Salieri - La Grotta di Trofonio - Rousset - Lausanne - 03/05

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EdeB
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Salieri - La Grotta di Trofonio - Rousset - Lausanne - 03/05

Message par EdeB » 10 mars 2005, 11:17

Salieri - La Grotta di Trofonio

Opéra de Lausanne. Première, dimanche 6 mars à 17h.

Aristone - Olivier Lallouette
Ofelia - Raffaella Milanesi
Dori - Marie Arnet
Artemidoro - Nikolaï Schukoff
Plistene - Mario Cassi
Trofonio - Carlo Lepore
CHOEUR DE L'OPERA DE LAUSANNE
(Chef de choeur - Christophe Talmont)
LES TALENS LYRIQUES
Christophe Rousset - direction

Mise en scène - Marcial Di Fonzo Bo
Chorégraphie - Daniel Larrieu
Décors - Peter Wilkinson
Costumes - Pierre-Jean Larroque
Lumières - Maryse Gautier


Image

(Je ne reviendrai pas sur l'intrigue dont on peut trouver l'argument ici : (http://www.opera-lausanne.ch/spectacles ... page10.htm).

Avertissement au lecteur sensible :
Le compte-rendu qui suit peut sembler résolument de parti pris, car
1/ Cela faisait 16 ans cette année que la signataire espérait la remise au théâtre de cette pièce étonnante. (Et, non, la version radiophonique de Tamás Pál ne compte pas !)
2/ S'intéressant de fort près à la carrière de l'une des créatrice, l'auteur de ces lignes pourrait être prédisposée à trouver toute musique taillée sur mesure pour la donzelle forcément digne d'intérêt, postulat peu objectif, on l'admettra volontiers.
3/ Chose plus embêtante, étant co-signataire d'une notice historique sur le contexte de la création de l'oeuvre, publiée dans le programme de salle de l'opéra de Lausanne (et que l'on peut aussi lire sur ODB) les esprits tordus en concluront également que toute critique objective est par là même impossible. Cela serait si on ne tenait pas compte qu'il y a parfois loin de la coupe aux lèvres et que la recherche historique n'oblige pas forcément à se prosterner devant le résultat concret.

Ceci posé, que les esprits chagrins passent leur chemin et que les autres consentent à faire quelques pas en compagnie de Salieri...


Qu'une chose soit dite et réaffirmée. Salieri n'est pas Mozart. Les comparer serait comme confronter une pomme et une orange... Par ailleurs, Gluck n'est pas Mozart non plus. Haydn, Paisiello, Cimarosa, Sarti, Storace etc souffrent également de ce triste « handicap », tout comme Beethoven, Rossini et Verdi. Toutefois, on ne semble pas trop leur en tenir rigueur. Le seul Salieri semble rassembler sur sa seule tête l'opprobre dû à sa singularité. On me rétorquera sûrement que c'était un médiocre aigri qui détestait tellement son jeune rival Mozart (lequel n'avait pourtant que six ans de moins que lui !) qu'il aurait occis le pauvre benêt non mithridatisé à coup de poudres de perlimpinpin. Sornettes désastreuses pour la réputation d'un maître dont la musique a malheureusement subi le sort commun des productions élaborées à l'aune de destinataires spécifiques, et dont l'équilibre fragile repose sur un parfait dosage entre adéquation stylistique, haute tenue orchestrale, couleurs et effets parfaitement dosés pour la facture d'époque, et rhétorique vocale parfaitement assimilée par leurs interprètes... Oeuvres qui pâtissent plus que d'autres d'approximations et de transpositions. (Et puis, tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir une veuve propagandiste forcenée de sa musique, qui fasse passer outre cet état de fait...)

Salieri a enfin trouvé un valeureux champion en la personne de Christophe Rousset qui a abordé cette partition avec la passion (et la compétence) qu'on lui connaît pour la résurrection des partitions de valeur injustement négligées. (Il a d'ailleurs avoué lors d'un entretien radiophonique avoir été mis sur la piste par la musicologue américaine Dorothea Link.) Espérons qu'il a encore quelques projets de cet acabit dans ses cartons...

