Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Vincenzo Bellini (1801 - 1835)
I Capuleti e i Montecchi
Opéra en 2 actes
Livret de Felice ROMANI
Création à Venise, Teatro La Fenice, le 11 mars 1830
Dernière représentation à l'Opéra de Marseille, le 30 novembre 1995
COPRODUCTION OPÉRA GRAND AVIGNON/ / GRAND THÉÂTRE DE TOURS
Direction musicale Fabrizio Maria CARMINATI
Mise en scène Nadine DUFFAUT
Scénographie Emmanuelle FAVRE
Costumes Katia DUFLOT
Lumières Philippe GROSPERRIN
Maître d'armes Véronique BOUISSON
Giulietta Patrizia CIOFI
Romeo Karine DESHAYES
Tebaldo Julien DRAN
Capellio Nicolas COURJAL
Lorenzo Antoine GARCIN
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
26, 29 mars, 1er, 4 avril 2017
Lirico spinto de France Musique consacré à ce spectale :
https://www.francemusique.fr/emissions/ ... lini-32784
Interview de Julien Dran pour La Marseillaise :
http://www.lamarseillaise.fr/culture/mu ... nd-plaisir
Article de La Provence "I Capuleti e I Montecchi dans la grande tradition" :
http://www.laprovence.com/article/sorti ... ition.html
I Capuleti e i Montecchi
Opéra en 2 actes
Livret de Felice ROMANI
Création à Venise, Teatro La Fenice, le 11 mars 1830
Dernière représentation à l'Opéra de Marseille, le 30 novembre 1995
COPRODUCTION OPÉRA GRAND AVIGNON/ / GRAND THÉÂTRE DE TOURS
Direction musicale Fabrizio Maria CARMINATI
Mise en scène Nadine DUFFAUT
Scénographie Emmanuelle FAVRE
Costumes Katia DUFLOT
Lumières Philippe GROSPERRIN
Maître d'armes Véronique BOUISSON
Giulietta Patrizia CIOFI
Romeo Karine DESHAYES
Tebaldo Julien DRAN
Capellio Nicolas COURJAL
Lorenzo Antoine GARCIN
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
26, 29 mars, 1er, 4 avril 2017
Lirico spinto de France Musique consacré à ce spectale :
https://www.francemusique.fr/emissions/ ... lini-32784
Interview de Julien Dran pour La Marseillaise :
http://www.lamarseillaise.fr/culture/mu ... nd-plaisir
Article de La Provence "I Capuleti e I Montecchi dans la grande tradition" :
http://www.laprovence.com/article/sorti ... ition.html
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Magnifique représentation ce dimanche, dans une salle archi comble.
Un triomphe pour Karine Deshayes qui assure formidablement, avec des contre-ut splendides , une intensité dramatique et une grande musicalité.
Formidable Patrizia Ciofi, malgré le voile toujours présent et des aigus de plus en plus négociés. Une immense sensibilité, une musicalité à tomber et une émotion toujours présente.
Julien Dran nous épate de plus en plus. Quels progrès ! Un bonheur de le revoir bientôt dans Lakmé.
Nicolas Courjal parfait dans un rôle assez discret.
Antoine Garcin formidable notamment en début de 2è partie dans le duo avec Giulietta.
Mise en scène dépouillée, pas toujours esthétique et parasitée par de nombreux combats d'épées qui gênent l'écoute pendant l'ouverture et les préludes musicaux.
Quelques danseuses élégantes ajoutent de la beauté dans ce paysage rouge et noir.
La fin est très belle, le corps de Juliette porté , les retrouvailles etc...
Somptueux costumes de Katia Duflot, notamment les 3 robes de Juliette.
Orchestre magnifique (en dehors de l'ouverture, pas flamboyante).
On a eu un clarinettiste exceptionnel pour accompagner Roméo, une sublime harpiste, un flûtiste toujours parfait , un solo de cor pour l'entrée de Juliette absolument stupéfiant et un beau solo de violoncelle.
Chœur d'homme très beau, très émouvant.
Un triomphe pour Karine Deshayes qui assure formidablement, avec des contre-ut splendides , une intensité dramatique et une grande musicalité.
Formidable Patrizia Ciofi, malgré le voile toujours présent et des aigus de plus en plus négociés. Une immense sensibilité, une musicalité à tomber et une émotion toujours présente.
Julien Dran nous épate de plus en plus. Quels progrès ! Un bonheur de le revoir bientôt dans Lakmé.
Nicolas Courjal parfait dans un rôle assez discret.
Antoine Garcin formidable notamment en début de 2è partie dans le duo avec Giulietta.
Mise en scène dépouillée, pas toujours esthétique et parasitée par de nombreux combats d'épées qui gênent l'écoute pendant l'ouverture et les préludes musicaux.
