Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par Loïs » 20 juil. 2017, 15:47

KLINGSOR a écrit :
20 juil. 2017, 15:35
Claire Watson, souvent peu favorisée par la critique, j'y adjoindrais Pilar Lorengar également souvent peu prisée, à tort pour ces deux cantatrices.
Lorengar était pour moi un cran au dessus de Watson, contre qui je n'ai rien au demeurant. Ce fut une immense artiste et vu que nous sommes dans le fil Puccini, il faut écouter son Butterfly du MET avec Sandor Konya. D'ailleurs le plus impressionnant ré bemol que je connaisse lors de l'air d'entrée

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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par Polyeucte » 20 juil. 2017, 16:17

Loïs a écrit :
20 juil. 2017, 15:47
Lorengar était pour moi un cran au dessus de Watson, contre qui je n'ai rien au demeurant. Ce fut une immense artiste et vu que nous sommes dans le fil Puccini, il faut écouter son Butterfly du MET avec Sandor Konya. D'ailleurs le plus impressionnant ré bemol que je connaisse lors de l'air d'entrée
Encore plus beau que celui que donne Leontyne Price dans le studio de Leinsdorf??? :Jumpy: :Jumpy:
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 20 juil. 2017, 16:58

KLINGSOR a écrit :
20 juil. 2017, 15:35
Claire Watson, souvent peu favorisée par la critique, j'y adjoindrais Pilar Lorengar également souvent peu prisée, à tort pour ces deux cantatrices.
Oui, dans tous les répertoires il y a des artistes (il me semble cependant que Lorengar avait une plus grande notoriété internationale) que la critique regarde (un peu inexplicablement parfois) de haut alors que, sur un certain nombre de points, ils valent bien certaines grandes stars.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par Loïs » 20 juil. 2017, 18:02

Polyeucte a écrit :
20 juil. 2017, 16:17
Loïs a écrit :
20 juil. 2017, 15:47
Lorengar était pour moi un cran au dessus de Watson, contre qui je n'ai rien au demeurant. Ce fut une immense artiste et vu que nous sommes dans le fil Puccini, il faut écouter son Butterfly du MET avec Sandor Konya. D'ailleurs le plus impressionnant ré bemol que je connaisse lors de l'air d'entrée
Encore plus beau que celui que donne Leontyne Price dans le studio de Leinsdorf??? :Jumpy: :Jumpy:
J'ai du réécouter (disque prenait la poussière depuis des années car dans mon souvenir avec Price cela déborde un peu du Kimono), c'est superbe (voire plus) mais c'est une note de studio et cela n'a rien à voir avec la note de Lorengar lancée au MET

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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 21 juil. 2017, 22:11

Réécoute ce jour de ce disque :

Image

Ça a été un des disques qui a participé à ma conversion. Acheté d'abord parce que Bonynge + Melba. Qualités confirmées : exquise délicatesse de l'ensemble, y compris de la direction de Bonynge, qui néglige les forte avant "Sola Perduta" mais insiste sur les pizzicati dans "Senza Mama". Barker a une très joli vibration, beaucoup d'élégance, un legato parfait et chante ce répertoire avec à la fois sensibilité et réserve (vraiment, elle ne convulse pas, pas de poitrinage, beaucoup de lumière). Il est néanmoins permis d'attendre des eaux un peu plus fortes ou des éclats vocaux plus impressionnants : rien n'est réellement spectaculaire, même pas les notes filées de l'air de La Rondine. bref, un disque pour lequel j'ai une certaine tendresse, désormais et qui a un programme intéressant avec plusieurs airs moins rabattus (Edgard, La Villi, deux mélodies avec orchestres et mêmes des airs de La Rondine, très jolie valse, voire de Butterfly, moins souvent enregistrés).
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 23 juil. 2017, 16:59

Je reviens à la compilation Zampieri conseillée par Polyeucte et que j'ai réécoutée également avec plaisir.
Il s'agit d'une succession d'extraits de représentations totalement mystérieuses : Myto précise "with orchestra" (!) et donne la date et le lieu de la création des œuvres à la places de ceux des représentations (!!!). Le son est propre, mais pour certaines plages (Manon Lescaut en particulier) on a l'impression d'entendre les choses depuis un hall de gare.

