Puccini - Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par zigfrid » 18 févr. 2013, 17:13

donc d'après bernard, stemme c'est LA turandot du demi-siècle.on n'aurait rien entendu de pareil depuis 1963. nilsson,dimitrova,jones,marton, en fait, chantaient liu..
:nonono:

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Bernard C
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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Bernard C » 18 févr. 2013, 17:49

zigfrid a écrit :donc d'après bernard, stemme c'est LA turandot du demi-siècle.on n'aurait rien entendu de pareil depuis 1963. nilsson,dimitrova,jones,marton, en fait, chantaient liu..
:nonono:
Comme tu le dis , ce n'est effectivement que MON avis et je ne discuterai pas le tien .

Mais bon , je comprends qu'on puisse préférer telle ou telle autre . Y'a des inconditionnels de Marton ( c'est vraiment l'antipode de Stemme par exemple ) alors qu'il est beaucoup plus difficile parfois de distinguer l'esthétique de Nilsson de celle de Stemme .
Certains fragments sont frappants ( plus chez Puccini encore que chez Wagner , et plus dans Minnie que dans Turandot ) mais tout cela est hors sujet et tellement subjectif .

Et je ne demande pas qu'on partage mon avis là dessus . Etre seul à le penser , c'est le genre de chose qui ne me gène pas .Image

Bernard
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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Bernard C » 18 févr. 2013, 20:22

Voilà une critique que j'aime bien , encore plus à la masse que moi .

Moi j'étais "sidéré" , mais j'ai plus ou moins gardé mes esprits , lui il est sorti "knockout" et il est resté disjoncté dans son commentaire :

http://www.seenandheard-international.c ... stockholm/


Il n'y a effectivement pas de vérité à attendre , c'est comme une séance chez Lacan , en plus violent et en beaucoup plus jouissif ...

Très drôle ..il voit Calaf/ Puccini réfugié dans un taudis dans la banlieu de Beijing alors que le décor est bien inspiré de la Villa de Torre del Lago ...

:lol:

C'est dire , le choc !

Bernard

à suivre
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Jussi dans Nessun Dorma en 1944

Message par Bernard C » 19 févr. 2013, 00:32

Comme il est impossible d'aller à Stockholm sans être happé par le fantôme du grand Jussi , voici une de mes interprétations favorites du fameux grand air de Calaf .

Certes Jussi ne le chanta jamais en représentation , mais à plusieurs reprises en concert et notamment au Concert Hall de Stockholm en 1944 , c'est cette version qui m'est la plus émouvante :

http://www.youtube.com/watch?v=DkAE3QSjxF0

Bernard

(diffusion de cet enregistrement autorisé dans le cadre d'un "usage équitable")
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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Piero1809 » 21 févr. 2013, 09:11

Merci pour cette version de concert très émouvante de Jussi Björling.
C'est curieux, à la place du choeur féminin Il nuome suo nessun saprà, ce sont des violons avec sourdines qui reprennent le fameux thème ma il mio mistero è chiuso in me et on croirait entendre des mandolines...
C'est exactement cela qui me gène dans ce troisième acte, ce contraste entre le modernisme très stravinskien du prélude cosi comanda Turandot et ce grand air aux accents napolitains.

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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Snobinart » 21 févr. 2013, 13:38

En retournant sur le site de la radio suédoise indiquée par Bernard je me suis aperçu que la première est accessible en réécoute.

http://sverigesradio.se/sida/spelaren.aspx

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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Bernard C » 25 févr. 2013, 18:43

Pour se faire une idée , vient d'être publié un extrait audio "coup de poing " sur voldemort qu'on trouve facilement en googlisant :

Nina Stemme - Turandot - Straniero ascolta!

(en rappelant effectivement que l'enregistrement complet est disponible encore quelques semaines sur le site de la sverigesradio .)

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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Snobinart » 01 mars 2013, 10:25

J'essaierai de vous faire un petit CR depuis Stockholm. Mais je n'aurai que mon smartphone avec moi.

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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Bernard C » 01 mars 2013, 10:47

Snobinart a écrit :J'essaierai de vous faire un petit CR depuis Stockholm. Mais je n'aurai que mon smartphone avec moi.
Ne t'inquiete pas on te pardonnera la ponctuation et les fautes d'accent .
:D
bon séjour et raconte nous quand tu peux .
Je suis très intéressé par ton avis .

