dans le passé : j'y retournais curieux de ce que certains nommaient les progrès faits: Flop!
Reste le cas Lucic. Est il un vrai baryton Verdi? Bien que le timbre soit assez beau et la ligne de chant correcte, il manque le mordant de la phrase, les aigus éludés (je sais le débat soulevé ici) et ce soir là, une apathie scénique qui ne fait à aucun moment croire à son personnage et qui laisse froid. L'émotion sera plutôt à rechercher du côté de son double, Henri Bernard Guiziran, vraie figure fantômatique et rôdeuse qui donne de l'épaisseur au personnage.
J'aime bien la mise en scène de Claus Guth...intéressante dans son concept de souvenir et de douleur (le Rigoletto handicapé voulant faire de sa fille la ballerine parfaite fiche le frisson, le pauvre carton véhiculé partout comme une blessure dans laquelle tout se joue etc...) mais les Folies Bergères, non!
Soirée pas mal au final, mais on en attendait tellement plus pour une œuvre destinée à faire pleurer et ficher la chair de poule.
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- Mezzo Soprano
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Représentation du 12 juin
J'ai passé une magnifique soirée, d'un niveau bien supérieur à celui de l'année dernière.
Adoré la direction de Rustioni, bondissant et même chantant. Quel plaisir de l'observer. Son enthousiasme était communicatif.
Chant d'excellent niveau. Beaucoup apprécié Nadine Sierra. Grigolo était parfait dans le rôle, scéniquement et vocalement. Quelle différence avec le Duc de Fabiano de l'année dernière. Très cabotin aux saluts. Bref, du Grigolo dans le texte Latin lover.
Lučic égal à lui-même dans ce rôle qu'il maitrise parfaitement. Pas mon Rigoletto préféré mais absolument rien à dire.
Je ne vois toujours pas l'intérêt de la mise en scène mais au moins elle n'est absolument pas dérangeante. On peut se concentrer sur le chant.
J'allais à ce Rigoletto (presque) par hasard (enfin pour Grigolo et Sierra) et modérément motivé après une longue journée. J'en suis ressorti fredonnant et plein d'énergie.
J'ai passé une magnifique soirée, d'un niveau bien supérieur à celui de l'année dernière.
Adoré la direction de Rustioni, bondissant et même chantant. Quel plaisir de l'observer. Son enthousiasme était communicatif.
Chant d'excellent niveau. Beaucoup apprécié Nadine Sierra. Grigolo était parfait dans le rôle, scéniquement et vocalement. Quelle différence avec le Duc de Fabiano de l'année dernière. Très cabotin aux saluts. Bref, du Grigolo dans le texte Latin lover.
Lučic égal à lui-même dans ce rôle qu'il maitrise parfaitement. Pas mon Rigoletto préféré mais absolument rien à dire.
Je ne vois toujours pas l'intérêt de la mise en scène mais au moins elle n'est absolument pas dérangeante. On peut se concentrer sur le chant.
J'allais à ce Rigoletto (presque) par hasard (enfin pour Grigolo et Sierra) et modérément motivé après une longue journée. J'en suis ressorti fredonnant et plein d'énergie.
Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
le 12 juin également:on retrouve le "label" Guth(les doubles,l'éclairage latéral avec projections des ombres)mais je trouve qu'ici' au contraire du Fidélio de Salzbourg c'est un peu au premier degré plutot illustratif,parfois vulgaire et racoleur(pourtant je suis un fan)
Direction colorée et tonique de Rustioni
Nadine Sierra trés convaincante Gilda
Lucic égal à lui même c'est à dire assez lisse...
Trés perplexe concernant Grigolo:puissance et projection phénomènales mais il en fait des tonnes,effet de soufflet permanent de la voix entre le fortissimo et le piano inaudible,coups de glotte,conduite de la ligne de chant irrégulière (bravo le chef pour le suivre) absence des suraigus...
mais un engagement et un abattage auquel il est difficile de résister
Direction colorée et tonique de Rustioni
Nadine Sierra trés convaincante Gilda
Lucic égal à lui même c'est à dire assez lisse...
Trés perplexe concernant Grigolo:puissance et projection phénomènales mais il en fait des tonnes,effet de soufflet permanent de la voix entre le fortissimo et le piano inaudible,coups de glotte,conduite de la ligne de chant irrégulière (bravo le chef pour le suivre) absence des suraigus...
mais un engagement et un abattage auquel il est difficile de résister
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Re: Verdi - Rigoletto - Rustioni/Guth - ONP - 05-06/2017
Idem.leporenski a écrit : ↑13 juin 2017, 00:10Représentation du 12 juin
J'ai passé une magnifique soirée, d'un niveau bien supérieur à celui de l'année dernière.
Adoré la direction de Rustioni, bondissant et même chantant. Quel plaisir de l'observer. Son enthousiasme était communicatif.
Chant d'excellent niveau. Beaucoup apprécié Nadine Sierra. Grigolo était parfait dans le rôle, scéniquement et vocalement. Quelle différence avec le Duc de Fabiano de l'année dernière. Très cabotin aux saluts. Bref, du Grigolo dans le texte Latin lover.
Lučic égal à lui-même dans ce rôle qu'il maitrise parfaitement. Pas mon Rigoletto préféré mais absolument rien à dire.
Je ne vois toujours pas l'intérêt de la mise en scène mais au moins elle n'est absolument pas dérangeante. On peut se concentrer sur le chant.
J'allais à ce Rigoletto (presque) par hasard (enfin pour Grigolo et Sierra) et modérément motivé après une longue journée. J'en suis ressorti fredonnant et plein d'énergie.
J'ai trouvé la représentation d'hier soir très réussie. J'ai beaucoup aimé la direction d'orchestre; la distribution était très convaincante (Sierra bien sûr, mais aussi Lučic); quant à Grigolo, rien à dire sur le chant même s'il donne parfois l'impression d'en faire un peu trop mais quel cinéma au moment des saluts ! La salle, heureuse et très complice, en ajouté également dans l'ovation donc Grigolo a pu jouer à fond le cabotinage.
J'ai trouvé, personnellement, la mise en scène assez émouvante. La mise en abîme du carton, à la fois dérisoire et si précieux, rend bien le tragique absolu de l'oeuvre, qui s'installe peu à peu, de manière très efficace. C'est un choix qui n'est cependant pas toujours partagé ; hier, une voisine s'est exclamée, au lever de rideau "qu'est-ce que c'est que ce décor à la con ?". Les éclairages sont très réussis, les costumes également.
Bref un très beau Rigoletto pour ce qui me concerne