Elektra

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raph13
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Re: Elektra

Message par raph13 » 11 juin 2014, 08:31

Musanne a écrit :Il existe un fil intitulé "Quelle Elektra choisir" ? mais il est déjà ancien (2005). Convient-il de les fusionner ??

http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... it=Elektra
Merci pour l'indication, c'est chose faite :)
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Swgoldenage
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Re: Elektra

Message par Swgoldenage » 28 août 2014, 18:55

Pardon, je viens de créer un fil (doublon, donc...) sur la nouvelle Elektra de 1965 chez Orfeo... :oops:

La distribution peut laisser penser qu'elle se situera au sommet de la discographie en général (et probablement de celle de Nilsson aussi), mais je ne l'ai pas encore écoutée (commandée sur amazon il y a 10 mn).
http://www.ebay.fr/itm/Strauss-Elektra- ... 2ed343ce2c

Sinon, je reste un enthousiaste des quelques live laissés par 3 des plus grandes titulaires du rôle :

Astrid Varnay (64 à Salzbourg, même tardive ; ...
http://www.ebay.fr/itm/modl-varnay-king ... 58b1614695

... pour une Varnay plus jeune, en studio, sa version 1953 est à mon avis le meilleur choix), ...
http://www.amazon.fr/Elektra-Richard-St ... ktra+kraus

... Ursula Schröder-Feinen en 1977 à Munich...
http://www.ebay.fr/itm/STRAUSS-RYSANEK- ... 1e709fadd9

... et bien sûr Gwyneth Jones (dans une forme vocale retrouvée... vous n'imaginez pas !) en 1990 à Genève :
http://www.amazon.fr/Richard-Strauss-Ry ... es+rysanek

Et en vidéo, en plus de l'inusable version Böhm (pour l'Elektra de Leonie Rysanek), la meilleure recommandation est la fabuleuse représentation de juillet 1991 à Orange, une occasion unique pour ceux qui ne l'ont pas connue de découvrir ce que pouvait être Gwyneth Jones sur scène ! Jamais éditée (écrivez à France Télévision, ils feront peut-être un effort), elle traîne néanmoins un peu partout.

La mise en scène est nulle et Connell est obèse (mais touchante, si si...), mais le duo Jones-Rysanek, et sur scène, et en vidéo... ça arrache (pardon d'être un peu vulgaire).

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Re: Elektra

Message par aroldo » 17 août 2017, 11:21

Je n'ai pas écouté Elektra depuis des lustres. Comme le temps est à la fois triste et poisseux, j'ai remis sur le métier la seule version que je possède (jamais écoutée jusqu'à ce matin), celle que justement Tuano conseille au début de ce fil. EMI dirigée Wolfgang Sawallisch. Et bien il avait raison, Marton et Studer sont fantastiques toutes les deux, la première n'a pas encore de vibrato envahissant et elle CHANTE tout le temps. Même si le timbre n'est pas des plus gracieux, la voix accroche l'oreille et surtout elle fait passer une infinité de variations : presque lumineuse, juvénile, pour ne pas effrayer sa mère ou son beau père au début des affrontements, quasiment maternelle dans la reconnaissance, très douce, aimante, nostalgique. Et alors Studer est un ravissement de la première à la dernière de ses interventions, un miracle d'étoffe, de soie, de satin, avec un aigu inépuisable et radieux.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.

