Récitals mozartiens

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Re: Récitals mozartiens

Message par Loïs » 25 août 2017, 16:58

jerome a écrit :
25 août 2017, 16:23
Loïs a écrit :
25 août 2017, 16:19
A t'on une version jeune de Lorengar car l'enregistrement de Solti arrive trop tard mais laisse deviner qu'elle a du sortir Janowitz?
Trop tard ?? Faut pas exagérer quand même! Moi des Pamina aussi tardives, j'en veux bien des charrettes pleines aujourd'hui! :lol:
elle avait déjà la voix de ses rôles les plus lourds (et je crois qu'elle ne chantait plus le rôle au moment de l'enregistrement) même si la talent immense de l'artiste rend la prestation superbe mais j'aimerais mettre la main sur une version plus ancienne

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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 26 août 2017, 09:25

En musique, comme pour le reste, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Lors de ma première écoute du récital de Kirkby (que j'adore, donc ça n'était pas une question d'allergie) avec Hogwood, j'avais été rebuté par la réserve et même la froideur de l'ensemble. Outre qu'il est permis de préférer des textures plus chaleureuses pour Mozart, le choix de Kirkby de ne jamais faire autre chose que les notes peut parfois confiner à la distance quasiment hautaine. Là, j'ai été charmé du début à la fin (merci Hogwood, aussi), depuis les ravissantes coloratures de "Aer tranquillo" jusqu'au mouvement de "Ah, le previdi !", beaucoup mieux soutenu sur le plan expressif que dans mon souvenir, avec des sections de récitatifs exquisement "dites" (vraiment, le contraire de mon souvenir) mais sans aucun effet extérieur (soupir, tremblement expressif et tout le reste). Instrumentalité parfaite dans "L'Amero, saro costante", cadences inspirées dans "Ch'io mi scordi di te" (je me demande combien de fois j'ai entendu cette oeuvre depuis le début de la semaine ... mais je ne m'en lasse pas), sourire et virtuosités délicats dans "Voi Avete un cor fedele", féminité radieuse dans "Ruhe sanft" (Seefried inégalable évidemment). Un beau disque, qui mérite les éloges de Gaétan Naulleau et qui promène, avec un fort pouvoir évocateur, dans des Lumières apolliniennes. Ils ont aussi enregistré un disque de musique sacré que je vais programmer (dernière édition des deux disques dans le coffret Oiseau Lyre consacré à Kirkby).
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 26 août 2017, 13:17

Écoute du deuxième volet tout à l'heure. L'Exsultate Jubilate. est dans la version dite de Salzbourg, avec des variations un peu différentes (mais peut-être du fait de la chanteuse ?) et sans contre-ut conclusif (idem). Il y a deux Regina Coeli et le Quaere Superna. Pureté inépuisable de l'intonation, articulation précise des vocalises aussi bien que des mots latins, absence de vibrato mais pas de vibration, clarté adamantine du timbre ... Kirkby est idéale, dans l'optique d'Hogwood, sa franchise vocale répondant à celle des instruments "historiques", son rubato à celui de la direction et sa fraicheur immaculée semblant être un écho de l'éclat froid des chœurs. On peut la trouver distante. Elle est, en tout cas, très peu théâtrale, sans grand chose de catholique, en fait. Mais elle se met totalement au service de la musique et l'émotion nait essentiellement des partitions de Mozart, comme directement offertes à l'auditeur.
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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 29 août 2017, 12:11

Je reprends où j'en étais (:lol:)
J'en ai écouté deux autres à propos desquels j'ai pris quelques notes.

D'abord, ce qui n'est exactement un récital Mozart, mais un couplage Haydn-Mozart, chez Decca, par Jennifer Vyvyan (se trouve dans le cube Decca Sound). Airs de concert et airs religieux (et c'est complété avec d'autres airs de Mozart dans la dernière édition+ du Britten). C'est vraiment fabuleusement chanté : moelleux mais sans lourdeur, lumineux mais sans froideur, ductile, mobile, raffiné, sans rupture de registre mais sans rien de lisse ou d'égal non plus. Et en plus, Vyvyan est une vocalisatrice formidable, vraiment. Elle est virtuose à souhait, avec un respect scrupuleux de la colorature, tout en faisant preuve d'un legato souverain dans les vocalises. Je trouve ça finalement assez rare et elle m'a fait penser à Margaret Marshall sur ce plan (quand on l'écoute dans, par exemple, le Laudate Pueri de Vivaldi). Je recommande tout particulièrement l'écoute du "Quoniam" de la Missa Cellensis de Papa Haydn, déjà parce que la page est enivrante, ensuite parce que la précision de Vyvyan, la lumière qu'elle fait passer aussi ("Lumières chrétiennes" pour le coup) sont inestimables.

