Concert Riccardo Chailly et la Filarmonica della Scala - PP - 26/01/2018

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Concert Riccardo Chailly et la Filarmonica della Scala - PP - 26/01/2018

Message par HELENE ADAM » 26 janv. 2018, 19:27

Orchestra Filarmonica della Scala - Milan


Riccardo Chailly


Programme Russe d'enfer ce soir à la Philharmonie de Paris :Jumpy:


Piotr Ilitch Tchaïkovski
Symphonie n° 2

Entracte

Dmitri Chostakovitch
Lady Macbeth du district de Mtsensk, suite op. 29a

Igor Stravinski
Petrouchka
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Concert Riccardo Chailly et la Filarmonica della Scala - PP - 6/01/2018

Message par micaela » 26 janv. 2018, 19:54

Tu veux dire 26/1 ? Parce que 6/1, ce ne sont plus des nouvelles fraîches...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Concert Riccardo Chailly et la Filarmonica della Scala - PP - 6/01/2018

Message par HELENE ADAM » 26 janv. 2018, 22:56

micaela a écrit :
26 janv. 2018, 19:54
Tu veux dire 26/1 ? Parce que 6/1, ce ne sont plus des nouvelles fraîches...
Oui c'était bien ce soir 😊
Avec un bis : L'ouverture de la gazza ladra...waouh...
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Concert Riccardo Chailly et la Filarmonica della Scala - PP - 26/01/2018

Message par HELENE ADAM » 31 janv. 2018, 10:33

Magnifique programme, l’orchestre de la Scala de Milan qui brille de mille couleurs avec son maestro, dans le cadre de ces prestigieuses invitations que réussit la Philharmonie de Paris pour des prix tout à fait raisonnables.

Le public est connaisseur d’ailleurs, en moyenne plutôt jeune, il n’applaudit pas de manière intempestive, respecte le silence qui doit suivre la fin d’une oeuvre pour laisser l’émotion intacte au lieu d’interrompre les dernières notes par des hurlements et il évite de tousser pendant les morceaux. Bref il est très différent de celui de l’opéra de Paris....
Mais je voudrais également souligner l’intelligence des choix de programmes de ces concerts qui proposent des oeuvres sur un thème –la Russie en l’occurrence- tout en sachant éviter les airs les plus connus. Quitte à offrir un vrai “tube” du classique en bis pour la plus grande joie des spectateurs.

Ainsi en est-il de la deuxième symphonie de Tchaikovsky. C’est une oeuvre assez courte, qui a donné lieu à deux versions (1873 et 1881). Les reconstitutions de la première version permettent de suivre les affres de la création du compositeur torturé qu’était Piotr Illitch, tant il a remanié les principaux mouvements entre ses deux versions.
Ainsi reconstruite, peaufinée, allégée, la deuxième symphonie, sans être une oeuvre majeure du compositeur russe à mon sens, a beaucoup de charme : elle a un grand équilibre de thèmes, un final extrêmement séduisant et une foule de références aux thèmes folkloriques russes très plaisante. Ces mélodies sont parfois soulignées par un solo de cor (dans l’introduction assez lente, c’est du plus bel effet), parfois par un jeu subtil de cordes, ou un ensemble de bois. Subtile et remplie de finesses, l’oeuvre se laisse écouter sans brutalité, tout doucement, avec quelques passages très lyriques, d’autres plus menaçants, des changements de tonalité et beaucoup de richesses harmoniques. Final grandiose.
Belle ovation pour les musiciens et le maestro.

Suivait la suite que Chostakovitch a tiré de son opéra Lady Macbeth du district de Mtsensk. L’opéra est une oeuvre monumentale que je trouve personnellement terriblement émouvante et forte. Nous sommes en 1936 quand Chostakovitch alors compositeur officiel du régime soviétique, présente cet opéra de bruits et de fureurs, où Chostakovitch veut dénoncer la mentalité réactionnaire des riches marchand russes et met en scène l’assassinat par son héroine Katerina Ismaïlova, de ses “abjects oppresseurs”.
Alors que l’opéra connaissait un vive succès en URSS, Staline le condamna immédiatement, au nom du fait que la musique était inaudible, un véritable “chaos”. En réalité c’est l’amoralité du thème qui choqua les censeurs staliniens : une femme qui revendiquait sa liberté, se débarrassait d’un beau-père abusif et poussait son amant à tuer son mari.
Le terme de “chaos” symbolise par ailleurs très bien une oeuvre très audacieuse sur le plan des choix d’instrumentation et d’orchestration mais c’est justement ce qui en fait une composition magistrale qui vous bouleverse immédiatement.
Pour sa suite, Chostakovitch, réutilisa des interludes musicaux qui séparent chaque scène de l’opéra: les scènes 2 et 3, 7 et 8, puis 6 et 7. Il avait choisi les plus puissamment dramatiques et violents, donnant une oeuvre symphoniques qui se suffit à elle-même (un peu comme la géniale suite tirée par Strauss de son opéra Rosenkavalier).

Inutile de dire que Riccardo Chailly aime ces oeuvres puissamment contrastées et qu’il sait jouer de toutes les couleurs et de toutes les sonorités de son orchestre pour valoriser une composition complexe et pénétrante.
Après la pause, le Petrouchka de Stravinski, avec piano, clavecin, xylophone, celesta et autres instruments “ludiques”, est si bien interprété qu’on verrait presque le pantin s’agiter devant nos yeux. C’est burlesque et joyeux comme il se doit, tout le monde s’amuse, c’est enlevé, très peu académique, très vivant. Du grand art tout simple et magique.

Le public déchainé accumule les rappels et le maestro finit par nous accorder un bis, la jubilatoire ouverture de la Gazza Ladra de Rossini, qui ne peut que mettre de bonne humeur une salle philharmonique qui baigne alors dans une sorte de bonheur suprême.
Quels tempi délicieux, quel talent magnifique, quelle précision des vocalises instrumentales, quels échos des cordes aux bois, des vents aux percussions... Bref, à génial compositeur, répond un génial chef sur sa petite estrade rouge, venu tout droit de la Scala pour notre plus grande joie.

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