Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

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Bernard C
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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par Bernard C » 14 mai 2017, 01:11

Il prezzo a écrit :
13 mai 2017, 23:31
quetzal a écrit :
06 mai 2017, 04:56
Intéressant dernier acte .
Carsen a beaucoup travaillé le personnage du baron Ochs.
Amusante scène dans un lupanar avec vitrines anversoises hallucinogènes et tenancier en drag.
finale : sublime trio puis grosses berthas pointees sur le public .
La Maréchale quitte au bras du baron....

Morts au champ de bataille (?)

Bernard​
Pas au bras du baron (ce qui eût été un contresens, après ce qu'elle vient de lui balancer!), mais au bras du commissaire :D
Merci de cette rectification importante , j'avais relevé "le baron ", car j'ai cru voir ce départ au bras du baron et j''en ai été frappé .
C'est donc une fausse perception de ma part .
( je dois être traumatisé ... je m'attends en ce moment à ce que toutes les productions actuelles d'opéra s'achèvent par un contre pied systématique du réalisateur :wink: )


Avez vous une idée sur les canons , les uns et les autres , vus de l'écran ?

Bernard
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Re: Strauss-Der Rosenkavalier-Weigle/ Carsen-Met- 04-05/2017

Message par houppelande » 14 mai 2017, 07:18

quetzal a écrit :
23 avr. 2017, 12:56
(...) Moi je n'ai jamais compris comment le sobriquet "Quinquin" avait pu atterrir dans le livret de Hofmannsthal ! :mrgreen:
(...)
Ce n'est nullement un sobriquet ,c'est un diminutif amoureux qui répond en miroir exactement à " Bichette "

Dans ce premier acte Octavian est son "baby" ( son chéri ), son Kindchen francisé * (" Quinquin") comme Marie-Thérèse est la petite Biche du Chevalier , "Bichette" ...(comme mon amoureux est "mon petit Loulou ").

* Nous sommes dans une société viennoise qui francise dans l'intimité .
C'est tout .
Ben non, plus loin dans le livret, on nous dit que le personnage est aussi connu de ses amis intimes (et de ses conquêtes amoureuses) sous le nom de Quinquin, tout comme le vrai modèle de Quinquin cité plus haut dans ce fil. Ce n'est donc pas seulement un diminutif amoureux qui répond à Bichette.

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par houppelande » 14 mai 2017, 07:25

quetzal a écrit :
14 mai 2017, 01:11
Pas au bras du baron (ce qui eût été un contresens, après ce qu'elle vient de lui balancer!), mais au bras du commissaire :D
Merci de cette rectification importante , j'avais relevé "le baron ", car j'ai cru voir ce départ au bras du baron et j''en ai été frappé .
En fait, justement, j'ai été surpris de ce départ au bras du commissaire. Il me semble avoir souvent vu un départ au bras du baron Faninal avec qui elle est censée rentrer dans sa voiture.
Avez vous une idée sur les canons , les uns et les autres , vus de l'écran ?
Euh, une idée sur quoi ? Tu veux savoir si on pouvait lire Krupp ?

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par HELENE ADAM » 14 mai 2017, 09:15

quetzal a écrit :
14 mai 2017, 01:11
Merci de cette rectification importante , j'avais relevé "le baron ", car j'ai cru voir ce départ au bras du baron et j''en ai été frappé .
Elle part au bras du commissaire en effet, le Baron Ochs est déjà sorti et c'est Faninal, resté de l'autre côté du lit immense où Octavian et Sophie s'enlacent, qui traverse la grande chambre au tapis et tentures rouges pour les rejoindre. La triple batterie de portes immenses se referment derrière leur trio en enfilade, thème qui revient à plusieurs reprises dans la mise en scène.

