Mozart / Lichtenthalt - Il ratto dal serraglio

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jean-didier
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Mozart / Lichtenthalt - Il ratto dal serraglio

Message par jean-didier » 11 juin 2016, 19:35

Je viens de découvrir cette curiosité publiée par Bongiovanni.
Il s'agit d'une version italienne présentée en Italie en 1838 et qui a servi de porte d'entrée au chef-d'oeuvre de Mozart jugé irrecevable pour le goût italien en l'état : pas de grand finale (je ne sais pas ce qu'il leur fallait mais le quatuor de l'acte 2 est quand même bien développé), dialogues, présence d'un rôle non chanté, trop difficile à chanter, etc.
Le compositeur Lichtenthalt a donc produit cette adaptation qui tient plus du pastiche que de la pure traduction. Il a largement taillé dans la partition : disparaissent tous les airs de Konstanze et ceux de Blondchen. C'est sûr que comme ça, c'est tout de suite beaucoup moins difficile à chanter. Pas de Tutte le torture callassien donc. Mais que reste-t-il donc me direz-vous ?
La marche turque orchestrée, des airs de concert et ensembles d'insertion de Mozart recyclés en adaptant les paroles : Costanza se voit gratifiée du Ch'io mi scordi di te ? mais avec une clarinette à la place du piano ! Bionda, Belmonte et Pedrillo s'attaquent au trio Mandina amabile K.480 qui devient Biondina amabile forcément ! tandis que le quatuor Dite almeno in che mancai K.479 est adapté en quintette au second (et dernier) acte. A noter que la musique géniale de Mozart se glisse comme un gant dans l'italien (ou l'inverse ?).
Selim devient un rôle chanté (basse bien sûr), il hérite (à la place du dialogue avec Konstanze avant Ach ich liebte) d'un duo avec la belle captive sur la musique d'un duo d'Etelinda de Peter Winter.
On trouve également des recyclages de la Flûte enchantée, de Don Giovanni, de sonates pour piano / violon le tout agrémenté de récitatifs secs et accompagnés écrits par Lichtenthalt.
Les chanteurs ne déméritent pas avec un Belmonte au timbre charmeur. La soprano montrant quelques limites dans les morceaux d'endurance (Ch'io mi scordi di te). L'orchestre est très imprécis.
Un patchwork à écouter comme gala de concert Mozart, plus que comme un opéra dont la cohérence est bien ébranlée !

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