Ensuite, j'ai écouté le récital Moffo de 1958, dont j'ai entendu beaucoup de bien. Il est dispersé dans le coffret Membran. Je ne suis pas convaincu autant que j'aurais aimé l'être. Certes, il faut reconnaitre la part subjective de tout ça : je n'aime pas le timbre riche en harmonique de Moffo, ni les sonorités de son bas-medium, que je trouve assez désagréablement gouailleuses. J'ai aussi l'impression de quelque chose de pas très achevé, avec des suraigus pas connectés au reste. Et dans les forte, j'ai même quelques sentiments désagréables, comme si la voix devenait un peu rêche dans l'aigu. Du coup, ça disqualifie Misera Dove Son, qui est un peu trop héroïque pour elle, à ce stade de sa carrière. Ça disqualifie Despina, trop canaille à mon goût. Et je me suis ennuyé en l'entendant ailleurs (Zerline, Chérubin, Suzanne), faute d'originalité. En revanche, et ça il faut le reconnaitre, chanter Mozart comme du Bel Canto peut donner des résultats très agréables : les trilles de violoniste dans L'Amero et dans le Et Incarnatus Est (il les fallait, l'orchestre appuie beaucoup dessus, mais franchement, ils sont somptueux), les vocalises appétissantes et charnues dans l'air de Constance et surtout - et là ça m'a carrément emballé - le legato de cantilène bellinienne pour Pamina. J'ai un peu perdu le suicide, la souffrance, tout ça, mais j'ai surtout, pour une fois, compris la séduction immédiate que Moffo peut exercer.

J'ai écouté aussi ce qu'elle donnait dans l'air de Rosine (il était en complément dans un des disques du coffret) et elle m'a vraiment amusé : les mains sur les hanches, beaucoup de nasalités provocantes, je ne devrais pas aimer, mais ça m'a fait rire et les vocalises et les suraigus étaient spectaculaires.
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Re: Récitals mozartiens

Message par Polyeucte » 29 août 2017, 12:12

Histoire de rajeunir un peu notre Aroldo, trois disques que j'aime beaucoup chez Mozart :
- Renée Fleming qui offre un timbre somptueux avec à l'époque encore de superbes finesses... et l'occasion d'entendre une partie de son Elvira
- Patricia Petibon (récital "Amoureuses" consacré à Gluck, Haydn et Mozart) : splendide en tous points
- Sabine Devieilhe : on en a beaucoup parlé, mais le concept est passionnant et la réalisation magnifique!

:o :D
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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 29 août 2017, 12:30

Fleming, j'y pense beaucoup, je finirai par y aller. D'autant que les récitals avec les airs d'Elvira ne sont pas légions (dans mes malles, je dois avoir néanmoins Kasarova et Callas).

Devieilhe, j'ai trouvé ça très propre, mais je n'ai pas été ébloui (ce n'est peut-être pas le propos).
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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 31 août 2017, 15:24

Je suis un peu perdu. Pour quel disque Callas avait-elle enregistré l'air d'Elvira ?

Edit : pour celui-ci.

http://www.warnerclassics.com/shop/333, ... ias-1963-4
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Re: Récitals mozartiens

Message par aroldo » 31 août 2017, 16:48

Je pense que le récital Mozart-Weber-Beethoven de Callas (que j'ai retrouvé !) était un de ceux que Walter Legg devait vendre en fournissant la pilule contre le mal de mer. Et en plus c'est vraiment la grosse mer : elle a l'air tout le temps en colère.

Edit : je n'avais pas vu que c'était aussi tardif. Bon, ce n'est pas très beau. Vibrato envahissant (et à mon avis hors de propos dans ce répertoire), acidité systématique, couleurs vraiment très sombres qui épaississent souvent les traits des personnages (récitatif d'Elvira) et même les vocalises de Donna Anna, avec les aigus piqués, la mettent mal à l'aise. Il y a des intuitions qui sont celles de la grande artiste qu'elle était (récitatif très animé et théâtral du "Ah Perfido") et parfois de belles choses vocalement (au détour des vocalises, des graves poitrinés chaleureux pour Elvira, qui, pour le coup ne donne pas du tout l'impression d'être un air de concert) et l'italien est celui que l'on sait. Et des choses à oublier (l'air de la comtesse, je comprends qu'il ne figure jamais dans les anthologies).
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Re: Récitals mozartiens

Message par raph13 » 31 août 2017, 19:16

J'avoue une faiblesse coupable pour l'air de Donna Elvira par Callas : certes ce n'est pas impeccable niveau vocalisation, il y a le vibrato, les aigus difficiles ... mais il s'en dégage une telle urgence, un tel et désespoir que je craque à chaque fois.
Même sans avoir chanté le rôle à la scène, elle arrive en quelques minutes à brosser un portrait absolument convaincant du personnage, torturée entre amour et haine.
Le reste du récital est beaucoup plus dispensable en effet...
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Re: Récitals mozartiens

Message par Peleo » 31 août 2017, 19:32

Dans quel disque se trouve l'air d'Elvira par Callas ?

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