Opéras de Weber au disque

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DavidLeMarrec
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Message par DavidLeMarrec » 03 sept. 2005, 17:25

Cela dit, RICHARD Tucker avait un bon anglais aussi. :)

Avec tous les pirates qui circulent, on ne sait jamais, ça peut être publié un jour. Et puis voilà un chanteur original !

Moi, en tout cas, j'y tiens.

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Message par bajazet » 03 sept. 2005, 17:27

Mieux vaut alors ouvrir un fil sur Richard Tucker.
Xavier l'apprécie beaucoup, je crois, il a sûrement de quoi dire.
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Message par Xavier » 03 sept. 2005, 17:51

bajazet a écrit :Mieux vaut alors ouvrir un fil sur Richard Tucker.
Xavier l'apprécie beaucoup, je crois, il a sûrement de quoi dire.
Il ne manquait plus que lui pour faire ODB et les 10 Richard !

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Message par Friedmund » 03 sept. 2005, 18:20

Je réécoutais il y a quelques jours le Don Carlo de Richard Tucker, et je pense que c'est en effet un artiste dont on ne parle pas assez, non seulement sur ODB, mais que l'on n'estime pas suffisament de ce côté là de l'atlantique.

Si j'ai le temps ce soir, je préparererai peut-être un fil sur lui.

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Message par DavidLeMarrec » 03 sept. 2005, 18:23

Friedmund a écrit :Si j'ai le temps ce soir, je préparererai peut-être un fil sur lui.
Oh oui ! Où entendre un histrionisme plus assumé, plus engagé, plus dramatique que chez Richard Tucker ?

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Re: Opéras de Weber au disque

Message par aroldo » 03 sept. 2017, 21:43

Freischütz accompagne aussi bien une claire soirée d'été qu'un automne menaçant. Idéal en septembre, donc. J'écoute ce soir la version Matacic (je crois que ça a été publié par une branche allemande de RCA ou quelque chose comme ça). Opéra poétique et évocateur et dramatique à la fois, s'il en est. Matacic est un peu décevant dans les accents, le dessin et l'architecture de l'ouverture mais les preneurs de son et lui-même se rattrapent dans les moments inquiétants, très vivants. Schok en Max chante en force, cœur sur la poitrine et aigus de trompette. C'est adorable, mais on peut attendre plus de mystère. Il est vrai que c'est une version très "Biedermeier" où l'on s'attendrit beaucoup plus qu'on ne tremble. Frick, très rustique, est plus bonhomme qu'effrayant, rond et rigolo suppôt d'opéra-comique et se trouve un peu coincé par la tessiture (l'espèce de chanson à boire coince)de Kaspar mais sa formidable horizontalité fait mouche, assez souvent, dans le grave. Attachant couple de femmes, comme dépeintes dans une miniature bourgeoise, dès leur duo. Grelot rose bonbon pour Lotte Schädle, timbre un peu ingrat, de bonne fille, pour Claire Watson, cette dernière, comme toujours admirable technicienne, quasiment belcantiste (la cavatine est chantée avec d'exquises notes flottées). L'allemand coule comme le miel de la bouche de ces chanteurs qui se placent dans leur arbre généalogique et vivent glorieusement les péripéties des personnages. Un petit théâtre à chérir. J'aime bien cette version. [Edit : en fait, elle me fait penser au théâtre d'ombres et de marionnettes dans Fanny et Alexandre]
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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Re: Opéras de Weber au disque

Message par aroldo » 04 sept. 2017, 10:36

Et ce matin réécoute des extraits d'Oberon dirigés par Schüchter (Electrola, à la base). Faits pour donner une impression générale de l'oeuvre en 3/4 d'heure, l'inclusion de plages orchestrales ne laisse pas une assez grande part aux voix. Néanmoins, on entend un peu la vaillance de Jess Thomas, la pureté de sa ligne, ses aigus quasi mixés ou de pleine poitrine, en fonction de choix qui sont ceux d'un musicien. Bjoner n'a guère que le grand monologue où elle fait valoir son legato, la splendeur des notes élevées et l'égalité de ses registres, sans qu'on soit non plus transporté. Le couple de serviteur est sympathique (timbre chaleureux d'alto de Plümacher, bien servie par la sélection) et les quatre minutes de Köth en sirène (en principe, c'est un duo) sont chantées comme une berceuse magique et suspendue.