Pour en revenir à l'ensemble de la représentation retransmise hier en direct au cinéma : c'était la plus belle (de loin) représentation retransmise cette saison depuis le MET.
Cela tient bien sûr à la qualité de l'opéra lui-même dont les dialogues et les mises en situation sont particulièrement riches et que la musique de Strauss transcende en permanence. Mais la mise en scène de Carsen, en tous cas lorsqu'elle est filmée, donne un lustre et une esthétique éblouissants à cette histoire de temps qui passe inexorablement et qui voit la roue de l'histoire tourner.
Robert Carsen traite cette histoire dans le ton de la comédie (qu'elle est) avec ce brin de nostalgie magnifiquement rendu par l'atmosphère "fin de règne", fin d'une époque de frivolité, d'amusement, d'amour des arts (pas toujours sérieux) et d'aristocratie autrichienne avec ses rites (la rose d'argent), ses mythes, ses illusions, ses tricheries, ses plaisirs, ses ambiguïtés et... sa fin prochaine (les canons, la guerre, l'anéantissement). Il y a du "guépard" dans les décors opulents choisis par Carsen, ceux de la fin d'un monde.
Beaucoup de tentures rouges, de lits immenses (de la chambre de Madame comme de la maison close chic et choc du Vienne coquin au dernier acte), de tableaux couvrant les murs (et représentant les ancêtres de cette aristocratie autrichienne qui aime la guerre et la chasse), beaucoup de portes immenses à double battant qui s'ouvrent et se ferment vers un extérieur qui représente la fin, la fuite...)
On rit beaucoup, et là c'est normal, les mises en situation sont construites pour cela même s'il ne s'agit pas d'un vaudeville du tout mais plutôt d'une comédie douce-amère dominée par la figure altière et généreuse de la Maréchale superbement campée, et pour la dernière fois après 15 ans de bons et loyaux services, par Renée Fleming.

Renée Fleming est une diva, une vraie (d'ailleurs elle est applaudie dès qu'elle arrive sur le plateau, avant qu'elle ait ouvert la bouche). : rien d'ostentatoire, une "classe", une discrétion totale, mais une présence sur scène qui occulte toutes les autres ou plus exactement, qui marque de son style tout le plateau qui tourne autour d'elle alors qu'elle n'a pas le rôle principal. Elle n'a peut-être plus la projection d'antan, mais elle a gardé ce timbre "crémeux", cette rondeur dans la voix, ce port de tête souverain, cette manière de glisser sur les tapis rouges, de serrer son Octavian dans ses bras, de régler tous les problèmes par sa simple présence, de s'effacer pour laisser les jeunes gens vivre leur amour, à l'automne de sa propre vie, bref, une merveille.

Je crois qu'on est heureux de ne pas avoir raté sa "dernière" et triste qu'elle arrête déjà. Et puis on se félicite à nouveau de sa sagesse quand on re-découvre à l'occasion de la publicité faite pour les retransmissions de la saison suivante, que le MET décide de retransmettre Luisa Miller avec Placido Domingo...

Ceci dit, aussi émue que je fus pour Fleming, je trouverai injuste de ne pas souligner l'excellence de tous les autres : depuis le rôle-titre tenu par une Elina Garanca elle aussi au sommet de son art, interprétant parfaitement toutes les ambiguïtés du rôle d'un jeune homme (de la haute) chanté par une femme (qui n'est plus toute jeune :wink: ), lequel se déguise en femme (du peuple) à deux reprises..Un exploit dont elle se tire très bien globalement.
Günther Groissböck surtout tire formidablement son épingle du jeu en baron. C'est un acteur excellent dont chacune des expressions du visage est un pur bonheur et qui ne ménage pas sa peine sur scène pour suivre les acrobaties que Carsen (et l'opéra) lui imposent.
Erin Morley est une formidable Sophie, pas du tout oie blanche, très en voix et très velléitaire, une agréable interprétation en phase avec l'ensemble du plateau.
Markus Brück met beaucoup d'énergie dans son Faninal explosif qui frise la crise d'apoplexie à chaque coup de sang et , Matthew Polenzani fait très bien le clown (et le présentateur de la soirée d'ailleurs ).

Belle direction d'orchestre, orchestre du MET excellent, choeurs très en places, jeu scénique global très bon avec des mouvements de foule sur le plateau très réussi.
Et quels décors.... :D
Et quels saluts :Jumpy:
Standing ovation de rigueur...

