Discographie de Tosca

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Carol Vaness
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aroldo
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Discographie de Tosca

Message par aroldo » 22 juil. 2017, 22:32

Assez curieusement, je ne trouve pas trace d'un fil consacré aux innombrables enregistrements de Tosca.

J'ai réécouté il y a peu la version Serafin (avec Antonietta Stella, sur laquelle je reviendrai à l'occasion) et ce soir, une nouvelle fois, la version Maazel (Decca).

J'ai encore mal à la tête après mon écoute : c'est un enregistrement que je connais bien mais qui est si voluptueusement excessif que j'en sors toujours tremblant. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre (ou espérer) Nilsson et DFD ne jouent absolument pas aux artistes cérébraux et nordiques. Au contraire, manifestement ils se régalent à se rouler dans le mélodrame italien dans toute sa splendeur, voire son horreur. Tous les deux "imitent" ... mais ils le font avec tellement de conviction. Nilsson a toujours ses aigus tranchants, son legato n'est pas infaillible, on sent que l'école n'est pas la bonne, mais elle renverse tout son son passage avec une telle conviction que l'on rend les armes. Au chapitre des exploits vocaux, en terme de vigueur et d'éclat, on en a pour son argent (je ne sais même pas quels aigus signalés plus particulièrement que d'autres). Et pour le ton ... rien que le "assasinato" fait sauter de son fauteuil (même à la quinzième écoute) et on se dit que Scarpia devrait être terrifié. La fin vire à l'hystérie straussienne, c'est génial. Face à cette Tosca épique, Fischer-Dieskau est un crapaud visqueux et grimaçant qu'on a envie de fouler du talon. L'acte II devient un festival réellement théâtral, qu'on suit sans livret en se demandant qui va manger l'autre. Du coup, dramatiquement du moins, Corelli est presque (je dis bien "presque") sobre, en tout cas il n'est jamais débraillé. Il se contente de faire un festival qui est aussi une leçon de beau chant et on reste ébahi par les smorzandos (il y en a une orgie), les pianissimo, la largeur de souffle et les interminables "Vittoria". L'air et le duo du III sont ses grands moments.

A la baguette Maazel ne joue précisément le carte de l'abandon post-romantique et sa lecture est d'une très grande violence, avec des forte intempestifs (ça fait bien rigoler Nilsson et Corelli, un peu moins DFD) et un ton presque péremptoire, très sérieux. On en prend plein les oreilles (merci aux preneurs de son d'avoir réussi à éviter tout sentiment de saturation, pourtant), tout en allant de surprise en surprise (est-ce que ça va s'arrêter ? Il doit ralentir, ou respirer ...) et là, paf, tonitruants accords finaux. Pour un peu on a envie de recommencer tout depuis le début.

Je rajoute un petit sondage, fondé sur les intégrales studios les plus couramment disponibles et qu'il ne faut pas prendre au sérieux. Comme tout le monde aurait voté pour Callas, je l'ai exclue d'office.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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aroldo
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Re: Discographie de Tosca

Message par aroldo » 22 juil. 2017, 22:45

Ce qui est prodigieux, c'est que je viens de créer un sondage pour lequel il m'est à peu près impossible de voter :

C'est un opéra que je fréquente si peu que je ne connais en fait que Callas, Tebaldi, Stella et Nilsson (et aussi Anja Silja pour des extraits en allemands avec James King).

Je me suis toujours demandé ce que pouvait donner la version avec Te Kanawa, cela dit.
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Re: Discographie de Tosca

Message par Polyeucte » 23 juil. 2017, 00:43

Si tu aimes les Tosca avec du volume, il faut que tu écoutes la version dirigée par Karajan avec Leontyne Price, Di Stefano et Taddei... c'est dantesque!! Elle qui est diva à fond, lui qui se donne à 200% pour rivaliser avec ses partenaires, Taddei noir et puissant... et Karajan qui déchaîne l'orchestre! C'est immense!

