Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat/Pelly - Lyon - 12/2015
Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat/Pelly - Lyon - 12/2015
Jacques Offenbach – Le Roi Carotte
Opéra-bouffe-féerie en 3 actes sur un livret de Victorien Sardou
Crée à Paris- Théâtre de la Gaîté – le 15 janvier 1872
Opéra de Lyon – Décembre 2015
Direction musicale : Victor Aviat
Mise en scène : Laurent Pelly
Nouvelle version des dialogues
et adaptation du livret : Agathe Mélinand
Décors : Chantal Thomas
Lumières : Joël Adam
Chef des chœurs : Philip White
Robin-Luron : Julie Boulianne
Fridolin XXIV : Yann Beuron
Le Roi Carotte : Christophe Mortagne
Truck : Boris Grappe
Piepertrunk : Jean-Sébastien Bou
Rosée du soir : Chloé Briot
La princesse Cunégonde : Antoinette Dennefeld
La sorcière Coloquinte : Lydie Pruvot
Le Baron Koffre : Brenton Spiteri*
Le Maréchal Trac : Romain Bockler*
Le Comte Schopp : Jean-Christophe Fillol*
Ladislas : Dagobert : Thibault De Damas*
Orchestre, Chœurs et Studio* de l’Opéra de Lyon
Représentation du 18 décembre.
Délaissant ses librettistes habituels Meilhac et Halévy, Offenbach s’adresse à Victorien Sardou pour lui écrire un livret. Leur projet commun donne naissance au Roi Carotte dont le personnage principal s’inspire d’assez loin d’un conte d’E.T.A.Hoffmann intitulé L’Histoire héroïque du célèbre ministre Kleinzach surnommé Cinabre. La création parisienne est un grand succès confirmé à Londres, New-York et Vienne. La version de la création intitulée opéra-bouffe-féerie, comportait 4 actes et 19 tableaux ( 22 selon certaines sources ), durait environ six heures et nécessitait, outre les rôles principaux, une trentaine d’acteurs, 45 danseuses, plus d’une centaine de figurants et environ 1500 costumes. Une version en 3 actes et 11 tableaux, renommée opérette-féerie et présentée par les auteurs en 1872 n’empêchera pas l’œuvre de disparaître des affiches après les représentations viennoises de 1877 à cause de son gigantisme et des moyens qu’il faut mettre en œuvre pour la représenter. Ce n’est qu’en 2008 au Théâtre Silvia Montfort que l’œuvre a été donnée par la Compagnie Opéra Eclaté puis reprise au Festival de Saint-Céré en 2011 dans une mise en scène d’Olivier Desbordes, avec un orchestre allégé.
L’Opéra de Lyon redonne l’opportunité à ce Roi Carotte d’être représenté avec tous les moyens d’une grande maison. C’est la version réduite en 3 actes qui a été choisie avec des dialogues réécrits par Agathe Mélinand, pour une durée totale, hors entracte, de 125 minutes, l’entracte se situant au milieu du 2eme acte, après le sixième tableau.
Le projet de livret originel en 1869 se voulait une satire de la politique du IIIème Empire, le personnage de Fridolin symbolisant Napoléon III. Un des personnages affirme à son sujet qu’ « il n’est pas possible de gouverner plus mal et de s’entourer de plus d’imbéciles ». Mais après le désastre de 1870, Sardou a atténué les allusions politiques. La plupart de ces allusions pourraient être d’ailleurs assez obscures pour le public d’aujourd’hui et les dialogues remaniés en tiennent compte ne contenant que des critiques génériques sur les gouvernants. L’œuvre est une opérette-féerie et c’est l’aspect féerie qui est valorisé par l’équipe du metteur en scène Laurent Pelly.
Le livret est d’une grande complexité tant les situations se suivent et s’enchevêtrent sans toujours une grande logique mais avec un fil rouge, celui de la loufoquerie. Tentons d’en faire un résumé bien imparfait.
