Schumann - Manfred - Krivine/Lavaudant - OC - 12/2013

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Re: Schumann - Manfred - opéra comique

Message par Isotta » 15 déc. 2013, 14:34

quelqu'un avait vu le Manfred à Radio-France il y a quelques années, avec Mesguich ?

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jean-didier
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Re: Schumann - Manfred - opéra comique

Message par jean-didier » 15 déc. 2013, 14:47

J'ai moi aussi piqué du nez (peut-être à cause de la digestion aussi). Deux choses m'ont déçu dans ce spectacle : l'orchestre très faux (les cordes, au secours) et la traduction en français des textes. La langue allemande fait partie de la musique de Schumann, c'était d'autant plus embêtant dans les mélodrames pendant lesquels j'avais envie que les acteurs se taisent pour qu'on entende mieux la musique.
La salle était bien clairsemée sinon.
C'est dommage car la musique de Schumann est magnifique et la tentative de mise en scène (le programme indique que l'oeuvre esr réputée être impossible à mettre en scène) apportait quelques clés. Elle permettait notamment de nous plonger dans l'univers cauchemardesque de Manfred qui dans ses délires ne semble plus tellement connecté avec la réalité.
Quoi qu'il en soit, je suis content d'avoir vu ce Manfred et je pense que c'est une bonne initiative du komische Oper d'avoir proposé cette oeuvre.

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Re: Schumann - Manfred - opéra comique

Message par Bruno92 » 15 déc. 2013, 15:23

Isotta a écrit :une question qui se pose : Schumann ne destinait pas Manfred à une mise en scène, si je me souviens bien (?)
C'est Byron qui ne voulait pas que ce poème soit mis en scène d'où la multiplication des lieux et des personnages. Schumann lui voulait une mise en place scénique.

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Re: Schumann - Manfred - opéra comique

Message par Isotta » 15 déc. 2013, 17:12

merci pour la précision !

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Il prezzo
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Re: Schumann - Manfred - opéra comique

Message par Il prezzo » 10 déc. 2017, 13:27

Bernard C a écrit :
15 déc. 2013, 09:56
je ne polémiquerai pas sur ces impressions.

Je ne voulais que rajouter quelques fragments qui disent le fond de cette oeuvre sublime et unique.



Manfred c'est quoi ?
ça :

" bien ou mal, vie, facultés, passions, tout ce que je vois dans les autres êtres , a été pour moi comme la pluie sur le sable depuis cette heure à laquelle je ne puis donner un nom. "

"J'éprouve la malédiction de n'avoir aucune crainte naturelle, de ne sentir battre dans mon coeur ni désir ni espoir. "

"Comme c'est beau ! J'aime à prolonger mes entretiens avec la nature car le visage de la nuit est plus familier à mes regards que celui de l'homme et dans la beauté sombre et solitaire de son ombre étoilée, j'ai appris la langue d'un autre monde. "


Et ces deux fragments , quintessence de l'âme romantique :

"penses tu donc que c'est du temps que dépend l'existence ? Cela peut être ; mais nos actions , voilà nos époques : les miennes ont rendu mes nuits et mes jours impérissables, illimités, uniformes, comme les grains de sable sur le rivage; innombrables atomes ; désert froid et stérile sur lequel les vagues viennent se briser, mais où rien ne reste, que des squelettes, des débris, des rocs et des algues amères. "


-Et pourquoi ne pas vivre et agir avec les autres hommes ?
Manfred : " parce que ma nature était antipathique à la vie ."


Je rends un hommage vibrant à Georges Lavaudant d'avoir affronté cet impossible posé par Schumann du "théâtre mental" sur le texte sublime de Byron où il s' agit de montrer ça :
"Plût au ciel que je fusse fou ! -Car alors les choses que je vois ne seraient plus que le rêve d'un insensé."

Je n'ai qu'une petite réserve à faire . J'aurais souhaité que le Manfred de Pascal Rénéric soit encore moins expressif , moins figuratif , qu'il laisse parler les mots sur les Alpes , simplement , tant pis si le théâtre se vidait , les spectateurs n'ont qu'à venir en sachant leur texte.

Parce que Manfred a encore moins de vehemente emotion , il en est arrivé à une athymormie profonde où tout ne se retourne plus qu'à l'intérieur de lui même. (je ne vais pas le démontrer ici).
Il y a de l'injonction chez Manfred , mais elle est toujours paradoxale ..c'est cette nuance qui a peut être un peu manqué .
Mais le spectacle aurait été encore moins spectaculaire .....
Que d'extraits magnifiques (pompeux? ce n'est pas ce que je dirais. Puissants, oui).
Et à la lecture du fil du spectacle de 2013, je crois que nous avons eu à Montpellier une scénographie nettement plus emballante. Le mélange du cube/cellule d'asile et des projections sur ce même cube ouvert, traduisant les visions explicites de Manfred, outre une esthétique très réussie, étaient il me semble en phase avec "la lettre" de cette oeuvre (le héros romantique versus la folie schumanienne).
Et je crois qu'avec l'interprétation de Julien Testard, tu aurais apprécié la "moindre expressivité" que tu souhaitais...
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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Re: Schumann - Manfred - Krivine/Lavaudant - OC - 12/2013

Message par Adalbéron » 10 déc. 2017, 13:29

+1
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth

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