(et oui, j'ai voté Leontyne Price... même si Tebaldi est très proche : ah cette intégrale avec Del Monaco et London! :Jumpy: ... et j'aime beaucoup Freni avec Sinopoli, mais surtout pour Ramey, Domingo et Sinopoli justement!)
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Re: Discographie de Tosca

Message par Adalbéron » 23 juil. 2017, 08:52

aroldo a écrit :
22 juil. 2017, 22:32
Assez curieusement, je ne trouve pas trace d'un fil consacré aux innombrables enregistrements de Tosca.

J'ai réécouté il y a peu la version Serafin (avec Antonietta Stella, sur laquelle je reviendrai à l'occasion) et ce soir, une nouvelle fois, la version Maazel (Decca).

J'ai encore mal à la tête après mon écoute : c'est un enregistrement que je connais bien mais qui est si voluptueusement excessif que j'en sors toujours tremblant. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre (ou espérer) Nilsson et DFD ne jouent absolument pas aux artistes cérébraux et nordiques. Au contraire, manifestement ils se régalent à se rouler dans le mélodrame italien dans toute sa splendeur, voire son horreur. Tous les deux "imitent" ... mais ils le font avec tellement de conviction. Nilsson a toujours ses aigus tranchants, son legato n'est pas infaillible, on sent que l'école n'est pas la bonne, mais elle renverse tout son son passage avec une telle conviction que l'on rend les armes. Au chapitre des exploits vocaux, en terme de vigueur et d'éclat, on en a pour son argent (je ne sais même pas quels aigus signalés plus particulièrement que d'autres). Et pour le ton ... rien que le "assasinato" fait sauter de son fauteuil (même à la quinzième écoute) et on se dit que Scarpia devrait être terrifié. La fin vire à l'hystérie straussienne, c'est génial. Face à cette Tosca épique, Fischer-Dieskau est un crapaud visqueux et grimaçant qu'on a envie de fouler du talon. L'acte II devient un festival réellement théâtral, qu'on suit sans livret en se demandant qui va manger l'autre. Du coup, dramatiquement du moins, Corelli est presque (je dis bien "presque") sobre, en tout cas il n'est jamais débraillé. Il se contente de faire un festival qui est aussi une leçon de beau chant et on reste ébahi par les smorzandos (il y en a une orgie), les pianissimo, la largeur de souffle et les interminables "Vittoria". L'air et le duo du III sont ses grands moments.

A la baguette Maazel ne joue précisément le carte de l'abandon post-romantique et sa lecture est d'une très grande violence, avec des forte intempestifs (ça fait bien rigoler Nilsson et Corelli, un peu moins DFD) et un ton presque péremptoire, très sérieux. On en prend plein les oreilles (merci aux preneurs de son d'avoir réussi à éviter tout sentiment de saturation, pourtant), tout en allant de surprise en surprise (est-ce que ça va s'arrêter ? Il doit ralentir, ou respirer ...) et là, paf, tonitruants accords finaux. Pour un peu on a envie de recommencer tout depuis le début.

Je rajoute un petit sondage, fondé sur les intégrales studios les plus couramment disponibles et qu'il ne faut pas prendre au sérieux. Comme tout le monde aurait voté pour Callas, je l'ai exclue d'office.
Je n'aime pas beaucoup cet opéra, mais ce que dis de cette version fait envie.
Je crois qu'il y a quelque chose qui devrait te plaire : la Tosca de Hildegard Behrens ; je ne crois pas qu'on puisse faire plus original ;)
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth

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Re: Discographie de Tosca

Message par Loïs » 23 juil. 2017, 10:08

Ma contribution pour aider le pov' Aroldo tout seul sur le forum "comme un canard sans tête" :lol:

De magnifiques versions en français pour un texte original de Sardou (que je préfère à la version italienne) qui accentue encore la théâtralité de l'oeuvre:
La référence bien sur : Rhodes, Bacquier et Lance même si la prise de son enlève de la clarté dans la prononciation
Deux versions alternatives de grande qualité : Crespin,Finel, Bianco & Sarroca, Botiaux, Legros
Pour les archéologues: Vallin & Endrèze

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Re: Discographie de Tosca

Message par aroldo » 23 juil. 2017, 10:08

Polyeucte a écrit :
23 juil. 2017, 00:43
Si tu aimes les Tosca avec du volume, il faut que tu écoutes la version dirigée par Karajan avec Leontyne Price, Di Stefano et Taddei... c'est dantesque!! Elle qui est diva à fond, lui qui se donne à 200% pour rivaliser avec ses partenaires, Taddei noir et puissant... et Karajan qui déchaîne l'orchestre! C'est immense!

