Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

Message par PlacidoCarrerotti » 06 avr. 2017, 00:11

raph13 a écrit :
05 avr. 2017, 22:18
PlacidoCarrerotti a écrit :
05 avr. 2017, 21:49
raph13 a écrit :
05 avr. 2017, 21:35
PlacidoCarrerotti a écrit :
05 avr. 2017, 15:51
MariaStuarda a écrit :
05 avr. 2017, 15:15
RV a écrit :
05 avr. 2017, 15:04
Pour terminer, une anecdote sur la Ciofi. J'avais pris des places il y a quelques années des places pour une représentation d'I Capuletti... à la Bastille avec J. di Donato et A. Netrebko. Patatras! cette dernière, enceinte je crois, annule des représentations pour lesquelles elle est remplacée par... la Ciofi. Désappointement pour moi qui passe mon temps à la voir à Marseille! Je me rends à la représentation en trainant les pattes. Fin de la représentation, toute la salle debout, y compris ma pomme, ovationnant les deux héroïnes! Ce jour là Netrebko ne m'a pas manqué.
Même chose pour moi.
Parfois des divines surprises ...
Mai 2008. Netrebko avait assuré 5 représentations sur les 8 (elle était très bien). Je ne me souviens pas s'il y avait une alternance initialement prévu, mais le 31 mai, c'était un remplacement de dernière minute et Ciofi avait été exceptionnelle.
Ce n'était pas en dernière minute, le remplacement par Ciofi sur 3 dates (31 mai, 11 et 15 juin) avait été annoncé un peu en amont de mémoire.
Pour le 31, je ne crois pas. J'avais des places pour Ciofi le 11 en revanche et là c'était en connaissance de cause. Heureusement j'avais vu aussi Netrebko les 24 et 28.
Le fil ODB ouvert le 22 mai sur cette série de représentations annonce Ciofi sur ces 3 dates.
Ce blog annonçait l'info dès la mi-mai:
http://lespecheursdeperles.blogspot.fr/ ... fi-in.html
Je ne rendrai les armes que sur présentation du programme de la saison :mrgreen:
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

Message par PlacidoCarrerotti » 06 avr. 2017, 00:18

RV a écrit :
05 avr. 2017, 15:04
Si j'ai des reproches à faire à ce spectacle, ils sont dirigés à Bellini. Pourquoi avoir utilisé un livret aussi indigent quand il pouvait puiser dans Shakespeare dont les personnages ont des personnalités complexes et ambiguës? Juste un exemple, quand Tybalt fait part au père de Juliette de son intention de tuer Roméo, Capulet père lui interdit de le faire en expliquant qu'il apprécie beaucoup le jeune homme dont on dit le plus grand bien. Chez Bellini; aucune nuance chez ses personnages qui ne sont capables de manifester que leur haine et leur désir de se battre y compris pour Roméo. Quant à Juliette, c'est la passivité personnifiée alors que chez Shakespeare, c'est elle qui porte la culotte et prend toutes les décisions comme celle de se marier! Par dessus le marché, les scènes du balcon et de la nuit de noce m'ont beaucoup manqué!
Le livret de Romani ne s'inspire pas de Shakespeare mais d'une pièce plus récente, elle même inspirée des sources originales.
En d'autres termes, Romani et Shakespeare s'inspirent de la même histoire et non l'un de l'autre.
(détails ici : https://en.wikipedia.org/wiki/I_Capuleti_e_i_Montecchi)

D'autre part, un livret n'est pas une oeuvre dramatique : c'est un élément constitutif de l'opéra, au même titre que la musique, qu'il élève en lui apportant les situations dramatiques qu'elle va illustrer.
On pourrait ouvrir un fil sur les livrets qui peuvent se passer de musique, d'ailleurs !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

Message par JdeB » 06 avr. 2017, 10:16

corinne a écrit :
05 avr. 2017, 07:50
A ses côtés une superbe Karine Dehayes au timbre magnifique et que nous espérons revoir sur notre belle scène.
Pourquoi faire semblant de ne pas savoir !?
C'est dans notre fil Pronostics que tu as lus...

Marseille est une grande scène ? Peut-être, (en fait, je ne le pense pas du tout) mais c'est sûr que M. Xiberras sait parfaitement plaire à son public d’aficionados.

Je préférais nettement des saisons riches en raretés comme celle de 2000-2001 avec l'Atlantide de Tomasi, Marouf, Bérénice de Magnard, I Lombardo, Tancredi !!! :D :D (+ Turandot, Aïda, Les Pêcheurs) Elle était concoctée par JL Pujol sur le thème passionnant de l'Orient vu par les Occidentaux.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