Le prince Fridolin qui a ruiné son Etat veut épouser la princesse Cunégonde dont la dot lui permettrait de renflouer ses caisses. Pendant ce temps, la sorcière Coloquinte tient captive la princesse Rosée du Soir et veut se venger de Fridolin en faisant surgir de terre le roi Carotte dont les pouvoirs magiques vont lui permettre de chasser Fridolin et d’instaurer une république légumière. Cunégonde tombe amoureuse du tyran alors que le génie Robin-Luron délivre Rosée du Soir, secrètement amoureuse de Fridolin. Pour récupérer son trône, Fridolin et les quelques fidèles qui lui restent, aidés de Robin-Luron, devront accomplir un parcours rocambolesque les menant à Pompéi, dans le royaume des fourmis et dans celui des abeilles. Le Roi Carotte tyrannique et incapable commence à se flétrir. Une révolution le chasse. Fridolin redevient roi, épouse Rosée du Soir tandis que Cunégonde repart chez son père.
On connaît les affinités de Laurent Pelly pour Offenbach et ses réalisations de La Belle Hélène, d’ Orphée aux enfers, de La grande Duchesse de Gérolstein ou de La Vie Parisienne sont des références. Le livret qui alterne scènes de cour, parodie politique, sorcière, jeune fille emprisonnée, reconstitution antique ( Pompéi ) princesse délurée, prise de pouvoir par des légumes, voyage au pays des insectes…constitue un mélange des genres dont le metteur en scène se délecte. « Le travail (a donc été)…de créer un univers entre réalité, rêve et cauchemar. » note le metteur en scène.
Chantal Thomas a conçu une belle scénographie représentant une immense bibliothèque dont les armoires se transformeront au gré des situations jusqu’à devenir même des colonnes antiques à Pompéi où l’éruption du Vésuve est rendue de façon très spectaculaire grâce aux beaux éclairages de Joël Adam. Les costumes dessinés par Laurent Pelly lui-même sont élégants pour les scènes de cour et saisissants de réalisme pour habiller les personnages- légumes. Les gags s’enchaînent à un rythme endiablé et l’inventivité du metteur en scène se donne particulièrement libre cours dans la naissance du Roi Carotte sortant de terre, dans la parodie de ronde des chemins de fer, dans la plongée dans le monde des fourmis ou des abeilles ou dans la scène de révolution qui voit des cageots constituer les barricades puisque ces cageots ont remplacé le mobilier ancien, sans oublier l’immense moulin à légume qui consommera la destitution du Roi Carotte, une scène à ne manquer sous aucun prétexte ! Mais pour imprimer un rythme aussi soutenu, il faut une direction d’acteurs très précise et la performance est d’autant plus à louer que le nombre de personnages sur scène est souvent considérable. C’est Laurent Pelly à son meilleur.
Musicalement Le Roi Carotte mérite aussi une belle attention. Tout n’est pas d’un niveau égal, mais le chœur des étudiants au début de l’acte 1 ( qui annonce ceux de la taverne des Contes ) , le duo Fridolin – Cunégonde, l’air de Pipertrunck, une grande partie de la scène de Pompéi comptent parmi les plus belles réussites et sont dignes du meilleur Offenbach.
C’est une équipe de chanteurs-acteurs et d’acteurs particulièrement talentueuse qui a été réunie pour rendre justice au potentiel comique de cette œuvre. Comme pour les précédents opéras-bouffes qu’il a abordés, Laurent Pelly a su insuffler un véritable esprit de troupe et chacun joue sa partition avec un engagement total en y mettant toute la folie nécessaire et à ce titre il faut féliciter les Chœurs de l’Opéra de Lyon dont on apprécie le lyrisme, la diction et l’investissement scénique.