Bernard
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Re: Turandot - Söndergaard/Marelli - Stockholm - 02-03/2013

Message par Snobinart » 03 mars 2013, 08:57

Ce fut une grande matinée (la représentation était a 15h)! Parce que dans ce spectacle tout fonctionne a merveille et peut laisser la place a l'émotion lyrique, celle qui nous a mordu un jour et qui nous fait prendre un avion pour suivre une artiste ou entendre une œuvre.

C'est ma première Turandot en live après pas mal de retransmissions (et d'écoutes discographique).
Cette salle de l'opéra royal est surprenante : ça sonne remarquablement et la taille relativement petite nous fait facilement rentrer dans l'action. Tout est proche, le son (j'ai failli aller voir le projectionniste pour qu'on le baisse :P ) et la scène.
L'orchestre et le chef sont vraiment investis, au service du théâtre sur scène.

La mise en scène, très bien décrite par Bernard réussit une véritable gageure : illustrer narrativement la fabula (les petits lampions avec les enfants pour le Chœur de la Lune, acrobates, costume) et proposer tout un metatexte signifiant a bien des degrés différents. L'œuvre et son commentaire en même temps. Et non pas que le commentaire au mépris de l'œuvre. D'autant que ce commentaire n'est pas péremptoire.
En se servant du décor (cf le dispositif dans le post de Bernard) et du personnage Calaf/Puccini, mais surtout des 3 Masques dont le textes et les didascalies sont la clés, on navigue d'une Chine peut être fantasmée par un Fou, peut être façonnée -dans la douleur- par un démiurge prostré dans sa chambre au bord d'un lac italien. Si Calaf est une projection de Puccini, Turandot devient cette musique millénaire, quel Grido, qui a encore du mal a se réfugier dans l'âme, et surtout qui se refuse a celui qui la désire tant. La musique c'est ce gelo métronomique qui da fuoco.

Et quel feu! Il faudrait voir un opéra "de routine" dans ce même lieu pour comparer. Mais j'ai la sensation (ou je me complais a croire) que la présence de Stemme, son niveau inouï son incarnation (j'y reviens) embarque toute l'équipe avec elle. Un peu comme j'ai l'impression que les chanteurs sont plus investis a la Scala (Kaufmann en décembre dernier), j'ai l'impression qu'ici pour le public et pour les artistes c'est le spectacle de l'année (voir plus). L'orchestre et les chœurs sont a faire pâlir ceux des grandes maisons. Quelle préparation! Depuis le live de la première ils se sont encore améliorés. Les tempi ont été un peu relevés aussi.

Nina Stemme en live c'est quelque chose. Cette voix a un impact physique immédiat. Par la qualité de la projection, la justesse, en un mot tout ce qui procède d'une technique maîtrisée d'un bout a l'autre d'une grande tessiture mais aussi par l'intelligence de l'interprète doublée d'une grande aisance scénique. Ce timbre qui fait quon la reconnait, et dont elle sait moduler les accents, les rugosités et les moelleux (etc) pour faire vivre son texte et ses personnages. Je l'ai trouvé aussi libérée par rapport a cette première ou je l'entendais un peu contenue, comme probablement stressée par cette prise de rôle.

Le Calaf de Massi est séduisant. Si l'artiste n'a pas la projection de Stemme il sait jouer de ses qualités. Une très grande musicalité et un belle aisance dans l'aigu. Sans en faire des caisses donc. Ça colle bien a un amoureux fou et donne la fragilité, l'impuissance parfois de ce personnage dédoublé dans cette mise en scène.

Liù triomphe en Yana Klein. La voix est large avec un vibrato naturel lui aussi large. Ça ne me gêne pas mais on est peu habitué a entendre Liu ainsi. Mais la musicalité et l'esprit qui souffle sur cette production elle les fait siens et est au rendez-vous de ses deux airs tout comme des tutti. C'est plus la place du personnage dans cette mise en scène qui m'a un peu échappé.

Timur assez pâle même si musical. Altoum très bon. Ça fait plaisir de voir un vieil empereur qui a encore un peu de poigne dans la voix capable de tenir tête a sa satanée fille.

Et excellent (jeu et chant) trio des Masques, interprétés par des artistes maison.

Je voudrais encore détailler la scène finale, et rentrer dans certains passage (les Masques, le rôle du chœur-public), dire plus sur les interprètes mais le soleil est revenu ici en Suède et je vais sortir profiter (SoFo et le Vasa) avant de prendre mon vol retour.

Au plaisir d'échanger avec les chanceux qui vont (y ont) assisté.

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