PS : ravie de retrouver Renée Fleming au TCE le 19 de ce mois.... :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par Stefano P » 14 mai 2017, 09:58

Après Le Chevalier du Met vu au cinéma hier soir, on a envie d’être dithyrambique, tant le spectacle nous a plongés dans un état d’excitation et d’euphorie qu’on n’éprouve pas tous les jours à l’opéra, Dieu sait ! Je dis "nous" parce que l’ambiance à la sortie était unanime ; tout le monde était ravi de sa (longue) soirée et ne tarissait pas d’éloges sur la mise en scène et les chanteurs. Et c’est vrai qu’il y avait de quoi : Robert Carsen se surpasse à mon avis à chaque acte (et il faut souligner la splendeur des décors) ; il transpose l’action à l’époque de la création de l’œuvre (1911) et la farce viennoise garde sa légèreté (Leicht muss man sein, comme dit la stoïque Maréchale à l’Acte I, Glissez, mortels, n’appuyez pas, en quelque sorte), mais se charge de toute la catastrophe à venir, de la Guerre (avec les Berthas pointées à la fin sur les spectateurs) et de la fin programmée de l’empire austro-hongrois. J’ai été frappé d’ailleurs par l’aspect très viscontien de la vision de Carsen : il y a bien sûr la référence aux Damnés, avec la bourgeoisie commerçante et industrielle (ici, les marchands d’armes représentés par Faninal) qui s’apprête à supplanter la vieille aristocratie et ses valeurs surannées, et on remarque bien sûr le clin d’œil au début de l’Acte III (dans le bordel de luxe) où Octavian devenu Mariandel ressemble à Helmut Berger parodiant l’Ange bleu devant ses parents interloqués, mais on peut aussi penser au Guépard avec le mariage du Baron et de la jeune Sophie, qui rappelle évidemment celui de l’aristocrate Tancrède avec Angélique, dont le père est aussi une sorte de Faninal (la caractérisation du personnage est très proche de celle du nouveau riche Sedara que jouait Paolo Stoppa dans le film). C’est la fin d’un monde au son des valses, même si celle du Guépard n’était pas viennoise... Pour nuancer un peu les éloges, je dirais tout de même que les couples valsant pendant la présentation de la rose sont une faute de goût impardonnable, dans la mesure où ils gâchent ce moment sublime et solennel qui est aussi une des plus belles choses que l’on puisse voir et entendre sur une scène d’opéra. J’ai aussi quelques doutes sur la très dessalée Mariandel dans le bordel à l’acte III, qui détonne un peu par rapport à la domestique effarouchée du premier acte, mais bon, c’est juste un détail...

Pour donner vie à ce très beau travail de Carsen, il fallait un cast d’exception, et c’était le cas hier soir : fantastique et troublant Octavian de Garanča, où l’on retrouve l’écho de Chérubin, mais avec une hardiesse, une ambigüité permanentes qui ravissent et transportent, d’autant plus que la voix était au zénith. La Sophie d’Erin Morley n’atteint sans doute pas ces sommets, mais c’est très bien chanté et toujours très gracieux sans être jamais mièvre. Le baron Ochs de Günther Groissböck est une révélation : pas du tout le barbon ridicule et caricatural qu’on a l’habitude de voir, ou le Falstaff roulé dans la farine, mais une force qui va, un soudard amoral et sexy qui a quelque chose de sadien dans l’attitude ; on pourra lui reprocher de ne pas avoir vocalement l’aplomb et la profondeur dans les graves de nombre de ses (illustres) prédécesseurs, mais il fait vivre son personnage avec un abattage, une énergie déclamatoire, une précision dans la diction qui emportent toute réticence sur leur passage, c’est époustouflant ! Pour saluer la (dernière ?) Maréchale de Renée Fleming, on a juste envie de se taire et de lui lancer des brassées de roses :coeur2: , mais sur un forum, c’est pas très pratique ! On dira donc qu’elle réussit par sa présence scénique un double miracle : être la diva qui par sa classe, son charisme et son art du chant donne vie à l’un des plus grands rôles du répertoire, mais aussi toucher le spectateur par son humanité, sa vulnérabilité, avec ce moment poignant où la vie rejoint l’art, dans son monologue du premier acte : elle regarde ses mains où le passage du temps s’est vraiment inscrit (et les caméras sont impitoyables à ce moment-là) en chantant le texte sur la jeune fille enfuie (remplacée par die alte Marschallin) et les neiges d’antan perdues (Dove sono i bei momenti ?, se demandait déjà avant elle la Comtesse des Noces...), puis elle s'interroge : Wie kann denn das geschehen ? Wie macht denn das der liebe Gott ? Ensuite, elle met ses mains derrière son dos : Warum versteckt er’s nicht vor mir ? Extraordinaire moment, où l’opéra est vraiment au zénith de sa force expressive, comme peu d’autres arts peuvent y prétendre ! Et à la fin, il y a ce petit Ja, ja qui résume l’œuvre et en concentre toute l’amère vérité, la leçon existentielle (à mon avis, c’est Felicity Lott qui le dit le mieux, mais Fleming sait aussi très bien de quel poids cette petite interjection est chargée)...