Quelques danseuses élégantes ajoutent de la beauté dans ce paysage rouge et noir.
La fin est très belle, le corps de Juliette porté , les retrouvailles etc...
Somptueux costumes de Katia Duflot, notamment les 3 robes de Juliette.
Orchestre magnifique (en dehors de l'ouverture, pas flamboyante).
On a eu un clarinettiste exceptionnel pour accompagner Roméo, une sublime harpiste, un flûtiste toujours parfait , un solo de cor pour l'entrée de Juliette absolument stupéfiant et un beau solo de violoncelle.
Chœur d'homme très beau, très émouvant.
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
De Maurice Salles:
On se fait un devoir de relever, à l’attention des directeurs d’opéra qui s’ingénient à déplaire à ce public, la présence de nombreux spectateurs non-Marseillais venus parfois de fort loin chercher leur bonheur où ils peuvent le trouver, dans une tradition manifestement bien vivante !
Comme quoi!
On se fait un devoir de relever, à l’attention des directeurs d’opéra qui s’ingénient à déplaire à ce public, la présence de nombreux spectateurs non-Marseillais venus parfois de fort loin chercher leur bonheur où ils peuvent le trouver, dans une tradition manifestement bien vivante !
Comme quoi!
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
des amis venus de Paris, Nancy, Lyon, Tours...
- MariaStuarda
- Basse
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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
C'est vrai qu'il y en a pas mal de Paris que j'enverrai volontiers suivre les conseils du bon M. Salles sous le soleil marseillais !RV a écrit : ↑28 mars 2017, 07:41De Maurice Salles:
On se fait un devoir de relever, à l’attention des directeurs d’opéra qui s’ingénient à déplaire à ce public, la présence de nombreux spectateurs non-Marseillais venus parfois de fort loin chercher leur bonheur où ils peuvent le trouver, dans une tradition manifestement bien vivante !
Comme quoi!
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Une pique au passage pour les toulousains qui semblent trouver normal d'avoir des distributions 100% étrangères. Marseille prouve qu'il est possible de monter des spectacles enthousiasmants avec une majorité de chanteurs français. Je ne suis pas dans une démarche chauvine et suis ravi de voir et d'entendre des chanteurs de classe internationale mais je ne vois pas, à part pour des raisons fiscales, l'intérêt qu'il y a à aller chercher des seconds rôles dans les pays de l'Est.
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
CRITIQUE DE LA MARSEILLAISE
Première réussie pour « I Capuleti e i Montecchi » de Bellini à l’Opéra. Belle distribution pour bel canto racé.
On sait le public marseillais inconditionnel du bel canto car Marseille est avec Naples sans doute la ville où le bel canto est le plus chez lui. Le triomphe fait par le public à la première dimanche d’I Capuleti e I Montecchi de Vincenzo Bellini ne saurait donc étonner. D’autant plus qu’on lui offre sur un plateau de rêve de ce chant lyrique et orné dont il est particulièrement friand. Certes, autre temps, autres mœurs, le public aujourd’hui est nettement plus sage que celui des fameux dilettanti dont parlait Stendhal dans ses voyages italiens. Cette version de Roméo et Juliette d’avant Shakespeare, plonge aux sources originelles puisées chez Dante. Créé à Venise, à la Fenice, l’opéra de Bellini, composé entre La Sonnambula et Norma offre les rôles des amants éternels à deux voix féminines. Une soprano pour Giulietta, une mezzo pour Roméo, réminiscence d’un âge plus baroque. Dire que Patrizia Ciofi est faite pour ce rôle de Juliette est un euphémisme. Marseille depuis longtemps apprécie son sens inné du chant tragique et ses aigus vertigineux. Même si la voix accroche sur certaines notes du registre médian, même si certains aigus sont un peu tirés en force, la ligne de chant reste impeccablement placée. Son premier air « O quante volte ti chiedo » est de toute beauté. Karine Deshayes lui offre la réplique avec Roméo au mezzo large et acrobatique à souhait. C’est net, clair et sans tâche, d’une beauté à frissonner. Le jeune ténor bordelais Julien Dran propose un Tebaldo au ténor lumineux et bien articulé, viril et élégant. La basse Nicolas Courjal laisse parler son registre aux profondeurs insondables, aussi à l’aise en moine dans Boris que dans le romantisme bellinien. Antoine Garcin peut enfin démontrer dans ce rôle d’entremetteur malheureux tout son talent vocal.