Et quelle résurrection ! Période pascale ou pas, il était temps que le miracle ait lieu. Salieri doit une fière chandelle au Talens lyriques : les commentaires d'entracte et d'après spectacle ne laissaient aucun doute sur ce sujet. Malgré les préventions habituelles contre cette musique et son compositeur, l'idée que Salieri est un « grand » commence somme toute à faire son chemin... Si les précédentes exhumations de Salieri souffraient jusqu'à présent d'errances stylistiques douloureuses pour l'auditeur, de chanteurs parfois peu convaincants et d'orchestres assez vaguement adéquats, le public de cette première ne s'y est pas trompé : il a réservé une ovation des grands jours (et des vivat pour Salieri !) à l'équipe responsable de cette petite merveille d'équilibre entre loufoquerie et profondeur du propos, beauté sonore et pertinence de la mise en scène, servie par une direction musicale attentive et enflammée et par une direction théâtrale pleine d'à propos.

Comme on l'a dit plus haut, inutile de chercher des similitudes avec des repères connus. Ce qu'écrit Salieri est « du » Salieri, tout comme Charles Garnier qualifiait de « style Napoléon III » son ouvrage. De vagues réminiscences flottent néanmoins pour nos oreilles guidées par des multitudes d'influences, souvenirs que l'on croit reconnaître, car on cherche malgré tout à se repérer dans cette partition colorée, multiforme et surprenante en permanence. Si les récitatifs secs font penser à ceux usuels pour les opere buffe joséphiniens, les récitatifs accompagnés de toute beauté (comme par exemple les extraordinaires « Numi ! che mari s'opro marravigliosa... » de Plistene et « Cieli, che fu ? » d'Artemidoro à leurs sorties de la grotte magique) ne ramènent qu'à eux-mêmes. Les finales ont la vivacité de ceux de Rossini (mais c'est ce dernier qui a puisé dans l'ouvrage qu'il connaissait par coeur !), le diabolique enchaînement de ceux de Mozart, ou encore de ceux écrits par Casti pour Paisiello. Pour le reste, on croira sans doute retrouver des influences françaises (l'ouverture ou l'invocation de Trofonio) ou encore germaniques, sans nier la partie italienne. Il vaut mieux de toute façon renoncer à l'analyse et se laisser guider tout au long d'une partition parfaitement équilibrée, qui oscille toujours entre premier degré et parodie ironique.

Christophe Rousset dirige cette musique en fildefériste audacieux, avec l'attention au théâtre qu'on lui connaît et sa science du juste dosage et des coloris, et une énergie qui semble inépuisable : il traite avec le sérieux qu'elle mérite cette partition, sans dénaturer le second degré par des effets déplacés, mais les topoi connus des spectateurs du XVIIIe siècle sont bien là, et cette musique en sourit tout en en suivant les méandres. C'est tout l'art de souligner sans insister, de laisser entrapercevoir ou souligner le discours sans pédantisme et de laisser fuser la gaieté inhérente à l'oeuvre sans la dénaturer par des effets trop appuyés. La légèreté n'exclut pas les montées en puissances, mais les deux registres ne se parasitent pas et s'enchaînent avec fluidité. Le geste musical est toujours aéré, naturel, mais cette spontanéité cache pourtant une analyse poussée de la partition et un rendu stupéfiant de cette pâte orchestrale. « Cacher l'art par l'art même ». Rendre évident et naturel ce qui est le plus complexe.

L'orchestration est de toute façon absolument remarquable. Salieri a tiré parti de l'orchestre du Burgtheater qui ne cédait en rien à celui du Mannheim de la grande époque. Que l'on se souvienne seulement que les clarinettistes Johann et Anton Stadler (oui, l'homme aux K. 581 et 622 !) Georg Triebensee et Johann Went (hautboïstes) et Martin Rupp et Jacob Eisen (cornistes), Wenceslaus Kautzner et Ignatz Drobney (bassons) faisaient partie non seulement de l'orchestre mais également de l'harmonie impériale privée de Joseph II qui raffolait de cet ensemble, pour qu'on comprenne que le témoignage de Johann Kaspar Riesbeck en 1783 sur cet orchestre soit similaire au compte-rendu enthousiaste de Charles Burney à Mannheim quelques années auparavant.
Les musiciens des Talens lyriques se sont haussés à la même excellence que leurs illustres prédécesseurs. Les attaques sont impeccablement millimétrées, et sans aucun décalage durant toute la représentation. On retrouve l'ensemble à son plus haut niveau, tel ce Roland de l'année dernière à Lausanne. Le son est particulièrement riche et « rond », italianisant juste ce qu'il faut avec une petite pincée française où il le faut et un zeste de germanisme, et en parfaite symbiose avec les timbres des chanteurs. Mélange goûteux s'il en est...
Il faut tout particulièrement noter les interventions de Jocelyn Daubigney et Stefanie Troffaes (flûtes), François Gillardot et Pascal Pariaud (clarinettes), Yann Miriel et Yanina Yacubsohn (haubois et cors anglais, qui font une entrée remarquée et remarquable), Eyal Streett et Cecilia Medi (bassons) qui méritent tous d'être énumérés tant leur prestation est mémorable. Dans cette partition aux grandes difficultés, ils sont réellement extraordinaires et confirment la maturité artistique à laquelle sont parvenus les Talens depuis de nombreuses années. Coup de chapeau également au premier violon, Stefano Montanari, exceptionnel, comme à l'accoutumée.
Continuo superlatif tenu par Atsushi Sakaï (violoncelle) et Christophe Rousset (pianoforte).

