Discographie Die Zauberflöte

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jerome
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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par jerome » 20 juil. 2018, 19:17

Rappel, à l'occasion de l'actuelle Zauberflöte aixoise et de la prochaine Zauberflöte salzbourgeoise, des meilleures versions d'une discographie fort riche et qui se trouve en première page de ce fil:

Version Fricsay:
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Pour une formidable homogénéité d'équipe (même si Rita Streich n'est pas une vraie Reine de la Nuit) sous la baguette délicieuse de Fricsay.

Version Böhm II:
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Pour une merveille d'équilibre et, là aussi, de travail d'équipe et d'où émerge particulièrement le plus beau Tamino de la discographie: Fritz Wunderlich. Seul petit bémol; la Reine de la Nuit de Roberta Peters dont le personnage est bien campé mais à l'aigu et au suraigu trop pointus.

Version Solti I:
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La plus belle version de la discographie: on n'a plus jamais réuni une aussi belle distribution pour cette œuvre par ailleurs ici magnifiquement dirigée et le tout dans une prise de son optimale.

Version Sawallisch:
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Pour un merveilleux travail d'équipe et 2 perles absolues: la Reine de la Nuit d'Edda Moser et le Sarastro de Kurt Moll.

Version Lombard:
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Très belle version avec une distribution de premier ordre et qui, pour une raison que je serais bien curieux de connaître, n'a toujours pas été rééditée en CD.

Versions Haitink et Levine:
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Ces 2 versions sont sorties presque en même temps et sont assez complémentaires: Haitink est dans une option assez maçonnique quand Levine s'inscrit davantage dans la lignée de Solti (conte en cinémascope). Globalement Levine a la plus belle distribution mais Haitink a peut-être un couple mère/fille (Gruberova/Popp) supérieur à celui de Levine (Donat/Cotrubas). Spécificité de la version Levine: elle restitue l'absolue intégralité des dialogues, augmentant la durée de l'oeuvre de 35 minutes ...

Versions Marriner et Abbado:
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Deux petits bijoux tant dans un travail orchestral d'orfèvre à effectif plus réduit que dans des casts vocaux globalement de toute beauté (particulièrement chez Marriner).

Versions Östman et Jacobs:
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ces deux versions baroques, sans pouvoir bien évidemment prétendre au statut de référence absolue, sont assez réussies et procurent un certain plaisir. Les distributions sont parfois de qualité et parfois très ... light mais on y trouve une homogénéité sympathique.

Reste à savoir si la version que Nézet-Séguin enregistre cet été à Baden-Baden pour DGG sera à la hauteur de ces versions de référence...

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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par Loïs » 20 juil. 2018, 20:18

jerome a écrit :
20 juil. 2018, 19:17
Version Fricsay:
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Pour une formidable homogénéité d'équipe (même si Rita Streich n'est pas une vraie Reine de la Nuit) sous la baguette délicieuse de Fricsay.
Enregistrement qui sert de support au disque ce Claude Rich expliquant la Flûte aux enfants (et qui a bercé la jeunesse de certains même si pour moi c'était encore plus la version française avec Robin, Dens & Micheau)
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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par jerome » 20 juil. 2018, 20:56

Loïs a écrit :
20 juil. 2018, 20:18
Enregistrement qui sert de support au disque ce Claude Rich expliquant la Flûte aux enfants (et qui a bercé la jeunesse de certains)
Oui j'en fais partie même si pour moi très rapidement la version Solti l'a vite remplacé.

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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par Lucas » 23 juil. 2018, 13:52

Pour moi et cela ne surprendra personne (surtout pas Jérôme qui connait mes goûts), Marriner l'emporte de la tête et des épaules en raison de la Pamina d'une élégance suprême de Kiri Te Kanawa (mais, bon, je suis fan ...) magnifiquement entourée (Studer qui n'est pas une cocotte en papier, Van Dam, Ramey, Bär and co) et dirigée (on dirait presque de la musique de chambre)

Gardiner, quant à lui, signe l'une de ses plus belles réussites chez Mozart avec une direction vive et translucide sans les sécheresse et les brutalités qu'on entend trop souvent chez les baroqueux et avec une distribution jeune et vivante.

Impossible aussi de me passer de Klemperer même s'il se passe des récitatifs. La distribution parle d'elle même (Gedda, Janowitz, Berry, Popp, Ludwig ...) en dépit des lenteurs du chef.