Yann Beuron est un Fridolin parfait de style et de musicalité et on admire son excellente intelligibilité des textes parlés et chantés. Ingénue, amoureuse, manipulatrice, Antoinette Dennefeld est une Cunégonde vocalement très séduisante et qui une nouvelle fois met en valeur ses grandes qualités théâtrales. Son duo avec Fridolin au deuxième acte est un beau moment de chant. Sa rivale en amour Chloé Briot est une princesse Rosée du Soir pleine de fraîcheur et de délicatesse. Julie Boulianne s’approprie avec beaucoup de talent le rôle Robin-Luron. Jean-Sébastien Bou donne beaucoup de relief à Pipertrunck dont l’air du deuxième acte « Un astre nouveau nous éclaire » lui permet de mettre en valeur son beau baryton. Son compère Trunk est incarné avec beaucoup d’efficacité par Boris Grappe. Enfin Christophe Mortagne fait une composition saisissante du Roi Carotte dont il maîtrise l’accoutrement à la perfection.
Thibault De Damas, Brenton Spiteri, Jean-Christophe Fillol, Romain Bockler, tous du Studio de l’Opéra de Lyon complètent avec bonheur cette distribution. Enfin il faut mentionner Lydie Pruvot qui fait preuve de beaucoup d’abattage dans le rôle parlé de la sorcière Coloquinte auquel elle donne beaucoup de relief.
Le jeune chef Victor Aviat, qui a été l’assistant d’Ivan Fischer, dirige l’ Orchestre de l’Opéra de Lyon avec de précision et donne à la partition ses lettres de noblesse en particulier dans le prélude du 3eme acte auquel il restitue toute sa puissance dramatique.
Enorme succès au rideau final de la part d’un public qui s’est beaucoup amusé. Pour ceux qui n’ont pas pu assister à ce spectacle jubilatoire, rendez-vous sur Culturebox à partir du 29 décembre.
Photos © Stofleth
Gérard Ferrand
Opéra-bouffe-féerie en 3 actes sur un livret de Victorien Sardou
Crée à Paris- Théâtre de la Gaîté – le 15 janvier 1872
Opéra de Lyon – Décembre 2015
Direction musicale : Victor Aviat
Mise en scène : Laurent Pelly
Nouvelle version des dialogues
et adaptation du livret : Agathe Mélinand
Décors : Chantal Thomas
Lumières : Joël Adam
Chef des chœurs : Philip White
Robin-Luron : Julie Boulianne
Fridolin XXIV : Yann Beuron
Le Roi Carotte : Christophe Mortagne
Truck : Boris Grappe
Piepertrunk : Jean-Sébastien Bou
Rosée du soir : Chloé Briot
La princesse Cunégonde : Antoinette Dennefeld
La sorcière Coloquinte : Lydie Pruvot
Le Baron Koffre : Brenton Spiteri*
Le Maréchal Trac : Romain Bockler*
Le Comte Schopp : Jean-Christophe Fillol*
Ladislas : Dagobert : Thibault De Damas*
Orchestre, Chœurs et Studio* de l’Opéra de Lyon
Représentation du 18 décembre.
Délaissant ses librettistes habituels Meilhac et Halévy, Offenbach s’adresse à Victorien Sardou pour lui écrire un livret. Leur projet commun donne naissance au Roi Carotte dont le personnage principal s’inspire d’assez loin d’un conte d’E.T.A.Hoffmann intitulé L’Histoire héroïque du célèbre ministre Kleinzach surnommé Cinabre. La création parisienne est un grand succès confirmé à Londres, New-York et Vienne. La version de la création intitulée opéra-bouffe-féerie, comportait 4 actes et 19 tableaux ( 22 selon certaines sources ), durait environ six heures et nécessitait, outre les rôles principaux, une trentaine d’acteurs, 45 danseuses, plus d’une centaine de figurants et environ 1500 costumes. Une version en 3 actes et 11 tableaux, renommée opérette-féerie et présentée par les auteurs en 1872 n’empêchera pas l’œuvre de disparaître des affiches après les représentations viennoises de 1877 à cause de son gigantisme et des moyens qu’il faut mettre en œuvre pour la représenter. Ce n’est qu’en 2008 au Théâtre Silvia Montfort que l’œuvre a été donnée par la Compagnie Opéra Eclaté puis reprise au Festival de Saint-Céré en 2011 dans une mise en scène d’Olivier Desbordes, avec un orchestre allégé.