En ce qui concerne les chanteurs, la distribution est un plaisir pour les oreilles et les yeux : Les jeunes chanteurs réunis sur le plateau sont un régal, par l'équilibre réalisé dans les ensembles et pour leur individualité et leur expressivité dans chacune de leurs parties, en miroirs et opposition.

Raffaella Milanesi (Ofelia) me semble la plus gâtée par la partition. Elle reprend le rôle écrit pour la Storace et a de surcroît la rude tâche de se prêter à une comparaison avec Cecilia Bartoli, dont le « La ra la ra » est encore dans toutes les oreilles. Si elle n'a pas tout à fait l'extrême grave de la tessiture, elle pallie ce (très) léger handicap par la richesse et la beauté de sa voix, aux harmoniques très riches, par un engagement scénique total (que les parisiens ont pu apprécier dans l'Antigona de Traetta au Châtelet) et surtout par une versatilité admirable dans son rôle de femme savante tourneboulée par la grotte magique. Sublime « D'un dolce amor la face » (à la superbe ritournelle introductive) qui m'a liquéfiée dans mon fauteuil. Non moins magnifique « E' un piacer col caro amante » au début du premier finale. Son Ofelia n'est pas que sérieux, car elle se livre au plus beau strip tease lyrique de ces dix dernières années, qui est au genre comique ce que la danse des sept voiles de K. Matila est au tragique... Et le fameux menuetto, me direz-vous ? Il est chanté (et dansé, comme à l'origine) avec énormément de malice et d'abandon, sans se laisser aller à certains trucs de théâtre de boulevard que la pièce pourrait facilement amener.

Son amoureux, Artemidoro, est interprété par Nikolaï Schukoff, ténor aux couleurs sombres qui font écho à celles de Plistene, ce qui est tout à fait judicieux pour rendre crédible les inversions d'humeur. Excellent comédien au physique agréable (et dont les spectateurs sont gratifiés plus qu'il n'est coutume dans ce style d'emploi !), il forme un couple harmonieux avec R Millanesi. Superbe « Di questo bosco ombroso », richement accompagné, jouant avec les couleurs mouvantes du sous-bois évoqué par l'orchestre. Tout aussi remarquable « Sognai, o sogno ancor ? »

L'autre couple, celui des délurés bon vivants, est formé par Marie Arnet (Dori) et Plistene. La jeune femme est un peu en retrait, car la partition s'est plutôt focalisée sur la première prima donna, malgré les velléités d'émulation de Joseph II. Cependant, elle tire parfaitement son épingle du jeu, aidée par une voix agile au joli timbre, une présence pétillante et un allant scénique qui rend toutes ses apparitions un vrai ravissement. Son air, « Un bocconcin d'amante » est très joliment interprété.

Son pendant, Mario Cassi, est aussi solidement bon vivant et terrien qu'elle est légère et fine mouche. Voix solide, à la belle assise, qui se marie particulièrement bien avec celle de sa promise, un bel augure en ce qui concerne les couples lyriques, malgré leurs chamailleries (duo très amusant et enlevé comme leur « Ne lo stato conjugale »). On remarque plus particulièrement le magnifique « Che fu, che m'avvene ? », quand Plistene sort de la grotte, ayant retrouvé ses esprits.