En revanche, je n'aime guère Fricsay (pourtant l'un de mes chefs préférés) en raison des aigreurs de Stader qu'il a pourtant distribuée un peu partout et qui grève une bonne partie de ses Mozart.

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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par jerome » 10 déc. 2020, 21:57

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Enfin cette version enregistrée en 1977 et anciennement parue en 33t par Barclay en 1978 se voit rééditée 42 années plus tard pour la première fois en CD par DECCA ! Comme quoi ... patience et longueur de temps ...
Autant le dire tout de suite, en dépit de petites réserves légitimes, quel plaisir de redécouvrir cette interprétation dans un report numérique impeccable ! En fait les réserves portent surtout sur la direction de Lombard qui alterne de grandes réussites et des moments non pas de torpeur mais d'une certaine langueur dans quelques tempi qui auraient gagné à davantage de nervosité. Ceci dit, rien de rédhibitoire et nous avons tout de même au global une battue ample et une conception de l'ouvrage assez traditionnelle. L'autre petite réserve qui est un peu adossée à la première, c'est le léger manque d'homogénéité dans l'option dramaturgique de l'œuvre : on sent que Lombard essaye de rendre justice aux deux dimensions possibles de La Flûte enchantée : à la fois la grande célébration maçonnique et le conte mais sans que ça fonctionne pleinement à tous les coups ... Il n'atteint pas la nervosité théâtrale d'un Solti, d'un Sawallisch, d'un Levine ou d'un Marriner, ne peut prétendre à la splendeur du phrasé mozartien d'un Böhm ni à la recherche hédoniste du son d'un Karajan (en même temps Strasbourg n'est ni Berlin ni Vienne ...), ... En fait, Lombard fait un peu tout mais il manque un petit quelque chose ! J'avoue que je pinaille un peu ...
En revanche, la distribution est une des plus belles et homogènes de toute la discographie et je payerais très cher pour en avoir une pareille aujourd'hui !
Kiri Te Kanawa est une Pamina idéale; certes le personnage sera encore plus fouillé avec Neville Marriner (autre magnifique intégrale !) mais que cette voix et ce chant sont sublimes. Peter Hofmann concurrence assez mal les grands Tamino qui l'ont précédé (on rappellera combien furent exceptionnels Wunderlich et Burrows, entre autres ...), difficilement ceux qui lui furent contemporains (notamment Araiza, ...) mais il surclasse assez aisément les titulaires récents du rôle. Son Tamino se montre viril à souhait et le chant est bien mené. Kurt Moll signe là certainement son meilleur Sarastro (il est au sommet de ses fabuleux moyens), moins vert qu'avec Sawallisch, plus onctueux et opulent qu'avec Davis et Solti 2. Il est l'autorité et la tendresse réunies. Edita Gruberova signe là, elle aussi, certainement sa meilleure Reine de la Nuit vocalement parlant tout en étant déjà parfaitement le personnage (même si l'on sait qu'elle sera dramatiquement plus impressionnante encore avec Harnoncourt). Philippe Huttenlocher est un splendide Papageno qui soutient parfaitement la comparaison avec les plus illustres titulaires du rôle (Prey et Berry notamment ...) : timbre chaleureux, chant généreux, caractérisation impeccable ! La Papagena de Kathleen Battle est un petit bijou et est peut-être la meilleure de la discographie : féminine, mutine, fruitée de timbre et de chant, elle ne peut que faire fondre l'auditeur ! On ne peut que louer également l'Orateur de grande classe d'un José van Dam qui livre là une leçon de chant à tomber (et que son prochain Sarastro karanesque ne pourra pas pleinement renouveler tant la tessiture le malmènera).
Donc une version parmi les meilleures et qui s'écoute avec beaucoup de plaisir mais qui n'atteint pas le sommet absolu en raison d'une direction certes très solide mais trop hybride dans sa conception de l'œuvre.

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Re: Discographie Die Zauberflöte

Message par Aldys » 11 déc. 2020, 06:03

Je suis très émue car c'est avec la flute enchantée de Marriner , acheté un jour par mon père à la fnac, qu'à 12 ans j'ai découvert et ensuite littéralement tombé dans l'opéra. cet enregistrement est une merveille. et cet opéra me surprends à chaque réécoute. :)

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