L’Opéra de Lyon redonne l’opportunité à ce Roi Carotte d’être représenté avec tous les moyens d’une grande maison. C’est la version réduite en 3 actes qui a été choisie avec des dialogues réécrits par Agathe Mélinand, pour une durée totale, hors entracte, de 125 minutes, l’entracte se situant au milieu du 2eme acte, après le sixième tableau.
Le projet de livret originel en 1869 se voulait une satire de la politique du IIIème Empire, le personnage de Fridolin symbolisant Napoléon III. Un des personnages affirme à son sujet qu’ « il n’est pas possible de gouverner plus mal et de s’entourer de plus d’imbéciles ». Mais après le désastre de 1870, Sardou a atténué les allusions politiques. La plupart de ces allusions pourraient être d’ailleurs assez obscures pour le public d’aujourd’hui et les dialogues remaniés en tiennent compte ne contenant que des critiques génériques sur les gouvernants. L’œuvre est une opérette-féerie et c’est l’aspect féerie qui est valorisé par l’équipe du metteur en scène Laurent Pelly.
Le livret est d’une grande complexité tant les situations se suivent et s’enchevêtrent sans toujours une grande logique mais avec un fil rouge, celui de la loufoquerie. Tentons d’en faire un résumé bien imparfait.
Le prince Fridolin qui a ruiné son Etat veut épouser la princesse Cunégonde dont la dot lui permettrait de renflouer ses caisses. Pendant ce temps, la sorcière Coloquinte tient captive la princesse Rosée du Soir et veut se venger de Fridolin en faisant surgir de terre le roi Carotte dont les pouvoirs magiques vont lui permettre de chasser Fridolin et d’instaurer une république légumière. Cunégonde tombe amoureuse du tyran alors que le génie Robin-Luron délivre Rosée du Soir, secrètement amoureuse de Fridolin. Pour récupérer son trône, Fridolin et les quelques fidèles qui lui restent, aidés de Robin-Luron, devront accomplir un parcours rocambolesque les menant à Pompéi, dans le royaume des fourmis et dans celui des abeilles. Le Roi Carotte tyrannique et incapable commence à se flétrir. Une révolution le chasse. Fridolin redevient roi, épouse Rosée du Soir tandis que Cunégonde repart chez son père.
On connaît les affinités de Laurent Pelly pour Offenbach et ses réalisations de La Belle Hélène, d’ Orphée aux enfers, de La grande Duchesse de Gérolstein ou de La Vie Parisienne sont des références. Le livret qui alterne scènes de cour, parodie politique, sorcière, jeune fille emprisonnée, reconstitution antique ( Pompéi ) princesse délurée, prise de pouvoir par des légumes, voyage au pays des insectes…constitue un mélange des genres dont le metteur en scène se délecte. « Le travail (a donc été)…de créer un univers entre réalité, rêve et cauchemar. » note le metteur en scène.
