Gounod - St François d'Assise - Equilbey - CD Naïve, 2017

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EdeB
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Gounod - St François d'Assise - Equilbey - CD Naïve, 2017

Message par EdeB » 22 avr. 2018, 18:52

Charles Gounod – Saint François d'Assise
Charles Gounod - Hymne à Sainte Cécile
Franz Liszt - Légende de Sainte Cécile

Stanislas de Barbeyrac, ténor-- Saint François (Gounod)
Florian Sempey, baryton – La Croix (Gounod)
Karine Deshayes, mezzo-soprano - Sainte Cécile (Liszt)

Chœur Accentus
Orchestre de chambre de Paris
Laurent Equilbey – direction musicale

(Enregistré à la Cité de la Musique, Philharmonie de Paris, les 21 et 22 juin 2016)
CD Naïve, 2017


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Créé les 27 et 28 mars 1891 lors des Concerts Spirituels de la Société des Concerts du Conservatoire, le court oratorio Saint François d'Assise a été composé rapidement par Gounod sur une idée de « diptyque musical », « à la façon des tableaux de primitifs […] le premier des deux tableaux [est] la traduction du beau tableau de Murillo représentant le Crucifié qui se penche vers saint François et lui passe les bras autour du cou. Le second tableau [est] la traduction de l’admirable tableau de Giotto, La Mort de saint François », selon les dire du compositeur en décembre 1890. La partition, offerte par Gounod à son ami le peintre Carolus-Durand et longtemps crue perdue, fut retrouvée dans la bibliothèque de la congrégation des Sœurs de la Charité de Saint Louis. C’est à partir de cet autographe que fut réalisé le matériel d’orchestre, permettant une recréation en 1996 à la cathédrale Saint-Maclou de Pontoise. C’est dans le cadre du jubilé de cette paroisse que le présent concert fut donné à la Philharmonie de Paris, et ensuite diffusé par cet enregistrement. (L’œuvre avait également été redonnée à Saint-Eustache en 2011.)

D’une frugalité toute franciscaine, bien que parfois versant dans la tentation saint-sulpicienne dans le chœur final des séraphins, cette œuvre mineure où le compositeur allie dévotion et mélismes lyriques est mise en valeur par la belle ligne de l’orchestre, dirigé avec fermeté et souplesse par Laurence Equilbey, et un chœur Accentus extatique. Tout aussi fervent est le saint François de Stanislas de Barbeyrac, entre attente et transfiguration, porté par une musicalité raffinée et un timbre radieux ; le premier tableau culmine avec le dialogue entre le Cruxifié (un Florian Sempey assez en retrait) et le Poverello.

Ce disque bien court (40 minutes !) est complété par un autre versant de sainteté, féminine cette fois. Si l’Hymne à Sainte Cécile brille grâce au lyrisme du violon solo de Deborah Nemtanu, La Légende de sainte Cécile de Liszt pâtit de la mièvrerie de son texte, et d’une certaine instabilité de l’instrument de Karine Deshayes, qui semble ici bien trop bridée pour emporter cette pièce spirituelle vers l’ardeur souhaité. La qualité du texte ne fait pas regretter le manque de clarté de sa diction, mais Accentus se montre mordant à souhait, entourant le timbre si caractéristique de la soliste, et la portant par son élan vers l’apothéose finale.

Une bien jolie curiosité pour les amateurs de Gounod, en cette année qui fête le bicentenaire de sa naissance.

Emmanuelle Pesqué
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
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