J’ajouterais que la direction d’orchestre m’a aussi beaucoup plu ; nos amis présents en salle l’ont trouvée peu subtile et un peu brouillonne, mais je dois dire qu’au cinéma, ça passait très bien et c’était tout à fait enthousiasmant. En tout cas, merci au Met :clapping: de nous avoir offert ce maelstrom d’émotions, l’une de ces soirées d’euphorie qui fait adorer l’opéra (même si pour nous ce n'était qu’au cinéma...) :wink: .

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par houppelande » 14 mai 2017, 12:27

HELENE ADAM a écrit :
14 mai 2017, 09:15
Je crois qu'on est heureux de ne pas avoir raté sa "dernière" et triste qu'elle arrête déjà. Et puis on se félicite à nouveau de sa sagesse quand on re-découvre à l'occasion de la publicité faite pour les retransmissions de la saison suivante, que le MET décide de retransmettre Luisa Miller avec Placido Domingo...
Ceci dit, aussi émue que je fus pour Fleming, je trouverai injuste de ne pas souligner l'excellence de tous les autres : depuis le rôle-titre tenu par une Elina Garanca elle aussi au sommet de son art, interprétant parfaitement toutes les ambiguïtés du rôle d'un jeune homme (de la haute) chanté par une femme (qui n'est plus toute jeune :wink: ), lequel se déguise en femme (du peuple) à deux reprises..Un exploit dont elle se tire très bien globalement.
J'ai trouvé Elina Garanca extraodinaire, tant par son chant que par son jeu ; quelle actrice formidable!
Elle aussi prenait "sa retraite" de son rôle d'Octavian, comme Fleming prenait celle de son rôle de Maréchale. Du reste, contrairement à ce que j'avais cru comprendre avant, il n'a pas été mentionné au cours de cette diffusion que Renée Fleming arrêtait l'opéra, mais simplement son "signature role" ; je m'attendais à une fête spéciale surprise organisée à cette occasion par le Met mais non, pas de cérémonial spécial. À l'applaudimètre final, il m'a semblé que Garanca était encore plus applaudie que Fleming, et il y avait là comme une continuité avec l’œuvre qu'elles venaient de jouer, la roue tourne. Thème éternel et qui rappelait aussi All about Eve.

HELENE ADAM a écrit :Erin Morley est une formidable Sophie, pas du tout oie blanche, très en voix et très velléitaire, une agréable interprétation en phase avec l'ensemble du plateau.
C'était un peu le seul décalage avec les interprétations plus traditionnelles qui m'a légèrement perturbé. En fait, j'aime bien l'oie blanche habituelle, ou du moins l'image de la pure jeune fille innocente sacrifiée aux intérêts de la famille. Là, tant le visage que le jeu d'Erin Morley dégageaient une sorte de rouerie inédite. Mais la voix est très belle et c'est l'essentiel.