Chantal Thomas a conçu une belle scénographie représentant une immense bibliothèque dont les armoires se transformeront au gré des situations jusqu’à devenir même des colonnes antiques à Pompéi où l’éruption du Vésuve est rendue de façon très spectaculaire grâce aux beaux éclairages de Joël Adam. Les costumes dessinés par Laurent Pelly lui-même sont élégants pour les scènes de cour et saisissants de réalisme pour habiller les personnages- légumes. Les gags s’enchaînent à un rythme endiablé et l’inventivité du metteur en scène se donne particulièrement libre cours dans la naissance du Roi Carotte sortant de terre, dans la parodie de ronde des chemins de fer, dans la plongée dans le monde des fourmis ou des abeilles ou dans la scène de révolution qui voit des cageots constituer les barricades puisque ces cageots ont remplacé le mobilier ancien, sans oublier l’immense moulin à légume qui consommera la destitution du Roi Carotte, une scène à ne manquer sous aucun prétexte ! Mais pour imprimer un rythme aussi soutenu, il faut une direction d’acteurs très précise et la performance est d’autant plus à louer que le nombre de personnages sur scène est souvent considérable. C’est Laurent Pelly à son meilleur.
Musicalement Le Roi Carotte mérite aussi une belle attention. Tout n’est pas d’un niveau égal, mais le chœur des étudiants au début de l’acte 1 ( qui annonce ceux de la taverne des Contes ) , le duo Fridolin – Cunégonde, l’air de Pipertrunck, une grande partie de la scène de Pompéi comptent parmi les plus belles réussites et sont dignes du meilleur Offenbach.
C’est une équipe de chanteurs-acteurs et d’acteurs particulièrement talentueuse qui a été réunie pour rendre justice au potentiel comique de cette œuvre. Comme pour les précédents opéras-bouffes qu’il a abordés, Laurent Pelly a su insuffler un véritable esprit de troupe et chacun joue sa partition avec un engagement total en y mettant toute la folie nécessaire et à ce titre il faut féliciter les Chœurs de l’Opéra de Lyon dont on apprécie le lyrisme, la diction et l’investissement scénique.
Yann Beuron est un Fridolin parfait de style et de musicalité et on admire son excellente intelligibilité des textes parlés et chantés. Ingénue, amoureuse, manipulatrice, Antoinette Dennefeld est une Cunégonde vocalement très séduisante et qui une nouvelle fois met en valeur ses grandes qualités théâtrales. Son duo avec Fridolin au deuxième acte est un beau moment de chant. Sa rivale en amour Chloé Briot est une princesse Rosée du Soir pleine de fraîcheur et de délicatesse. Julie Boulianne s’approprie avec beaucoup de talent le rôle Robin-Luron. Jean-Sébastien Bou donne beaucoup de relief à Pipertrunck dont l’air du deuxième acte « Un astre nouveau nous éclaire » lui permet de mettre en valeur son beau baryton. Son compère Trunk est incarné avec beaucoup d’efficacité par Boris Grappe. Enfin Christophe Mortagne fait une composition saisissante du Roi Carotte dont il maîtrise l’accoutrement à la perfection.
Thibault De Damas, Brenton Spiteri, Jean-Christophe Fillol, Romain Bockler, tous du Studio de l’Opéra de Lyon complètent avec bonheur cette distribution. Enfin il faut mentionner Lydie Pruvot qui fait preuve de beaucoup d’abattage dans le rôle parlé de la sorcière Coloquinte auquel elle donne beaucoup de relief.
Le jeune chef Victor Aviat, qui a été l’assistant d’Ivan Fischer, dirige l’ Orchestre de l’Opéra de Lyon avec de précision et donne à la partition ses lettres de noblesse en particulier dans le prélude du 3eme acte auquel il restitue toute sa puissance dramatique.
Enorme succès au rideau final de la part d’un public qui s’est beaucoup amusé. Pour ceux qui n’ont pas pu assister à ce spectacle jubilatoire, rendez-vous sur Culturebox à partir du 29 décembre.
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Gérard Ferrand
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Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
C'est étonnant ces "six heures". J'imagine que ça incluait de longs entractes. Je n'ai pas réussi à trouver la durée de la musique (l'article de Wikipedia est très complet mais muet sur ce point).
