HELENE ADAM a écrit :La mise en scène est classique, joue un peu sur une symbolique des décors (pas forcément très bien vus dans le cadre d'une retransmission), sur les lumières, le tout de manière constructive, l'histoire est bien traité et l'ensemble se suit avec beaucoup d'intérêt.
Cette production de John Dew date de mai 1994, et elle a été créée par Gruberova et Giordani.
J'ai vu la reprise en septembre 1995 avec les deux mêmes chanteurs comme protagonistes.
Le metteur en scène anglais d'origine cubaine, formé à l'école de Felsenstein était une personnalité de second plan dans le Regietheater, quand même bien actif en Allemagne dans les années 80-90.
On a vu sa Tosca même à l'Opéra Comique en juin 99 avec Scarpia métamorphosé en cardinal.
En 95 Arturo est poignardé par Riccardo à la fin. Les chanteurs et l'assistant, ont-ils abandonné cette idée dans cette énième reprise probablement sans répétition ?
Gruberova a bien chanté la cabaletta / stretta finale « Ah! sento o mio bell'angelo » en 95. Peretyatko, l'a-t-elle chantée ?
jerome a écrit :HELENE ADAM a écrit :La "nouvelle Netrebko"
euh ... non! rien à voir! Netrebko il y a 15 ans avait des moyens vocaux d'une toute autre ampleur.
Peretyatko, c'est pas une très grande voix! C'est un bon lyrique léger efficace à la technique éprouvée et au style tout à fait satisfaisant mais elle ne se hisse pas au niveau de ses illustres devancières (Sutherland, Anderson et Devia pour ne citer que ces 3 là! mais la liste est beaucoup plus longue!).
Même Gruberova (plus discutable ces dernières années sur le style!) a toujours eu une voix infiniment plus grande que la jolie Olga.
Mais bon, comme je dis toujours, faute de grives, on n'a pas le choix: faut se contenter des merles ... lol
Leporello84 a écrit :PlacidoCarrerotti a écrit :On est quand même à des années lumières de Sutherland, Anderson, voire Gruberova et Devia ...
Je suis d'accord (quoique je n'aie vu aucune des susdites sur scène).
Quand j'entends Peretyatko, j'ai l'impression d'entendre une Olympia: très bien huilé, très propre, mais mécanique et froid. En plus la voix est trop légère.
Pour Elvira j'ai entendu Anderson et Devia en 87, Gruberova en 95, Peretyatko en 12 et Agresta en 13.
Anderson sort du lot nettement par sa coloratura di forza, Devia est soprano léger avec sûreté d'intonation incomparable, Peretyatko « joli produit » qui ne me déplaît pas même stylistiquement. Agresta a la voix corsée mais sans aucune technique adéquate au bel canto.
Reste le cas Gruberova.
Je ne crois pas du tout qu'elle soit simple soprano colorature léger condamné à chanter Zerbinetta et Adele comme Segalini ( pour qui j'ai pourtant beaucoup d'estime ) l'a taxée autrefois.
En l'entendant chanter Elvira, j'ai eu la curieuse impression que sa voix est à la fois puissante et légère.
J'ajoute que j'ai eu l'impression semblable en entendant Sutherland en fin de carrière dans le récital en 87 et dans Lucrezia Borgia en 89.
Même à travers les disques je ne suis pas sûr du tout que Sutherland soit soprano drammatico d'agilità comme certains le disent, bien qu'elle chante même Wagner.
Plus tard j'ai appris qu'il y avait des témoignages d'époque contradictoires sur la voix d'Aloysia Lange, créatrice de Donna Anna à Vienne; elle est « trop petite » pour certains et « très grande » pour d'autres.
Leopold Mozart l'explique en disant que sa voix est puissante pour les notes expressives et fine pour l'aigu et la colorature.
Elle chante également Konstanze, Herz et même Sesto.
Je suppose que la description de Leopold pourrait être valable pour Gruberova et Sutherland.