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Re: Elektra

Message par Polyeucte » 17 août 2017, 11:54

aroldo a écrit :
17 août 2017, 11:21
Je n'ai pas écouté Elektra depuis des lustres. Comme le temps est à la fois triste et poisseux, j'ai remis sur le métier la seule version que je possède (jamais écoutée jusqu'à ce matin), celle que justement Tuano conseille au début de ce fil. EMI dirigée Wolfgang Sawallisch. Et bien il avait raison, Marton et Studer sont fantastiques toutes les deux, la première n'a pas encore de vibrato envahissant et elle CHANTE tout le temps. Même si le timbre n'est pas des plus gracieux, la voix accroche l'oreille et surtout elle fait passer une infinité de variations : presque lumineuse, juvénile, pour ne pas effrayer sa mère ou son beau père au début des affrontements, quasiment maternelle dans la reconnaissance, très douce, aimante, nostalgique. Et alors Studer est un ravissement de la première à la dernière de ses interventions, un miracle d'étoffe, de soie, de satin, avec un aigu inépuisable et radieux.
Toi? Ecouter une version aussi "moderne"??
Non non non... il vaut mieux écouter ça :
Image
Inge Borkh est renversante en Elektra, loin de la virago et toujours touchante dans sa violence. Lisa Della Casa est radieuse (et vraiment, je ne l'attendais pas aussi charnelle et volcanique!) et Jean Madeira a quelque chose d'inhumain parfaitement en place. Et puis Mitropoulos... dans un très bon son pour l'époque... ça vaut vraiment l'écoute je trouve!
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Re: Elektra

Message par aroldo » 17 août 2017, 12:26

Je pense que je n'écouterai jamais assez Elektra pour collectionner les versions (Salomé, en revanche ...) Mais à ma décharge, le temps passant, j'écoute de plus en plus de disques des années 80, voire 90 :lol:

Je crois que c'est cette version que Diapason a choisi pour illustrer l’œuvre dans son coffret. Je suis donc d'autant plus sûr de ton choix, cela dit.

En attendant, j'ai réécouté (c'est en complément d'un récital de Resnik - réédité dans le coffret Decca Sound) la confrontation de la version Solti et alors, quand même, il faut rendre à Regina ce qui est à César. Elle est à la hauteur de sa légende en Clytemnestre, avec une profondeur, un timbre, un grave, qui font sonner le rôle comme jamais. Elle transpire bien plus le vice que la peur (ce qui est problématique, au fond) mais dans le genre obscène c'est génial (sans parler des 2 minutes de rire machiavélique de cochonne à la fin ...). Nilsson est intéressante, parce que le timbre a toujours eu quelque chose d'inquiétant, alors ça fonctionne bien et vocalement c'est le nirvana, surtout dans la conception "everestique" (aroldinisme fondé sur Everest) de Solti.

La scène ici rend mieux mieux que Lipovsek/Marton, grandes artistes, pourtant (et la dernière plus attentive aux mots que Nilsson), mais dont les couleurs ne s'opposent pas assez frontalement et ne sont pas, par ailleurs, pas assez chatoyantes à mon goût. Disons que chez Solti, on dirait du Klimt.
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Re: Elektra

Message par Polyeucte » 17 août 2017, 12:53

aroldo a écrit :
17 août 2017, 12:26
En attendant, j'ai réécouté (c'est en complément d'un récital de Resnik - réédité dans le coffret Decca Sound) la confrontation de la version Solti et alors, quand même, il faut rendre à Regina ce qui est à César. Elle est à la hauteur de sa légende en Clytemnestre, avec une profondeur, un timbre, un grave, qui font sonner le rôle comme jamais. Elle transpire bien plus le vice que la peur (ce qui est problématique, au fond) mais dans le genre obscène c'est génial (sans parler des 2 minutes de rire machiavélique de cochonne à la fin ...). Nilsson est intéressante, parce que le timbre a toujours eu quelque chose d'inquiétant, alors ça fonctionne bien et vocalement c'est le nirvana, surtout dans la conception "everestique" (aroldinisme fondé sur Everest) de Solti.
Je n'ai jamais écouté ce studio, étant donné que j'écoute plus un live de 65 avec la même Nilsson, la même Resnik... et Rysanek en plus (et aussi Böhm, Waëchter et Windgasse!!)...

Mais niveau Clytemnestre totalement foudroyante, je reste marqué par Mignon Dunn au MET (et quelle prestance scénique!) face à Nilsson et Rysanek, mais aussi bien sûr Varnay dans le film dirigé par Böhm (ça dégouline, c'est gluant... assez ignoble mais tellement génial!) et puis Rysanek aussi forcément... Immense dans sa profondeur.