L'Aristone d'Olivier Lallouette est un barbon qui semblerait caricatural, si ce n'était la lueur de malice tapie au fond de l'oeil et l'humour du jeu, le plaisir à détourner les vieux poncifs du père-qui-marie-ses-filles et la vaillance vocale. Ses deux airs, « Da un fonte istesso... » (qui donne lieu à une cascade que Brillat-Savarin n'aurait pas reniée), ainsi que le « Se il tuo sposo... » (qu'aurait adoré Bob Fosse) sont magistralement interprétés. Prononciation impeccable pour un des rares non italiens de la distribution.

Le rôle titre, Trofonio est servi par Carlo Lepore, qui possède non seulement la voix profonde et sonore de l'emploi, mais la figure de l'homme des bois décrit par petites touches par les autres protagonistes. Son jeu nuancé et sarcastique, cruel par endroits, rend bien l'ambiguïté du livret qui dénonce les charlatans pour finalement en reconnaître le pouvoir. L'illustration de la fin de la pièce joue d'ailleurs sur ces deux tableaux... Les impressionnantes invocations de Trofonio ( dont le célèbrissime « Spiriti invisibili... » ) et la présence obsédante du comédien-chanteur, en filigrane, tout au long de la pièce, font de son magicien un personnage qu'on n'oublie pas.

Tous les ensembles sont parfaitement rodés, mécanique implacable qui ne laisse pas une seconde de répit. Les deux finales sont aussi jouissifs que ceux que ficèleront par la suite Mozart et Rossini, pour ne parler que de deux célèbres épigones.

Marcial Di Fonzo Bo, pour sa première mise en scène lyrique frappe un coup de maître. Sa direction d'acteur est fine et laisse la musique respirer. Pas de gesticulations inutiles, le geste sert le mot, qui lui même est serti dans cette partition. D'ailleurs, la diction de tous est excellente, à tel point qu'on pourrait aisément se passer des sur-titres. C'est du théâtre, dans toute son effervescence... et ses temps dramatiques, qui suscitent tout autant le rire. Je ne vais pas énumérer les trouvailles qui ponctuent la mise en scène pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n'ont pas encore vu cette production.
Le metteur en scène a évité l'écueil d'ancrer cette fable « antiquisante » dans un contexte trop précis. Les costumes sont vaguement contemporains, avec de petites réminiscences XVIIIe siècle (la robe de Dori, la perruque d'Aristone) mais le décor va d'une référence à l'autre, tout en restant dans un cadre scénique quasiment Ancien Régime, le tout se télescopant dans une joyeuse indifférence pour la reconstitution historique pure.
Si le rideau se lève sur une toile peinte représentant un intérieur du XVIIIIe siècle de style vaguement anglais, le monde de la forêt et de ses transgressions (qui envahit petit à petit les certitudes et l'espace des autres protagonistes), s'apparente à la fois aux paysages de ruines d'Hubert Robert et à la forêt de Blanche Neige. La grotte, orifice béant centré en contrebas, oscille entre Bocca della Verità romaine et attraction foraine, train fantôme dont on retrouve les effets tromboscopiques et les squelettes grimaçants issus d'une Fête des morts mexicaine. La frontière entre les deux mondes est matérialisée par une toile translucide à volonté, qui sépare et qui enserre... Réalisation hilarante du trio « qua qua qua » (comme le surnommait Zizendorf), qui outre la beauté vocale et la drôlerie intrinsèque, ménage une rupture bienvenue dans la présentation de l'intrigue. Pas une minute d'ennui pendant les presque deux heures et demie que dure la représentation : au contraire, on n'a qu'une envie à la sortie, refaire un tour de manège !

On ne peut que regretter que ce spectacle ne fasse pas l'objet d'une captation vidéo, tant est réussie l'alliance entre musique et réalisation scénique. Cette production aura certainement fait beaucoup pour convaincre que Salieri est tout autant homme de théâtre que Mozart (quand l'Italien trouvait un bon livret, chose qui le préoccupait apparemment moins que le Salzbourgeois). Souhaitons que ce petit bijou voyage aussi en France...

Cession de rattrapage à Poissy, en version de concert, le 17 mars à 20h 30. (Il reste quelques places )

Un disque est enregistré entre les représentations, et sortira chez Ambroisie, vraisemblablement accompagné d'un DVD reportage sur la production et les répétitions.

Retransmission radio sur la Radio Suisse Romande - Espace 2 le 26 mars à 20h. Vingt-deux radios ayant demandé les droits de retransmission, on peut espérer que l'une de nos radios nationales se soit également portée candidate.