Message par RV » 06 avr. 2017, 18:28

PlacidoCarrerotti a écrit :
06 avr. 2017, 00:18
RV a écrit :
05 avr. 2017, 15:04
Si j'ai des reproches à faire à ce spectacle, ils sont dirigés à Bellini. Pourquoi avoir utilisé un livret aussi indigent quand il pouvait puiser dans Shakespeare dont les personnages ont des personnalités complexes et ambiguës? Juste un exemple, quand Tybalt fait part au père de Juliette de son intention de tuer Roméo, Capulet père lui interdit de le faire en expliquant qu'il apprécie beaucoup le jeune homme dont on dit le plus grand bien. Chez Bellini; aucune nuance chez ses personnages qui ne sont capables de manifester que leur haine et leur désir de se battre y compris pour Roméo. Quant à Juliette, c'est la passivité personnifiée alors que chez Shakespeare, c'est elle qui porte la culotte et prend toutes les décisions comme celle de se marier! Par dessus le marché, les scènes du balcon et de la nuit de noce m'ont beaucoup manqué!
Le livret de Romani ne s'inspire pas de Shakespeare mais d'une pièce plus récente, elle même inspirée des sources originales.
En d'autres termes, Romani et Shakespeare s'inspirent de la même histoire et non l'un de l'autre.
(détails ici : https://en.wikipedia.org/wiki/I_Capuleti_e_i_Montecchi)

D'autre part, un livret n'est pas une oeuvre dramatique : c'est un élément constitutif de l'opéra, au même titre que la musique, qu'il élève en lui apportant les situations dramatiques qu'elle va illustrer.
On pourrait ouvrir un fil sur les livrets qui peuvent se passer de musique, d'ailleurs !
Merci mais c'est justement ce que je faisais remarqué et qu'à ce titre le choix de Romani a produit un livret médiocre qui n'a pas élevé l'opéra. Heureusement, il reste la musique mais l'histoire que raconte Romani et Bellini reste ennuyeuse. Allez voir Shakespeare!

Raphaël Pisano
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Re: Bellini - I Capuleti e i Montecchi - Carminati/Duffaut - Marseille - 03-04/2017

Message par Raphaël Pisano » 10 avr. 2017, 16:39

Représentation du 1er avril

Le bel canto est une fois de plus mis à l'honneur à l'Opéra de Marseille, et servi avec bonheur.
I Capuleti e i Montecchi souffrent d'un livret assez banal, qui n'exploite pratiquement pas les richesses de la pièce de Shakespeare et proposant des personnages assez monolithiques.
Heureusement, le génie mélodique de Bellini transcende ses faiblesses et la partition regorge d'airs, duos et ensembles superbes.

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La mise en scène de Nadine Duffaut est d'une épure frôlant parfois l'austérité : hormis quelques volées de marches, des panneaux mobiles et un grand trône, la scène reste vide. Celle-ci est divisée en deux par un voile de gaze derrière lequel se tiendront les chœurs, les protagonistes évoluant à l'avant du plateau (hormis lors de la fin du 2e acte où le corps de Giulietta est déposé à l'avant-scène, Tebaldo et Romeo étant derrière le rideau pour leur duo).
La direction d'acteurs est assez minimaliste, voire simpliste, ce qui nous vaut des prestations scéniques variées selon les capacités de chacun des interprètes. Relevons également une fâcheuse tendance à montrer des combats à l'épée dont le fracas des armes vient gâcher l'écoute de la musique...
Les costumes de Katia Duflot sont quant à eux et comme toujours, absolument magnifiques.

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Comme souvent à Marseille, l'attention est portée à la distribution et celle-ci a tenu ses promesses.

Karine Deshayes campe un Romeo fougueux, mais au grave sourd et peu projeté, ce qui confirme après son Armida à Montpellier qu'elle est désormais bien plus soprano que mezzo !
Fort heureusement, le rôle de Romeo est écrit assez haut et flatte donc son aigu percutant et puissant. Il faut également souligner une belle intensité dans son chant et une musicalité soignée.

Patrizia Ciofi lui tient la dragée haute sur ce terrain, avec un chant aux mille nuances et couleurs. On admire toujours autant chez la soprano le côté lunaire du timbre, ce sfumato qui va si bien aux longues lignes belliniennes, dont elle sait habiter chaque note d'une émotion et d'une sensibilité à fleur de lèvre.
L'extrême aigu forte est dorénavant périlleux mais ce rôle n'en réclame pas trop, et s'inscrit dans ses meilleurs notes.
On est une fois de plus sous le charme de la chanteuse qui compose une jeune fille touchante et désespérée, tiraillée entre amour et devoir.

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Julien Dran, malgré une projection parfois limitée, est un Tebaldo de belle allure, qui assume avec aplomb sa grande scène d'entrée, avec force variations et suraigus. On aimerait maintenant qu'il soit moins emprunté sur scène pour donner plus de vie et de crédibilité à ses incarnations.
Malgré la brièveté de ses interventions, Nicolas Courjal est un Capellio sonore et de fière allure, dont la voix de bronze est parfaite pour ce personnage de patriarche inflexible. On a hâte d'entendre sa prise de rôle en Philippe II sur cette même scène en juin prochain !
Antoine Garcin est en revanche apparu bien fatigué, avec un large vibrato et des aigus poussifs.

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Fabrizio Maria Carminati mène la soirée d'une baguette experte, attentif aux chanteurs tout en sachant mettre en valeur les magnifiques soli instrumentaux que les musiciens de l'Orchestre jouent à merveille (flûte, clarinette, cor...).

Salle bien garnie mais pas comble, avec de nombreuses toux très irritantes lors des passages les plus délicats, mais qui a chaleureusement et longuement rappelé les artistes.

Raphaël Pisano

Photos © Christian Dresse / Opéra de Marseille

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