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par HELENE ADAM » 14 mai 2017, 18:08

Passionnant point de vue dans IFL et, en prime, pour ceux qui ne l'ont pas vu du tout, quelques extraits vidéos.

https://infernemland.blog/2017/05/14/me ... nkavalier/

La précédente mise en scène de Robert Carsen pour cet opéra avait été donnée à Salzburg en 2004. Il en est sorti un DVD

Image

NB : la retransmission audio est toujours disponible sur France Mu
https://www.francemusique.fr/emissions/ ... plus-33973
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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par Stefano P » 14 mai 2017, 18:21

Il faudrait s'interroger sur le phénomène de ce Chevalier sur ce fil : tiédeur des commentaires de ceux qui l'ont vu en salle et explosion d'enthousiasme (et encore, je me suis un peu retenu dans mon CR :wink: ) de ceux qui l'ont découvert au cinéma (et l'ami Joaquim est en parfaite harmonie avec ce que nous avons tous écrit ici depuis hier soir). Est-ce qu'il y a une cinégénie particulière de la mise en scène de Carsen et de ce cast dont l'excellence serait moins évidente in situ ?

Une chose est sûre : le filmage de ces Live HD est exceptionnel ; on est loin de la captation lambda que l'on voit si souvent : ici, ça vit, ça s'anime, c'est vraiment une recréation par les caméras de ce qui se passe sur scène. Par exemple, hier soir, les apparitions de la Maréchale (et son départ à la fin), la présence fabuleuse du Baron, la sensualité d'Octavian (tout le début, c'était vraiment super-chaud ! :oops: ) : tout ça vu de très près, ça donnait aussi de grands moments de cinéma !

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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par Bernard C » 14 mai 2017, 19:07

Oui il y a eu une "relative" déception (disons ne répondant pas à la forte attente) et pas seulement de ceux qui s'expriment sur le site ODB, alors que nous aurions traversé l'atlantique pour ce seul événement (car nous sommes depuis longtemps fans de Fleming et Garanca dans ces rôles).

Mais pour ce qui me concerne , ce qui a été le plus mauvais a été la direction d'orchestre, médiocre au possible, et une mise en scène au théâtre assez peu inspirée. Avec de nombreux vides et surtout un acte II très peu propice à la poésie de la présentation.
Un gros travail a été fait sur le personnage de Ochs et répondait bien au titre "initial " de l'opera.

Il est possible que la globalité du regard au théâtre qui se perd dans les trous de la mise en scène se resserre avec les recentrages et les mouvements de la caméra.
Possible aussi que des décalages dans les tempi aient été corrigés entre les deux représentations ou que la prise de son vous épargne le manque de cohésion d'un chef, très loin de l'excellence qu'on peut entendre ici.
Je ne sais pas.
En tout cas, c'était pour ma part un spectacle pour lequel j'aurais traversé l'atlantique.. Et ce fut pourtant le moins enthousiasmant...
Bref...

Bernard

(ceci dit j'ai vu au cinéma une Turandot avec Stemme bien plus exaltante au cinéma que la même vue 15 jours avant au Met.)
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Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Weigle/Carsen - New York - 04-05/2017

Message par HELENE ADAM » 14 mai 2017, 21:39

Stefano P a écrit :
14 mai 2017, 18:21
Il faudrait s'interroger sur le phénomène de ce Chevalier sur ce fil : tiédeur des commentaires de ceux qui l'ont vu en salle et explosion d'enthousiasme (et encore, je me suis un peu retenu dans mon CR :wink: ) de ceux qui l'ont découvert au cinéma (et l'ami Joaquim est en parfaite harmonie avec ce que nous avons tous écrit ici depuis hier soir). Est-ce qu'il y a une cinégénie particulière de la mise en scène de Carsen et de ce cast dont l'excellence serait moins évidente in situ ?
C'était la dernière, il est possible qu'il y ait un "plus" ce soir-là dans l'engagement de tous comme c'est souvent le cas pour les dernières. Mais je crois surtout à ce que tu soulignes : la mise en scène de Carsen est parfaitement adéquate à la retransmission cinéma. Il semble que ce soit désormais souvent, une volonté de la part du metteur en scène que de prévoir les futures prises de vue au moment de sa conception.
Les effets répétés de portes s'ouvrant en enfilade puis se refermant, ne sont pas forcément visibles de la salle par exemple...il y a toujours beaucoup de détails et de clins d'oeil subtils dans les mises en scène de Carsen qui sont valorisés à la deuxième ou troisième visions ou par une découverte cinéma qui les soulignent davantage. J'en ai encore découverts en regardant les extraits du site de Joachim.
Je me rappelle également à quel point c'est le cas aussi pour sa très belle mise en scène de Capriccio....
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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