D'ailleurs, je ne peux que recommander le disque Orfeo où on entend Rysanek dans les trois rôles sur plus de 20 ans (presque 30 si je me souviens bien) face aux plus grandes Elektra...
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Re: Elektra

Message par aroldo » 17 août 2017, 16:05

C'est intéressant ce que tu dis sur Mignon Dunn, que j'ai toujours tenue pour une mezzo un peu routinière ... allant jusqu'à éviter ses enregistrements. Tu peux développer ?
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Re: Elektra

Message par Polyeucte » 17 août 2017, 16:30

Je lui trouve un côté grande dame assez parfait, très délabrée physiquement mais avec une voix qui se tient encore très bien.
Après ça fait très longtemps que je ne l'ai pas vu ce DVD, mais elle rivalise très bien niveau charisme avec Nilsson et Rysanek...

Image
C'est peut-être aussi cette grande silhouette qui s'appuie fortement sur ses béquilles qui joue en sa faveur.
Je n'ai rien retrouvé en vidéo sur Internet pour me rafraichir les oreilles... juste cette photo...
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Re: Elektra

Message par Il prezzo » 14 mars 2019, 12:56

Juste reçu l'Elektra de Vienne Böhm 65... (Orfeo) :bounce:

Qui balaye mes 6 autres enregistrements: Karajan-Varnay-Mödl, Sawalisch-Marton-Studer (malgré ma fascination de toujours pour Marton), Layer-Behrens-Rysanek (malgré la prouesse de cette dernière -autre idole- en Klytemnestra, souvenir d'une soirée montpelliéraine torride), Barenboïm-Polaski-Meier, Sinopoli-Marc-Voigt (un ancien achat low cost pulsion...) et Perick-Vincing-Rysanek (en Chrysothemis).

Même s'il est un peu difficile de comparer live et studio, il faut reconnaitre que cette version est complètement bluffante, malgré un certain "éloignement" des voix: orchestre de feu de Böhm, mais d'une limpidité rare, Resnik en gagnante du tiercé je trouve, subjugue par sa présence et son intelligibilité rauque, Nilsson tout aussi incendiaire que Böhm, mais capable des plus subtils filés, et Rysanek, celle des trois dont la voix semble vraiment la plus lointaine dans ce remastering, mais en bête de scène attendue.
Quanto?
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Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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Re: Elektra

Message par Lucas » 20 mars 2019, 11:59

aroldo a écrit :
17 août 2017, 11:21
Je n'ai pas écouté Elektra depuis des lustres. Comme le temps est à la fois triste et poisseux, j'ai remis sur le métier la seule version que je possède (jamais écoutée jusqu'à ce matin), celle que justement Tuano conseille au début de ce fil. EMI dirigée Wolfgang Sawallisch. Et bien il avait raison, Marton et Studer sont fantastiques toutes les deux, la première n'a pas encore de vibrato envahissant et elle CHANTE tout le temps. Même si le timbre n'est pas des plus gracieux, la voix accroche l'oreille et surtout elle fait passer une infinité de variations : presque lumineuse, juvénile, pour ne pas effrayer sa mère ou son beau père au début des affrontements, quasiment maternelle dans la reconnaissance, très douce, aimante, nostalgique. Et alors Studer est un ravissement de la première à la dernière de ses interventions, un miracle d'étoffe, de soie, de satin, avec un aigu inépuisable et radieux.
C'est aussi ma version préférée car divinement chantée (et non hurlée) et dirigée (Sawallisch prend au mot la volonté de Strauss qui souhaitait que l'on dirige cela comme du Mendelssohn)

Enfin, suis-je le seul à trouver qu'il existe une parenté de timbre (avec des aigus qui restent toujours ronds) et de conception musicale (le chant primant sur les vociférations) entre Stemme et Marton?

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