(et oui, j'ai voté Leontyne Price... même si Tebaldi est très proche : ah cette intégrale avec Del Monaco et London! :Jumpy: ... et j'aime beaucoup Freni avec Sinopoli, mais surtout pour Ramey, Domingo et Sinopoli justement!)
Oui mais tu connais mes problèmes avec l'italien, le grave et le ton de Price :mrgreen:

Cela dit, je te crois sur parole pour Taddei, ou plutôt, d'expérience. C'est aussi lui dans la version Serafin (avec Stella et Poggi) et il est formidable, "noir et puissant", c'est exactement ça, dans une conception totalement opposée à celle de DFD, où tout est dans le trait vocal et l'impact du timbre. En plus, la voix est vraiment magnifique. Un très grand chanteur, je pense.

Stella et Poggi sont très bons aussi, en particulier ce dernier, très lyrique et gracieux. Ils forment un couple bien assorti, très juvénile, dont on devine que Scarpia ne fera qu'une bouchée. Cependant, quand on les écoute ensuite dans leur Bohème, on réalise que là était leur emploi idéal (ils sont parfaits, à mon avis, elle est même la grande Mimi méconnue du disque).

Ma prochaine Tosca devrait être Galina Vishnevskaya, mais je me rappelle que tu n'es pas fan du studio.

Je note aussi pour Behrens, merci pour le conseil Adalbéron, d'autant que c'est un DVD du Met, non ? Du genre bien traditionnel, à la Vénus Impériale de Delannoy ?
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Re: Discographie de Tosca

Message par Loïs » 23 juil. 2017, 10:11

dans la multitude des versions existantes, il en reste une pour moi inégalée (même si les versions Callas, Price et Tebaldi sont immenses): parce que Crespin sut au plus haut niveau jouer la Diva, la maitresse et la femme pieuse, et parce que Bacquier fut le plus ignoble des Scarpia:

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Re: Discographie de Tosca

Message par aroldo » 23 juil. 2017, 10:20

En tout cas, c'est celle qui a la plus belle jaquette. Et ça, c'est important pour moi.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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Re: Discographie de Tosca

Message par DieFeen » 23 juil. 2017, 11:48

aroldo a écrit :
22 juil. 2017, 22:45
Ce qui est prodigieux, c'est que je viens de créer un sondage pour lequel il m'est à peu près impossible de voter :

C'est un opéra que je fréquente si peu que je ne connais en fait que Callas, Tebaldi, Stella et Nilsson (et aussi Anja Silja pour des extraits en allemands avec James King).

Je me suis toujours demandé ce que pouvait donner la version avec Te Kanawa, cela dit.
Cela ne te dérangerait pas trop d'y ajouter Gheorghiu stp...
Sinon, comme toi, voter pour ce rôle est difficile, même si Callas 1953 et Scotto 1981 retiennent davantage mon attention pour la premièreet mon affection pour la seconde.

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Re: Discographie de Tosca

Message par aurele » 23 juil. 2017, 11:50

J'ai voté pour Leontyne Price qui est à son meilleur dans la version Karajan en studio. C'est beaucoup moins bien dans sa deuxième version de studio avec Mehta.
Néanmoins, j'aime bien Freni avec Sinopoli, Tebaldi (que je connais dans le studio avec Del Monaco et London surtout), Caballé pour ne citer que des chanteuses de ton sondage.
Verrett dans un live du Met en DVD avec Pavarotti et MacNeil pour entourage dans une production de Tito Gobbi est une Tosca extrêmement intéressante.

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