Ambiance sobre et efficace
Fabrizio Maria Carminati sait son Bellini sur le bout de la baguette. La tension mélodique et rythmique est permanente. La lecture est dense, sans mièvrerie. Et l’orchestre dans la fosse révèle des pupitres plein de saveurs. Des cors aux timbres parfaitement placés et une clarinette solo qui fait jeu égal avec la Ciofi. Le chœur conduit par Emmanuel Trenque s’affirme davantage à chaque production.
La mise en scène de Nadine Duffaut table davantage sur gothique romantique que sur la lumière italienne accentué par les costumes tout en noirceur médiévale de Katia Duflot. Le décor en sfumato, éclairé de sang, forme un espace tranché par un voile qui rejette le drame politique entre guelfes et gibelins en arrière du drame amoureux, comme si les univers ne sauraient communiquer que dans la mort finale des amants. C’est à la fois sobre et visuellement efficace.
Une remarque s’impose. On ne saurait dire à Marseille qu’il n’y a pas de place pour des chanteurs français. Maurice Xiberras avait fait pour Boris Godounov, en février, le pari d’une distribution principalement francophone. Ce Bellini avec une distribution française montre une fois de plus que les talents ne sont jamais à chercher très loin.
Première réussie pour « I Capuleti e i Montecchi » de Bellini à l’Opéra. Belle distribution pour bel canto racé.
On sait le public marseillais inconditionnel du bel canto car Marseille est avec Naples sans doute la ville où le bel canto est le plus chez lui. Le triomphe fait par le public à la première dimanche d’I Capuleti e I Montecchi de Vincenzo Bellini ne saurait donc étonner. D’autant plus qu’on lui offre sur un plateau de rêve de ce chant lyrique et orné dont il est particulièrement friand. Certes, autre temps, autres mœurs, le public aujourd’hui est nettement plus sage que celui des fameux dilettanti dont parlait Stendhal dans ses voyages italiens. Cette version de Roméo et Juliette d’avant Shakespeare, plonge aux sources originelles puisées chez Dante. Créé à Venise, à la Fenice, l’opéra de Bellini, composé entre La Sonnambula et Norma offre les rôles des amants éternels à deux voix féminines. Une soprano pour Giulietta, une mezzo pour Roméo, réminiscence d’un âge plus baroque. Dire que Patrizia Ciofi est faite pour ce rôle de Juliette est un euphémisme. Marseille depuis longtemps apprécie son sens inné du chant tragique et ses aigus vertigineux. Même si la voix accroche sur certaines notes du registre médian, même si certains aigus sont un peu tirés en force, la ligne de chant reste impeccablement placée. Son premier air « O quante volte ti chiedo » est de toute beauté. Karine Deshayes lui offre la réplique avec Roméo au mezzo large et acrobatique à souhait. C’est net, clair et sans tâche, d’une beauté à frissonner. Le jeune ténor bordelais Julien Dran propose un Tebaldo au ténor lumineux et bien articulé, viril et élégant. La basse Nicolas Courjal laisse parler son registre aux profondeurs insondables, aussi à l’aise en moine dans Boris que dans le romantisme bellinien. Antoine Garcin peut enfin démontrer dans ce rôle d’entremetteur malheureux tout son talent vocal.
Ambiance sobre et efficace
Fabrizio Maria Carminati sait son Bellini sur le bout de la baguette. La tension mélodique et rythmique est permanente. La lecture est dense, sans mièvrerie. Et l’orchestre dans la fosse révèle des pupitres plein de saveurs. Des cors aux timbres parfaitement placés et une clarinette solo qui fait jeu égal avec la Ciofi. Le chœur conduit par Emmanuel Trenque s’affirme davantage à chaque production.
La mise en scène de Nadine Duffaut table davantage sur gothique romantique que sur la lumière italienne accentué par les costumes tout en noirceur médiévale de Katia Duflot. Le décor en sfumato, éclairé de sang, forme un espace tranché par un voile qui rejette le drame politique entre guelfes et gibelins en arrière du drame amoureux, comme si les univers ne sauraient communiquer que dans la mort finale des amants. C’est à la fois sobre et visuellement efficace.
Une remarque s’impose. On ne saurait dire à Marseille qu’il n’y a pas de place pour des chanteurs français. Maurice Xiberras avait fait pour Boris Godounov, en février, le pari d’une distribution principalement francophone. Ce Bellini avec une distribution française montre une fois de plus que les talents ne sont jamais à chercher très loin.
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Ciofi n'est pas française mais on peut lui donner la nationalité
Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017
Oui, mais ils sont tout aussi bons les uns que les autres, mention très bien au cor. Il y a quelques années, on n'imaginait pas que l'orchestre pouvait arriver à un tel niveau d'excellence.
La scène finale dégageait une émotion particulièrement intense, dont je ne suis pas encore totalement remise.
Marseille nous comble cette année: tous les spectacles sont de grand niveau.