Tous à l'Opéra - Concert de lancement - Opéra Comique 05/05/2017

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EdeB
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Tous à l'Opéra - Concert de lancement - Opéra Comique 05/05/2017

Message par EdeB » 06 mai 2017, 15:21

Marie-Nicole Lemieux & Friends
Concert de lancement de Tous à l’Opéra !

Dvořák- La Chanson à la lune (Rusalka) – Chantal Santon
Bizet – « Je crois entendre encore » (Les Pêcheurs de perles) – Philippe Talbot
Bizet – La Habanera (Carmen) – Stéphanie d’Oustrac
Mozart – « La ci darem la mano » (Don Giovanni) – Stéphanie d’Oustrac et Florian Sempey
Saint-Saëns – « Mon cœur s’ouvre à ta voix » (Samson et Dalila) – Marie-Nicole Lemieux et Philippe Talbot)
Rossini – « Ai capricci della sorte » (L’Italienne à Alger) – Marie-Nicole Lemieux et Florian Sempey
Massenet – « Allons, il le faut… Adieu notre petite table » (Manon) – Chantal Santon
Gluck – « Che farò senza Euridice » (Orfeo) – Marie-Nicole Lemieux
Finale : extrait des Nozze di Figaro de Mozart – tous les chanteurs

Daniel Blumenthal, piano
Concert présenté par Julie Depardieu

Opéra Comique, le 5 mai 2017 (concert gratuit)



Tous à l’opéra ! en est déjà à sa onzième édition, preuve de la vitalité de cette manifestation initiée par la Réunion des Opéras de France dans le cadre des Journées Européennes de l'Opéra. Le programme en est divers et varié : visites des coulisses d’une représentation, avec tous ses corps de métiers ; ateliers ludiques permettant de comprendre la complexité du montage d’une représentation ; répétitions et concerts. Tout est mis en œuvre, d’une façon alerte et généreuse, pour convaincre le public dit « grand » que l’opéra, mais non, voyons, ce n’est pas une « grosse dame qui chante » en montrant ses molaires, plantée sur le devant de la scène vêtue d’un costume poussiéreux avec un casque à pointe !

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L’opéra, ce n’est pas du tout ça…

Cette année, la marraine de cette opération festive – et Apollon sait combien nous avons aussi besoin de fête en ce week-end « Tous à l’isoloir ! » – est la magnifique Marie-Nicole Lemieux. C’est donc sous l’égide de cette pétillante introductrice à un art jugé à tort comme « élitiste », qu’étaient lancées les festivités à l’Opéra Comique.

Faut-il encore redire le plaisir que l’on éprouve à retrouver cette bonbonnière idéale pour le spectacle lyrique ? Ce théâtre à taille humaine, admirablement restauré, a été pris d’assaut par un public néophyte, bon enfant et ravi, qui s’interpelle de rangées en rangées.

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La thématique de la soirée, tressée de mille bribes variées ? L’amour, bien sûr. De la séduction à l’aveu, de la jalousie à la réconciliation. En passant par l’hésitation, l’abandon et le désarroi. Guide mutine dans ce dédale de sentiments, Julie Depardieu (qui se hasardera même à chanter !) prête sa fraicheur printanière et son enthousiasme, en tandem avec Marie-Nicole Lemieux.

Cette dernière a rassemblé de merveilleux chanteurs qui ont démontré – oh, combien ! – ce que le chant renferme de passion, d’émotion, et… de rires.

Stéphanie d’Oustrac, Carmen envoûtante et vénéneuse, exprime en un clin d’œil les vacillations de Zerlina, devant le Don Giovanni un peu trop sûr de lui de Florian Sempey. La finesse de la Rusalka de Chantal Santon, s’en offusque, d’ailleurs. Elle fera plus tard de ses adieux à la petite table une « fête en larmes ». Philippe Talbot démontre la virilité subtile d’une diction pure et d’un style idéal dans une salle qui vit s’illustrer Edmond Clément et Alain Vanzo, en digne héritier de cette belle tradition. Marie-Nicole Lemieux témoigne, une fois encore, de ses dons protéiformes, en incarnant tour à tour une Dalila extatique et sensuelle, une Isabella meneuse de jeu de folie organisée que trousse Rossini, puis un Orfeo doloriste.

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La soirée culmine avec l’appel final de Mozart à « aller faire la fête », avant que la Barcarolle des Contes d’Hoffmann, entonnée depuis la salle par tous les solistes, puis une « Heure exquise » où le public est invité à participer, fassent chavirer les spectateurs, dans lesquels on pouvait voir de très nombreux enfants (souvent issus de la Maîtrise de l’Opéra Comique).

Au piano, Daniel Blumenthal prêtait sa malice et sa vigueur à un accompagnement enflammé.

Pari réussi ! Du moins, c’est ce que l’on se dit, en voyant les sourires de bonheur de ceux qui quittent la salle…


Emmanuelle Pesqué

Photographies © Emmanuelle Pesqué
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
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