Pour le reste, c'est la moins italienne ou vériste (au sens vocal) de l'histoire : le timbre particulier, l'émission tranchante, les aigus droits, l'absence de moelleux ... c'est confondant. En revanche, quand on l'aime, on n'est pas déçu elle est telle qu'en elle-même, avec des sifflantes et des angles partout, des "rrrrrrr" roulés à mort ("horrrrrrrrrror", la mama morrrrrrrrta"), un très grand chant nuancé : c'est vraiment une soufflerie qu'elle avait au fond du gosier, avec un soutien très ferme qui lui permet des nuances, des crescendo, de notes aiguës (formidable, presque trop vocale, Rondine ...) dont on peut se régaler. Et puis évidemment, elle est comme toujours appliquée et imaginative, attentive à avoir de la vibration (il y a un vrai vibrato, sans doute artificiel) à sonner (en pure perte) italien, mais surtout à ne pas faire, pour autant, de gros sons. A la fin de certains airs (Francesca da Rimini, Andrea Chénier ...), c'est comme si la voix s'éteignait ou mourrait et l'auditeur devient tout particulièrement attentif à ce qu'elle fait. Le public est d'ailleurs très enthousiaste, mais à la fin de "La Mama Morta" (il est vrai très étonnant, presque chuchoté avec un ton un peu halluciné : c'est quasiment du Schoenberg ... - j'exagère à dessein, mais c'est l'idée), on l'imagine abasourdi.
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par Polyeucte » 23 juil. 2017, 17:56

Ah tu me donnes envie de m'y replonger!! :D
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 02 août 2017, 10:55

Réécoute hier (mais rapide, il faut que j'approfondisse) du récital Puccini de Stella (couplé avec le récital Verdi chez Testament) : elle avait vraiment la voix du bon dieu. Le contre ut de Minnie est parfait (et lancé avec une franchise "spinto" tout à fait approprié) et ça n'est que luxe et volupté pendant tout le récital, sans que ce soit calme pour autant. Au contraire, je ne crois pas avoir entendu une Manon Lescaut aussi véhémente, en colère presque, pour son deuxième "Non voglio morir" lancé à pleins poumons. Un très beau disque, expressif, italien, vigoureux mais aussi caressant et juvénile quand il le faut (Suor Angelica, Mimi ... encore que pour ce dernier rôle, il faille absolument l'entendre dans l'intégrale)... et les Verdi sont aussi bons, avec des pages virtuoses superbes. On comprend que "le disque se soit entiché d'Antonietta Stella" pour reprendre le mot d'un critique, agacé mais injuste.
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 17 août 2017, 07:15

Déception à l'écoute des quelques airs véristes enregistrés par chouchou McCracken (en complément de son Pagliaci avec Gardelli à la baguette). Il ne manque pas d'ardeur, ni d'héroïsme, évidemment, mais là, vraiment, la pure volupté du son, la moelleux, la variété des couleurs, manquent trop. En revanche, c'est complété (dans l'édition Eloquence) par quatre duos gravés avec sa femme, un mezzo volcanique, sensuel et vigoureux, à l'américaine (Otello, Aïda, Carmen et Samson) et on constate une fois de plus comme le français va bien à notre McCracken : on dirait que l'émission est comme déplacée, plus légère, aérienne même, avec une articulation ferme et précise. L'enthousiasmant duo de Samson fait regretter une intégrale (comme d'ailleurs celui d'Aïda, pour la vaillance et la violence : je crois qu'il existe un radiofusion tardive avec Leontyne Price, mais il vaut mieux entendre notre ténor dans ses belles années).
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Re: Récitals consacrés à Puccini et à la Jeune Ecole (jusqu'en 2010)

Message par aroldo » 12 juil. 2021, 10:54

Très favorablement impressionné par le récital de Freni (un de ses derniers disques). Le programme est assez original, avec le magnifique air d'Anna dans la Loreley, auquel Freni donne un beau galbe belcantiste et même des trilles (même si certaines notes aigües sont un peu déconnectées du phrasé) ou celui de La Résurrection d'Alfano. On sent qu'elle n'estime ne plus rien avoir à perdre et son engagement vocal est très tangible, assez loin de son image de "prudentissima", même si elle reste très élégante. C'est un vrai soprano, qui ne poitrine pas (même bas, comme dans l'air de Santuzza) mais les couleurs sont plus fauves que dans des témoignages de jeunesse, quelques sons rauques mais maîtrisés affleurent ici et là, pour autant il n'y a pas de sanglots ou de trop grandes convulsions non plus. C'est vraiment "la musique, rien que la musique". La voix manque de jeunesse radieuse pour Francesca ou Iris (encore que le vibrato ne soit pas du tout lourd, je l'ai entendu bien plus gênant, dans sa Micaela tardive avec Ozawa), mais elle se rattrape largement par la douceur ravissante des notes chantées piano (pas de pianissimi) particulièrement soyeuses pour les deux airs d'Adriana Lecouvreur, par la tenu du legato, au cordeau, par la solidité des aigus forte et, bien sûr, par la pureté et la couleur naturel de l'italien. Un très beau disque.
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