Concert Gershwin- Krivine- Montpellier- 20/07/2018

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JdeB
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Concert Gershwin- Krivine- Montpellier- 20/07/2018

Message par JdeB » 26 juil. 2018, 12:14

George Gershwin :
Cuban Overture – Concerto pour piano en fa – Rhapsody in Blue – An American in Paris

Louis Schwizgebel (piano)
Orchestre national de France, Emmanuel Krivine (direction)

Montpellier, Le Corum, le 20 juillet 2018

Emmanuel Krivine
fait partie, aux côtés de F. Layer et de M. Janowski, du trio de tête des chefs d’orchestre les plus souvent invités du festival où il a effectué ses débuts dès 1986, un an après la création de cette manifestation, avec une bonne douzaine d’invitations depuis.
Par contre, jusques ici, Gershwin n’a que fort peu été programmé ici même si on trouve trace d’une suite de Porgy and Bess dans une transcription de Glenn Gould, il y a 20 ans.
Pendant de la « Nuit américaine » donnée à Orange il y a deux et publiée en DVD depuis, cette soirée constitue incontestablement le plus grand succès de billetterie de l’édition 2018 et un vrai triomphe public.

Il débutait avec beaucoup d’allant, de célérité et un grand éclaboussement de couleurs fauvistes par l’Ouverture cubaine de 1932 où l’on entendait des instruments fort typiques et de formes inhabituelles dans la nef du Corum (bongo, claves, gourdes et maracas).
Dans le Concerto pour piano en fa de 1925, Emmanuel Krivine maîtrise formidablement le discours, ses scansions, ses ressorts et son architecture globale comme de détail avec une approche qui francise le style de l’Américain qu’il replace ainsi dans l’orbite de Ravel et de Milhaud. Le pianiste suisse Louis Schwizgebel, moins juvénile qu’il ne paraît du haut de sa longiligne silhouette, se met au diapason de cette élégante clarté avec maîtrise et sensibilité mais peine à électriser dans les passages les plus rapides.

Krivine ne pousse guère le tempo, bien au contraire, dans la fameuse mélodie de l’entame d’Un Américain à Paris (1928) ni dans Rhapsody in Blue (1924) qu’il sert en grand technicien mais sans le piment ni le côté canaille souhaité. Il aurait dû peut-être s'inspirer de la gouaille chic de Poulenc…

Après avoir offert son bouquet à une instrumentiste, il a prononcé un petit discours pour dire son bonheur d’être là, se féliciter de la meilleure santé de l’Opéra national de Montpellier, souhaiter bonne vacances à ses troupes et se réjouir que la palette du festival s’enrichisse aussi d’ouvrages moins rares que ceux de « Shreker, Martucci ou Zemlinsky, dont ne savait même pas écrire le nom » et nous faire cadeau d’un vrai bis, le final d’Un Américain à Paris .

Jérôme Pesqué
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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