J'ai réécouté des bouts de mon Freischütz d'hier et je note surtout ce matin l'espèce de mélancolie de Schädle (et de Matacic) dans son second air, pas piquant ni narratif.
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Re: Opéras de Weber au disque

Message par aroldo » 04 sept. 2017, 17:03

Réécoute d'un disque d'extraits de la version Kubelik du Freischütz, chez Decca. L'antidote à la version Matacic. Ici, dès les premiers accords, c'est la forêt, la brume et l'inquiétude qui domine (même les chœurs joyeux du début de l'acte I ont quelque chose de sinistre). Ouverture "symphonique" et narrative à la fois très impressionnante. Difficile de parler de la scène de l'enchantement, puisque je n'en ai qu'un fragment (si quelqu'un veut compléter ... mais j'ai l'impression que ça n'est pas un registre très couru par ici). Pour ce que j'ai entendu des chanteurs (mais les extraits couvrent quand même 1h15 de musique), il faut particulièrement louer la merveilleuse Donath (mais quand ne l'est-elle pas, merveilleuse ?) aussi virtuose (trille divin), fraiche, timbrée et incarnée que possible, rejoignant avec un charme plus immédiat la réussite de Mathis dans la version Kleiber. L'Agathe de Behrens est sublime de liquidité et de soyeux, perdue dans ses rêves, mais, pour des raisons de texture, jamais éthérée non plus, beaucoup moins diseuse (elle perd même ses consonnes assez régulièrement au profit du legato) et moins simplement vivante que Watson, mais vocalement, elle est vraiment d'une beauté folle. Kollo est lui très dramatique, inquiétant presque (son air du I), en Max, volontiers rageur et effronté. Vocalement, il forme un beau couple avec son Agathe, avec beaucoup de blondeur et de chair. Hélas, on on ne l'entend pas assez dans la sélection. Du côté des voix graves, si Kaspar est assez vite oublié, la sélection conserve toute l'intervention de l'ermite, pour, évidemment, faire bénéficier l'auditeur de la formidable sonorité de Kurt Moll, d'une noblesse qui en impose et avec des graves somptueux qui renvoient les autres à l'école.
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Re:

Message par aroldo » 04 sept. 2017, 19:33

bajazet a écrit :
12 août 2005, 16:14
Je ne connais que la version Sawallisch, brillantissime, y compris pour les dialogues parlés. Moser est impayable dans l'air parodique où elle contrefait la veuve éplorée.
On parle ici de Abu Hassan; Cette version "brillantissime" a été republiée dans un coffret Warner consacré aux opéras en 1 acte de grand compositeurs allemands. C'est ravissant, je ne sais pas si c'est très ambitieux, mais il y a une verve mélodique inépuisable et déjà des un Romantisme nocturne qui affleure ça et là (air d'Abu Hassan). Côté distribution, c'est le grand luxe, avec Kurt Moll, Nicolas Gedda et Edda Moser, tous en grande forme et prenant cette musique parfaitement au sérieux. D'ailleurs les rôles sont assez exigeant pour qu'effleure chez la Fatime de Moser quelque chose de la Constance mozartienne. Elle est très en beauté et cet air parodique est parfait : le ton tragique y est, dès les premières mesures (et c'est vocalement très beau), avec ensuite juste ce qu'il faut d'appui et d'insistance (légères convulsions à la fin) pour que le second degré soit perceptible.
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Re: Opéras de Weber au disque

Message par Adalbéron » 05 sept. 2017, 00:20

Je n'avais jamais entendu parler ou retenu avoir vu mention faite de cette version du Freischütz par Kubelik, mais ça me fait très envie.

J'ai beaucoup d'affection pour un live de Sawallish avec la cosmico-charnelle (à la "voix lactée") Margaret Price et James King. La direction de Sawallish n'est pas particulièrement passionnante, c'est vrai, elle est simplement efficace (pas dénuée de poésie tout de même) mais tous les rôles sont bien tenus. Il y a ce je-ne-sais-quoi qui fait qu'on est pris.
Je trouve cette version bien supérieure à la celle de Carlos Kleiber, qui m'avait beaucoup déçu quand je l'ai découverte, tout excité après avoir découvert avec lui Tristan et redécouvert Traviata (avec le recul, je trouve que ses enregistrements studio d'opéra ont peu de personnalités finalement: tout y est trop bien, comme il faut..).
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth

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