Si l'on s'en tient au termes du Larousse selon lequel "le vérisme est une école artistique italienne axée sur la représentation de la réalité et des problèmes sociaux", tu n'as pas tort. Seul problème, au regard de cette définition, on pourrait considérer que La traviata est un chef d'œuvre du vérisme. Probablement parce que cette définition, trop littéraire, met abusivement l'accent sur le livret quand l'opéra porte avant tout sur la musique.
C'est pourquoi, j'ai toujours préféré parlé d'école lyrique italienne de la seconde partie du XIXème siècle (hors Verdi) pour définir ce mouvement. Ecole fondée sur une exacerbation des sentiments mais surtout sur un langage plus excessif que chez Verdi comportant notamment de très longues phrases musicales culminant sur des "forte" redoutables situés en point d'orgue sans oublier une intégration très subtile du récitatif à l'arioso. De ce point de vue, je vois une vraie parenté entre les grands airs de Butterfly, la Gioconda ou Andrea Chénier alors que, stricto sensu, seul le premier opéra est d'essence naturaliste.