Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 07/2017

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Luc ROGER
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Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 07/2017

Message par Luc ROGER » 10 févr. 2017, 18:39

dans des décors de Paul Steinberg, des costumes de Buki Shiff, video de Robert Pflanz et chorégraphie de Beate Vollack
Choeurs Stellario Fagone

Avec

Semiramide Joyce DiDonato
Assur Alex Esposito
Arsace Daniela Barcellona
Idreno Lawrence Brownlee
Azema Elsa Benoit
Oroe Simone Alberghini
Mitrane Galeano Salas
L'ombra di Nino Igor Tsarkov

Première ce dimanche à 18 H
Retransmission radio en direct sur RADIO BR Klassik : https://www.br-klassik.de/index.html

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par Hiero von Stierkopf » 11 févr. 2017, 16:34

La BSO annonce une durée de 3 heures et 25 minutes hors entracte.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

Luc ROGER
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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par Luc ROGER » 11 févr. 2017, 17:45

La retransmission radio est de fait prévue jusqu'à 22H.
CR de la première ce lundi.

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par HELENE ADAM » 12 févr. 2017, 18:54

luclebelge a écrit :
11 févr. 2017, 17:45
La retransmission radio est de fait prévue jusqu'à 22H.
CR de la première ce lundi.
La retransmission est de toute beauté sur le plan technique, comme toujours avec BR et je dois dire que, pour le moment, bien que surprise par la Sémiramide de JDD, je suis globalement sur un petit nuage musical.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par HELENE ADAM » 12 févr. 2017, 22:33

Saluts de Semiramide (photo BSO)

Image
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par Remigio2 » 13 févr. 2017, 13:12

Il valait mieux effectivement rester derrière son poste de radio parce que dans la salle, c'était un peu moins la fête , à cause notamment d'une mise en scène d'une rare indigence !

R.
HELENE ADAM a écrit :
12 févr. 2017, 18:54
luclebelge a écrit :
11 févr. 2017, 17:45
La retransmission radio est de fait prévue jusqu'à 22H.
CR de la première ce lundi.
La retransmission est de toute beauté sur le plan technique, comme toujours avec BR et je dois dire que, pour le moment, bien que surprise par la Sémiramide de JDD, je suis globalement sur un petit nuage musical.
"Qu'on parle de vous, c'est affreux. Mais il y a pire : c'est qu'on n'en parle pas !" Oscar Wilde

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par philipppe » 13 févr. 2017, 13:32

Remigio2 a écrit :
13 févr. 2017, 13:12
Il valait mieux effectivement rester derrière son poste de radio parce que dans la salle, c'était un peu moins la fête , à cause notamment d'une mise en scène d'une rare indigence !

R.
HELENE ADAM a écrit :
12 févr. 2017, 18:54
luclebelge a écrit :
11 févr. 2017, 17:45
La retransmission radio est de fait prévue jusqu'à 22H.
CR de la première ce lundi.
La retransmission est de toute beauté sur le plan technique, comme toujours avec BR et je dois dire que, pour le moment, bien que surprise par la Sémiramide de JDD, je suis globalement sur un petit nuage musical.
dis en un peu plus s'il te plait ....et sur la musique, et sur la mise en scene :-)

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par Luc ROGER » 13 févr. 2017, 17:07

Un peu de mythologie

La légende de Sémiramis aurait été inspirée par deux reines d'Assyrie ayant vécu au tournant des neuvième et huitième siècles avant notre ère.

Sémiramis est la fille de Dercéto, une déesse mi-femme mi-poisson, et de Caÿstros, le fils présumé d'Achille et de Penthésilée. Une famille du genre de celle des Atrides, puisque après la naissance de Sémiramis, Dercéto avait assassiné Caÿstros et s'était réfugiée au fond de son lac en abandonnant sa fille, qui avait été sauvée de la mort par des colombes qui dérobaient aux agriculteurs et aux bergers de la région lait et fromage pour venir nourrir l'enfant abandonnée. Les bergers découvrent la petite, L'adoptent et lui donnent le nom de Sémiramis (un nom qui signifierait "qui vient des colombes" en langue assyrienne). Jeune femme, elle épouse Onnès, un conseiller du roi Ninos de Ninive. Très vite elle montre des capacités de guerrière conquérante. Ninos tombe amoureux de Sémiramis et contraint Onnès au suicide. Le roi épouse Sémiramis, qui lui donne un fils, Ninyas. Peu de temps après, Ninos meurt et Sémiramis lui succède pour un règne de 42 ans. À la mort de son mari, elle lui fait ériger un tombeau gigantesque. La légende lui attribue la fondation de Babylone qu'elle orne de ses fameux jardins suspendus. Elle détourne l'Euphrate et entoure la future cité de 70 km de remparts. Reine guerrière, elle s'empare dit-on de l'Arménie, la Médie, toute l'Asie jusqu'à l'Indus, et de l'Égypte et l'Éthiopie. L'oracle d'Ammon qui lui affirme qu'elle mourrait quand son fils Ninyas conspirerait contre elle. Elle apprend qu'en effet Ninias monte une conspiration au palais. Elle lui remet alors le pouvoir. La légende prétend qu'elle est transformée en colombe et emportée au ciel afin d'y être divinisée.

Voltaire et Rossini


Le livret de Gaetano Rossi, le librettiste de Rossini, s'est inspiré de la pièce que Voltaire avait écrite en 1748, qui avait gardé pour partie l'extraordinaire histoire mythique de Sémiramis, en lui ajoutant la dramatisation horrifique du meurtre du mari et de de l'inceste. Voltaire avait fait les beaux soirs de la Comédie française en mettant en scène cette reine guerrière, régnant sur Babylone, qui se voit tourmentée en songe par son mari Ninus qu’elle fit assassiner. Le Roi étant mort, elle doit désigner un nouveau souverain. Seul un second hymen peut, selon un oracle, apaiser la fureur de l’ombre. Sémiramis choisit le guerrier Arzace pour lequel elle éprouve une irrésistible attirance. Elle ignore alors qu’Arzace n’est autre que son fils disparu. Face à cette union incestueuse, la nature se déchaîne. Avec Voltaire, on assiste à l'invention de la tragédie spectaculaire.

Rossini nous livre ici sa dernière oeuvre écrite pour l'Italie, montée à la Fenice de Venise en 1823. Cette dernière oeuvre est aussi une des dernières productions de l'opera seria. La double intrigue, politique et amoureuse, est surtout l'occasion d'un feu d'artifice continu d'ornementations vocales d'une difficulté telle que seuls les plus grands interprètes peuvent s'y attaquer. On se trouve ici au sommet de l'art italien du maître de Pesaro. L'oeuvre fut montée à Munich au Théâtre Cuvilliès dès 1824.

Puis vint David Alden

Pour sa nouvelle production, le Bayerische Staatsoper a fait appel à David Alden, qui fait avec Semiramide son retour dans une maison avec laquelle il a autrefois souvent travaillé. Peter Jonas avait commencé de collaborer avec Alden alors qu'il était devenu en 1984 le directeur général de l'English National Opera. Lorsque Sir Jonas devint le directeur général de l'Opéra d'Etat de Bavière, il continua de confier de nombreuses mises en scène à David Alden, en tout une quinzaine d'opéras, dont pas mal d'opéras baroques et un Ring. Sa dernière mise en scène munichoise remonte à 2006. L'ensemble de ces productions à l'Opéra de Munich lui avait alors valu le prix spécial du théâtre bavarois.

Alden s'est fait connaître par des ses mises en scènes post-modernistes politiquement chargées et souvent provocatrices. C'est à cet exercice qu'il se livre également à nouveau aujourd'hui à Munich au mépris des références historiques du livret et de la pièce de Voltaire. Alden place l'action quelque part dans un pays dictatorial d'Asie peut-être centrale dans un vingtième siècle aux contours incertains. L'action se situe la plupart du temps dans une grande salle aux murs de laquelle pendant des portraits surdimensionnés de Nino et de son épouse Sémiramide avec le petit Ninia, leur fils unique, et surmontée d'un plafonnier étagé, qui pourrait en se grattant bien vaguement évoquer l'idée de jardins suspendus ou d'un ziggurat inversés. Le style de la salle rappelle le goût (ou l'absence de goût) architectural des palais officiels des dictateurs des années. Une statue colossale de Nino concentre toute l'attention, Nino étend son bras levé en protection vers les peuples asservis. La statue est toute semblable à celles de Lénine, de Mao, de Saddam Hussein ou de Kim Ilsung, une liste non exhaustive sans doute destinée à s'allonger dans des temps non éloignés. Les gigantesques parois L'ensemble de la production est d'un statisme désolant, que le metteur en scène et son décorateur Paul Steinberg tentent d'animer en modifiant le positionnement des parois de la salle: ainsi les parois latérales peuvent-elles pivoter et venir se rencontrer pour former une pièce triangulaire, la paroi du fond peut elle aussi se rabattre en oblique pour former la gigantesque chambre royale décorée d'un lit du baroque le plus kitsch. La gigantesque photo du mur du fond peut laisser placer à la vidéo d'un paysage de montagnes où coule une grande cascade, ou celle de noirs nuages menaçants qui s'amoncellent, ou encore recevoir des tribunes où viennent s'installer les choeurs. Les costumes de Buki Shiff, fort réussis, rappellent ceux des populations d'Asie mineure ou centrale, mais, si l'on distingue bien des groupes, il est difficile de distinguer les Assyriens des Scythes et de savoir à quel groupe appartient tel ou tel ensemble de femmes voilées. On se rend bien compte que les espèces de bédouins très enturbannés qui exécutent des rituels de prières et brandissent un petit livre noir figurent les mages ou que les espèces de légionnaires de la légion étrangère à "chapeau chinois" portant hache et tabliers de sapeurs-pompiers (ou est-ce de bûcherons?) constituent le groupe des partisans d'Assur. Il faudrait une bonne connaissance préalable du livret pour s'y retrouver. Là où l'on aurait pu trouver un drame antique marqué du sceau pré-romantique de la fin de l'opera seria, on se trouve placé face à un salmigondis de personnages dont il faut s'efforcer démêler l'écheveau. Concédons cependant qu'ici et là cela donne de magnifiques tableaux d'ensemble. Et de jolies trouvailles, comme le costume et la composition du personnage d'Azema, merveilleusement jouée par Elsa Benoit. Buki Shiff enferme Azema dans une robe fourreau toute dorée aux manches d'une longueur telle qu'il est possible d'y contraindre la jeune femme comme on le ferait d'une camisole de force. Azema a la tête complètement rasée et de grandes boucles d'oreille. Sa tête est tout entière maquillée d'un bronze doré. Azéma est transportée par des porteurs qui la placent ici et là selon les convenances de l'action. Elle est un objet doré que l'on manipule et que tous convoitent, une femme-objet d'un grand prix qui n'a jamais voix au chapitre. Elsa Benoit en donne une composition de rôle aussi magnifique que muette, mais à la fois, quelle intensité de jeu et quelle actrice!

La mise en scène donne une interprétation assez simpliste du drame en en soulignant les aspects oedipiens (la mère qui veut convoler en injustes noces avec son fils) ou shakespeariens (la femme qui assassine son mari à l'aide son amant qui veut prendre le pouvoir, face au fils à qui le meurtre est dévoilé). Voltaire, dans sa dissertation sur la tragédie ancienne et moderne, placée en tête de Sémiramis, écrivait au cardinal Quirini: Où trouver un spectacle qui nous donne une image de la scène grecque ? C'est peut-être dans vos tragédies, nommées opéra, que cette image subsiste. Quoi! me dira-t-on, un opéra italien aurait quelque ressemblance avec le théâtre d'Athènes? Oui. Cette âme de la tragédie grecque est tout entière présente dans le livret de Rossi et dans la musique de Rossini, mais la mise en scène de Munich s'est hélas perdue dans d'autres propos, qu'on s'empressera d'oublier en quittant la salle.

Le public, heureusement ravi de sa soirée musicale, a exprimé son désenchantement par des huées modérées quoique assez générales et n'a en fait fait preuve que d'une indifférence glaciale à l'arrivée en scène du metteur en scène et de son équipe, à peine éraillée par l'un ou l'autre bravo. Si la soirée est une réussite, c'est que la musique et le chant ont transcendé les faiblesses d'une mise en scène insipide, et de combien!

(A suivre)

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par Luc ROGER » 13 févr. 2017, 17:31

Image
La statue colossale de Nino, les mages en prière
et le choeur- Photo Wilfried Hösl

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Re: Rossini - Semiramide - Mariotti/Alden - Munich - 02/2017

Message par leporenski » 13 févr. 2017, 17:53

J'étais en salle et dois avouer que je me suis un peu ennuyé par moments, en particulier au 1er acte, la faute à la mise en scène sans doute et à un livret avec lequel j'ai un peu de mal.
Mais quel chant !!! Les deux basses, Esposito en tête, Barcellona et bien sûr Joyce DiDonato😍😍.
Brownlee très bien aussi même si je ne suis pas très fan du timbre.
Un acte 2 de très haut vol où l'on oublie la mise en scène.
Et très belle direction de Mariotti, comme souvent.
Au final, j'ai passé une superbe soirée, comme l'ensemble de la salle j'ai l'impression à entendre les applaudissements et les rappels.
Quelques huées pour le metteur en scène et son équipe.
NB: il me semble avoir aperçu Sir Tony Pappano, ce qui serait assez logique si l'on en croit la rumeur de la reprise de Semiramide la saison prochaine au ROH mais peut-être ai-je mal vu.

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