Emmanuelle

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Message par Rameau » 10 mars 2005, 12:50

Nos scènes parisiennes font décidément toujours aussi peu d'efforts pour varier leur répertoire! Je suis très heureux de pouvoir aller voir la VC à Poissy, mais franchement, n'aurait-il pas mieux valu que le TCE accueille cette production, plutôt que de reprendre une fois de plus les médiocres Noces de Martinoty? Enfin, le fait qu'il y ait au moins un disque est déjà une bonne nouvelle!

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Message par JdeB » 10 mars 2005, 12:54

Rameau a écrit :Nos scènes parisiennes font décidément toujours aussi peu d'efforts pour varier leur répertoire! Je suis très heureux de pouvoir aller voir la VC à Poissy, mais franchement, n'aurait-il pas mieux valu que le TCE accueille cette production, plutôt que de reprendre une fois de plus les médiocres Noces de Martinoty?
:clap:

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Message par PaoloAlbiani » 10 mars 2005, 14:21

Merci, chère EdB pour ce passionant compte rendu.....

Il ne serait effectivement que justice que cette ouvrage soit à l'affiche prochainement à Paris. Comme d'autres, je pense que le TCE me semble tout indiqué.

Mais....... :roll: ..... Nous verrons bien !!!!! :?

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Message par EdeB » 10 mars 2005, 14:40

Merci pour les compliments...

Cette oeuvre est faite pour la scène, et j'avoue que je me demande comment elle pourra montrer ses multiples beauté en étant amputée du versant scénique pour la version de concert de Poissy. (Même les Nozze ou le Barbiere ne résistent pas à une version concert et se transforment souvent en une série de moments de bravoure déconnectés les uns des autres...)
Par ailleurs, le risque est limité car l'équipe sera chauffée à blanc par les représentations et l'enregistrement. La fibre théâtrale de Christophe Rousset devrait faire le reste... (La version de concert de Roland diffusée à la radio était aussi géniale qu'à la scène, pour indiquer une situation similaire...)
J'ai vraiment passé une après-midi de rêve, partagée entre le rire, de fréquents sourires et une très profonde émotion de ré-entendre l'oeuvre dans toute sa splendeur recouvrée. (Hélas, nous ne pourrons pas aller à Poissy. :cry: )

Historiquement parlant, il ne faut pas oublier que Benucci était considéré comme le plus grand acteur comique lyrique de l'époque, et que Coltellini et Storace ne le cédaient en rien. Les Viennois avaient des exigences très précises, et l'alternance entre théâtre parlé/chanté allemand et opéra italien au Burgtheater entretenait l'émulation et permettait la comparaison entre les deiux styles de jeu.... (Joseph II avait par ailleurs fortement suggéré que les Italiens aillent assister aux pièces allemandes pour s'inspirer du type de jeu en vigeur à Vienne... Expérience mise par la suite à profit à Londres par Kelly et Storace)
PaoloAlbiani a écrit :Il ne serait effectivement que justice que cette ouvrage soit à l'affiche prochainement à Paris. Comme d'autres, je pense que le TCE me semble tout indiqué.
Le TCE se serait bien, mais Favart (acoustique, jauge, etc...) me semble la salle la plus idéalement adaptée à ce répertoire. Effectivement, les programmations parisiennes manquent par trop d'imagination... Je sens que je ne vais pas aller souvent au concert l'an prochain... (mais cela vaut mieux que de partir au bord de l'apoplexie à l'entracte !)

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Message par JdeB » 10 mars 2005, 17:51

Le CD Ambroisie devrait sortir à l'automne. :juggle: :trampoline:

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Message par yves » 10 mars 2005, 18:05

JdeB a écrit :Le CD Ambroisie devrait sortir à l'automne. :juggle: :trampoline:
je vois que les dieux de l'olympe sont heureux et grisés d'ambroisie...

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Message par tuano » 10 mars 2005, 18:07

L'ambroisie se mange, ce n'est pas un alcool.

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Message par yves » 10 mars 2005, 18:20

ce que tu es pinailleur (oh oh! :oops: )!

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Message par JdeB » 10 mars 2005, 18:31

Définition de l'ambroisie : http://www.mythorama.com/_jeux/indexfr.php?id_def=573

... belle appellation pour une maison de disques au très beau catalogue et aux coffrets soignés, plaisirs pour les yeux comme pour les oreilles.

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