[Edit] Il y avait trois entractes, le deuxième acte durant deux heures et demi avait été coupé en deux. A la première deux morceaux ont été bissés mais même comme ça c'était visiblement très long "j’ai été régalé, de sept heures du soir à une heure et demie du matin, des plus terribles roulements qu’on puisse imaginer des timbales, du tambour et de la grosse caisse" écrit un critique de la première.
[Edit] Il y avait trois entractes, le deuxième acte durant deux heures et demi avait été coupé en deux. A la première deux morceaux ont été bissés mais même comme ça c'était visiblement très long "j’ai été régalé, de sept heures du soir à une heure et demie du matin, des plus terribles roulements qu’on puisse imaginer des timbales, du tambour et de la grosse caisse" écrit un critique de la première.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Excellent aticle Wikipedia en effet, on aimerait savoir qui l'a écrit. Il mentionne bien au début la durée de six heures, sans être étayée ( probablement avec entractes).
La réduction du livret dans la deuxième version est assez drastique, le faisant passer de 143 à 101 pages.
Je vais découvrir cette oeuvre avec beaucoup d'intérêt. Cet oubli n'est-il dû qu'à la difficulté de la monter ? Pourquoi une oeuvre d'Offenbach de cette ampleur resre inconnue de nos jours? D'après le dossier de presse en ligne sur le site de l'ONL, c'est Laurent Pelly qui est l'instigateur de ce projet.
La réduction du livret dans la deuxième version est assez drastique, le faisant passer de 143 à 101 pages.
Je vais découvrir cette oeuvre avec beaucoup d'intérêt. Cet oubli n'est-il dû qu'à la difficulté de la monter ? Pourquoi une oeuvre d'Offenbach de cette ampleur resre inconnue de nos jours? D'après le dossier de presse en ligne sur le site de l'ONL, c'est Laurent Pelly qui est l'instigateur de ce projet.
Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Ouais, vivement samedidge a écrit :Je vais découvrir cette oeuvre avec beaucoup d'intérêt. Cet oubli n'est-il dû qu'à la difficulté de la monter ? Pourquoi une oeuvre d'Offenbach de cette ampleur resre inconnue de nos jours? D'après le dossier de presse en ligne sur le site de l'ONL, c'est Laurent Pelly qui est l'instigateur de ce projet.
Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
En 2008 j'avais emmené mon neveu de 5 ans voir la version de l'Opéra Eclaté au théâtre Silvia Monfort à Paris.
Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Jusqu'aux années 1860 environ les soirées fleuve de plus de 5h étaient monnaie courante, une des plaies de l'Opéra étant notamment les sièges vides par centaines pendant le dernier acte, qui démarrait souvent très tard. C'est en revanche effectivement plus étonnant à l'époque où Le Roi Carotte a été composé, la période des soirées de plus de 5h était en grande partie révolu.PlacidoCarrerotti a écrit :C'est étonnant ces "six heures". J'imagine que ça incluait de longs entractes. Je n'ai pas réussi à trouver la durée de la musique (l'article de Wikipedia est très complet mais muet sur ce point).
[Edit] Il y avait trois entractes, le deuxième acte durant deux heures et demi avait été coupé en deux. A la première deux morceaux ont été bissés mais même comme ça c'était visiblement très long "j’ai été régalé, de sept heures du soir à une heure et demie du matin, des plus terribles roulements qu’on puisse imaginer des timbales, du tambour et de la grosse caisse" écrit un critique de la première.
Concernant les entractes, pendant très longtemps (jusqu'à la 2nde guerre mondiale à coup sûr) il y avait le plus souvent autant d'entractes que le livret comprenait d'actes : par exemple un opéra de 5 actes signifiait 4 entractes, etc. Je n'ai cependant aucune indication quant à la durée de ces entractes (ils étaient peut-être réduits à 15 minutes chacun).
