Rameau - Platée - Rousset -Cité de la Musique 21/02/2012

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Rameau - Platée - Rousset -Cité de la Musique 21/02/2012

Message par EdeB » 06 mars 2012, 18:56

Jean-Philippe Rameau - Platée

Ballet bouffon en un prologue et 3 actes

Emiliano Gonzalez Toro - Platée
Cyril Auvity - Thepsis, Mercure
Evgueniy Alexiev Momus, Cicéron
François Lis - Jupiter
Salomé Haller - Thalie, la Folie
Céline Scheen - l'Amour, Clarine
Eugénie Warnier - Junon
Christophe Gay - un Satyre

Les Talens Lyriques
Christophe Rousset - direction, clavecin
Mardi 21 février – Cité de la Musique


Après une mémorable Platée scénique (dans une mise en scène de Mariame Clément déjà anthologique) à l'Opéra du Rhin, les Talens lyriques sont revenus à ces ''marais superbes'', cette fois-ci en concert. Faut-il d'ailleurs vraiment parler de version de concert ? C'est plutôt d'une mise en espace qu'il s'agit, les chanteurs (menés par un Emiliano Gonzalez-Toro déchaîné, qui chantait sans partition quasiment toute la soirée) s'étant appropriés l'espace du plateau (espaces de repos compris !) avec une jubilation vite partagée par le public.

Ce Rameau virevoltant, musclé et pétillant a été emporté par des Talens Lyriques dopés au ©Zan (et ce n'est pas peu dire quand ils abordent le répertoire de leur ''parrain'' !), tout aussi gouleyants dans les nombreux ballets (on en avait les gambettes qui s'agitaient toutes seules pour les danseurs absents) que pour la partie ''purement lyrique''.
On retrouvait quasiment les mêmes solistes qu'à Strasbourg. Est-ce cette grande familiarité avec l'oeuvre tout comme avec leurs partenaires, qui a pallié à l'absence de mise en scène, parfois si difficile pour ce répertoire ? On ne pâtissait d'aucune façon de ce manque, tant le théâtre était présent tant dans les corps que dans les voix.

Il est vrai que la Platée d'Emiliano Gonzales Toro est impayable. Jouant tout autant des aigus que de la prunelle, de l'éventail que de la rondeur du timbre, il a campé une Platée craquante, irritante et émouvante à claquer. Ses mimiques, gloussements, roucoulades et tortillages de croupion resteront dans les annales. Tout comme sa composition vocale et stylistique. L'hilarité du public à chacune de ses apparitions en a marqué tous les contours.
Soyons clair ; Salomé Haller, c'est fou ! Avec un sens jubilatoire de la démesure, elle a campé une Folie totalement barrée, très élégante dans sa robe rouge et noir, et dont le swing n'avait d'égal que l'autorité grinçante. Un moment de renversement total, dument apprécié par le public ravi.
Cyril Auvity (annoncé souffrant) était un conspirateur suave et sardonique, dont la beauté du chant ferait se damner une troupe entière de Ménades. Son comparse, Evgueniy Alexiev prend apparemment un aussi grand plaisir à mener la danse, et nous le fait partager. Céline Scheen était un peu pâle, mais contribua avec efficacité à l'entrain de la troupe. L'épouse jalouse était incarnée par une Eugénie Warnier un peu en retrait par rapport aux feux qu'elle dispense d'ordinaire. Christophe Gay complétait agréablement la distribution.

Une excellentissime soirée, très applaudie par un public manifestement enchanté. Ce "Carnaval des Batraciens", drolatique et poétique, était un remède souverain contre la grisaille hivernale.

Emmanuelle Pesqué
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Message par Piem67 » 06 mars 2012, 19:43

J'ai vu ce spectacle à Strasbourg, qui était en effet anthologique et d'une drôlerie absolue.
Gonzales-Toro est dorénavant incontournable et déjà une référence dans ce rôle qu'il réussit à marquer malgré tous ses grands prédécesseurs.

A Strasbourg, Salomé Haller était hilarante mais vocalement, c'était limite. Et à Paris ?... (mis à part qu'elle était toujours aussi drôle, sur un strict point de vue vocal ?...)

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Message par EdeB » 07 mars 2012, 08:44

Piem67 a écrit :J'ai vu ce spectacle à Strasbourg, qui était en effet anthologique et d'une drôlerie absolue.
Gonzales-Toro est dorénavant incontournable et déjà une référence dans ce rôle qu'il réussit à marquer malgré tous ses grands prédécesseurs.
Entièrement d'accord. On peut tout à fait placer Gonzales-Toro au Panthéon des Nymphes aquatiques avec Sénéchal et Fouchécourt (auquel ODB avait consacré un dossier : modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=142 )
A Strasbourg, Salomé Haller était hilarante mais vocalement, c'était limite. Et à Paris ?... (mis à part qu'elle était toujours aussi drôle, sur un strict point de vue vocal ?...)
Salomé Haller avait effectivement quelques piti problèmes vocaux à Strasbourg, tout à fait résolus à Paris... Certes, les aigus ne sont plus aussi éclatants qu'il y a quelques années (ça évolue, une voix !!) mais elle a gagné en mordant, la puissance est toujours là, et le style est toujours aussi souverain. Et quelle présence ! C'est vraiment une "bête de scène" comme on dit par chez nous.
(Dossier ODB ici : modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=216 )
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Message par Piem67 » 07 mars 2012, 11:06

Ravi de t'entendre dire que Fouchécourt est un immense Platée, pour moi c'est sans doute l'un de ses meilleurs rôles, il y est parfait alors que dans d'autres rôles il peut être vraiment terne...

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Message par EdeB » 07 mars 2012, 13:15

Piem67 a écrit :Ravi de t'entendre dire que Fouchécourt est un immense Platée, pour moi c'est sans doute l'un de ses meilleurs rôles, il y est parfait alors que dans d'autres rôles il peut être vraiment terne...
Tu trouves ?
Tu connais sans doute ce disque Naxos ( http://www.odb-opera.com/modules.php?na ... c&p=107897 ) où l'on retrouve les seuls extraits de Platée qu'il ait gravé, à ma connaissance. Sa Platée est plus rêveuse, celle de Gonzales Toro me semble plus mâtinée d'Alfred Jarry, Cornegidouille ! Que t'en semble ?

Hélas, Opera Lafayette, c'est pas les Talens Lyriques (et une Lapalissade, une !) et quand on se souvient du concert du 21, le contraste fait mal. On est vraiment montés aux cieux avec un ensemble de niveau Olymp-ique ! :wink:
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Message par vigie » 07 mars 2012, 14:40

Cornegidouille ???
http://cornegidouille.be/

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Message par EdeB » 07 mars 2012, 16:01

vigie a écrit :Cornegidouille ???
http://cornegidouille.be/
:lol: :lol:
Non, celle-là !

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