Venusberg - Orchestre Français des Jeunes - Fabien Gabel- Philharmonie de Paris - 12/12/2017

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HELENE ADAM
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Venusberg - Orchestre Français des Jeunes - Fabien Gabel- Philharmonie de Paris - 12/12/2017

Message par HELENE ADAM » 13 déc. 2017, 07:52

Venusberg

Philharmonie de Paris
Mardi 12 décembre 2017


Programme du concert :

Richard Wagner
- Tannhaüser : ouverture et Bacchanale du Venusberg (1842)
- Wesendonck Lieder (1858)
Der Engel
Stehe Still
Im Treibhaus
Schmerzen
Träume

Richard Strauss
- Le Chevalier à la Rose, suite pour orchestre opus 59 (1944)

Maurice Ravel
- La Valse, poème chorégraphique (1920)

Orchestre Français des Jeunes
Mélanie Diener : soprano
Fabien Gabel : direction

Photo du site de l'OFJ- le concert -
Image

Fabien Gabel, Mélanie Diener et l'OFJ ont donné deux concerts de suite avec ce programme : l'un le 10 décembre au théâtre impérial de Compiègne, l'autre le 12 décembre à la Philharmonie de Paris.

Programme exigeant s'il en est, mais musicalement magnifique que celui du concert donné triomphalement à la PP hier soir par de très jeunes et très talentueux musiciens.

L'orchestre français des jeunes a été créé en 1982 par le Ministère de la Culture et se renouvelle régulièrement puisqu'il est composé exclusivement de meilleurs élèves des conservatoires. Il donne la possibilité à de jeunes talents se destinant à la carrière de musiciens d'orchestre professionnels, de travailler dans des conditions idéales, sous la direction de grands chefs.
Il a été dirigé par Emmanuel Krivine, Marek Janowski, Jesus Lopez-Cobos, Jean-Claude Cadassesus notamment.
Fabien Gabel est à sa tête depuis cette année.

Une répétition du concert à la PP - photo Fabien Gabel
Image

Talent et enthousiasme, tels sont les premiers mots qui viennent à l'esprit dès que ces tout jeunes gens entrent en scène à la PP et s'installent rapidement mais sans stress apparent à leurs pupitres. Nous sommes en formation grand orchestre avec grosse caisse et autres instruments de batterie impressionnants, 8 contrebasses, deux harpes, cuivres et bois en grand nombre. L'acoustique de la PP révèle toute somptueuse beauté avec ce style de musique comme d'habitude et, si jeunes soient-ils, nos musiciens ne sont pas en reste pour éblouir un public ravi.

Il faut dire qu'il a un plaisir presque jubilatoire à jouer ces oeuvres sous la battue énergique de Fabien Gabel qui ne ménage pas non plus ses efforts, applaudi par ses jeunes musiciens après chaque oeuvre.

L'ouverture de Tannhaüser ne se présente plus : après un début un tout petit peu laborieux, l'orchestre prend son élan et sonne magnifiquement tout au long de cette partition phénoménale qui alterne sans cesse force et douceur, leitmotiv obsessionnels et explosions de sons, cuivres et cordes (avec diverses techniques) et donne une belle part aux cymbales et aux percussions.

Suivent les Wesendonck Lieder interprétés par une Mélanie Diener en belle forme vocale pour les deux premiers Lieder, mais qui est difficulté dans les aigus pour le troisième avant de retrouver ses marques pour les deux derniers.

Mais je crois que ce qui m'a le plus impressionnée, a été l'interprétation juvénile, enlevée, enthousiaste et sans temps morts de la superbe suite de Strauss. Ca pétillait de tous les côtés, les musiciens dansaient presque en rythme et je crois que cela faisait longtemps que je ne l'avais pas entendue joué avec autant de conviction communicative.

La Valse de Ravel est aussi un fort beau morceau, un peu difficile à négocier dans son début avec ses trémolos de cordes en sourdine (un peu mais pas trop pour ne pas étouffer le son, c'est pas facile) tandis que les bassons donnent une couleur mélancolique avant qu'une deuxième valse ne se substitue avec cordes et hautbois puis un troisième et progressivement on passe de Ravel à Strauss (Johann) dans un formidable mouvement de valse fort bien négocié par les jeunes musiciens.
Cette Valse avait été écrite par Ravel en hommage à Vienne et à Strauss, il faut imaginer un tourbillon de formes encore imprécises composé de couples valsant avant de les voir réellement et de se laisser emporter par la beauté d'un grand bal à Vienne au 19ème siècle.

Bref un fort beau concert et le plaisir de voir jouer un tout jeune orchestre (souvenirs, souvenirs, mes compagnons étaient encore bien plus jeunes mais j'ai reconnu la foi et l'enthousiasme... :wink: )
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Venusberg - Orchestre Français des Jeunes - Fabien Gabel- Philharmonie de Paris - 12/12/2017

Message par Adalbéron » 13 déc. 2017, 11:24

La Valse, pour moi, c'est plutôt une œuvre d'après le cataclysme. Une œuvre sur le "monde d'hier". Ça se gâte un peu quand même à la fin...
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth

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Re: Venusberg - Orchestre Français des Jeunes - Fabien Gabel- Philharmonie de Paris - 12/12/2017

Message par Il prezzo » 13 déc. 2017, 14:15

Je reproduis et complète ce que j'avais écrit dans le fil / Nina Stemme & Strauss...
L'Orchestre Français des Jeunes s'est littéralement éclaté hier soir avec la Suite du Chevalier à la Rose.
Çà faisait plaisir à voir. Les 2 premiers altistes en particulier, qui échangeaient sans cesse regards et gestes de connivence, ainsi que le percussioniste.
Il est vrai que ce condensé en 20mn de 3h d'opéra a un côté bordélique et "trop plein", sans les transitions habiles que Strauss a pu mettre dans ses véritables poèmes symphoniques, que résume exactement cette remarque chopée dans le programme « l’expression musicale la plus condensée du “toujours plus” d’un désir qui s’inassouvit lui-même de son perpétuel assouvissement » (remarque appliquée à Tannhäuser en fait, mais je trouve que le "toujours plus" marche aussi pour cette Suite).
L'orchestre s'est tout autant éclaté d'ailleurs avec la Bacchanale de Tannhäuser, et la Valse de Ravel, pièces aussi "électriques" que le Strauss. J'ai ouï un jeune violoniste à l'entracte qui racontait à son père combien il était déjà épuisé, le bras tétanisé après l'exercice wagnérien.
Les Wesendonck ont pâti, quant à eux, d'une Melanie Diener, certes puissante, idiomatiquement correcte, et à l'évidence expérimentée dans ce répertoire des longues phrases wagnériennes, mais au timbre parfois engorgé.
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Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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Re: Venusberg - Orchestre Français des Jeunes - Fabien Gabel- Philharmonie de Paris - 12/12/2017

Message par HELENE ADAM » 08 avr. 2018, 14:30

Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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