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Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Dans ces soirées "fleuve" il pouvait y avoir un ballet en plus de l'ouvrage lyrique : là, c'est le Roi Carotte seul qui fait plus de 6 heures (avec ses propres ballets).paco a écrit :Jusqu'aux années 1860 environ les soirées fleuve de plus de 5h étaient monnaie courante, une des plaies de l'Opéra étant notamment les sièges vides par centaines pendant le dernier acte, qui démarrait souvent très tard. C'est en revanche effectivement plus étonnant à l'époque où Le Roi Carotte a été composé, la période des soirées de plus de 5h était en grande partie révolu.PlacidoCarrerotti a écrit :C'est étonnant ces "six heures". J'imagine que ça incluait de longs entractes. Je n'ai pas réussi à trouver la durée de la musique (l'article de Wikipedia est très complet mais muet sur ce point).
[Edit] Il y avait trois entractes, le deuxième acte durant deux heures et demi avait été coupé en deux. A la première deux morceaux ont été bissés mais même comme ça c'était visiblement très long "j’ai été régalé, de sept heures du soir à une heure et demie du matin, des plus terribles roulements qu’on puisse imaginer des timbales, du tambour et de la grosse caisse" écrit un critique de la première.
Concernant les entractes, pendant très longtemps (jusqu'à la 2nde guerre mondiale à coup sûr) il y avait le plus souvent autant d'entractes que le livret comprenait d'actes : par exemple un opéra de 5 actes signifiait 4 entractes, etc. Je n'ai cependant aucune indication quant à la durée de ces entractes (ils étaient peut-être réduits à 15 minutes chacun).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Ah oui, exact, sans compter qu'il pouvait y avoir également insertion d'un acte d'un autre opéraPlacidoCarrerotti a écrit :Dans ces soirées "fleuve" il pouvait y avoir un ballet en plus de l'ouvrage lyrique : là, c'est le Roi Carotte seul qui fait plus de 6 heures (avec ses propres ballets).paco a écrit :Jusqu'aux années 1860 environ les soirées fleuve de plus de 5h étaient monnaie courante, une des plaies de l'Opéra étant notamment les sièges vides par centaines pendant le dernier acte, qui démarrait souvent très tard. C'est en revanche effectivement plus étonnant à l'époque où Le Roi Carotte a été composé, la période des soirées de plus de 5h était en grande partie révolu.PlacidoCarrerotti a écrit :C'est étonnant ces "six heures". J'imagine que ça incluait de longs entractes. Je n'ai pas réussi à trouver la durée de la musique (l'article de Wikipedia est très complet mais muet sur ce point).
[Edit] Il y avait trois entractes, le deuxième acte durant deux heures et demi avait été coupé en deux. A la première deux morceaux ont été bissés mais même comme ça c'était visiblement très long "j’ai été régalé, de sept heures du soir à une heure et demie du matin, des plus terribles roulements qu’on puisse imaginer des timbales, du tambour et de la grosse caisse" écrit un critique de la première.
Concernant les entractes, pendant très longtemps (jusqu'à la 2nde guerre mondiale à coup sûr) il y avait le plus souvent autant d'entractes que le livret comprenait d'actes : par exemple un opéra de 5 actes signifiait 4 entractes, etc. Je n'ai cependant aucune indication quant à la durée de ces entractes (ils étaient peut-être réduits à 15 minutes chacun).
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Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
C'est (en majeure partie) un membre d'une troupe parisienne, Oya Kephale.dge a écrit :Excellent article Wikipedia en effet, on aimerait savoir qui l'a écrit.
Le membre en question est un vrai puits de science sur Offenbach.
La troupe a monté le roi Carotte il y a 3/4 ans, à cette occasion il a quelque peu étoffé l'article wikipedia.
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Re: Offenbach - Le Roi Carotte - Aviat / Pelly - Lyon- 12/2015
Il sera question du "Roi Carotte" dans les actualités lyriques de Stephane Grant sur France Musique à 17h
http://www.francemusique.fr/emission/le ... hirondelle
http://www.francemusique.fr/emission/le ... hirondelle
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr