Berg - Lulu - Daniel/Warlikowski - La Monnaie - DVD - 2014
Posté : 09 oct. 2014, 11:46
Lulu
Chef d'orchestre Paul Daniel
Metteur en scène Krzysztof Warlikowski
Décors, Costumes Malgorzata Szczesniak
video Denis Guéguin
Lumières Felice Ross
Chorégraphie Claude Bardouil
Dramaturge Christian Longchamp
~
Lulu Barbara Hannigan
Gräfin Geschwitz Natascha Petrinsky
Gymnasiast/Groom Frances Bourne
Maler/Neger Tom Randle
Dr. Schön/Jack The Ripper Dietrich Henschel
Alwa Charles Workman
Schigolch Pavlo Hunka
Tierbändiger/Athlet Ivan Ludlow
Prinz/Kammerdiener/Marquis Robert Wörle / Albrecht Kludszuweit
Theaterdirektor/Bankier Rúni Brattaberg
Mutter Mireille Capelle
Kunstgewerblerin Beata Morawska
Journalist Benoît De Leersnyder
Polizeikommissar/Medizinalrat/Professor Gérard Lavalle
Diener Charles Dekeyser
Enregistrée à la Monnaie en octobre 2012
DVD BelAir sortie prévue le 13 octobre 2014
Longtemps, jusqu’au début des années 2000, la vidéographie de Lulu a été réduite à l’excellente production de Glyndebourne 1996 avec C. Schäfer. Aujourd’hui nous disposons d’au moins cinq autres versions, captées entre 1962 et 2012, à Vienne avec E. Lear sous la direction de K. Böhm, au Met avec J. Migenes sous celle de J. Levine, à Zurich avec L. Aikin tandis que deux DVD immortalisent la formidable Lulu de Patricia Petibon, à Salzbourg et à Barcelone. (Une bande de la légendaire production boulez/ Chéreau circulant sous le manteau).
Mais la plus envoutante Lulu d’aujourd’hui, Barbara Hannigan, les surclasse toutes dans un tour de force comme on en voit peu. Il est difficile de trouver des mots pour décrire une telle incarnation tant une certaine critique a galvaudé tous les superlatifs. Il faut peut-être se contenter de lire et de relire et de méditer la lettre ouverte, texte étincelant et étreignant, que la soprano canadienne adresse à sa « bien aimée » Lulu où elle évoque le syndrome de Stockholm puis la « culpabilité du survivant » qui la relient désormais à ce personnage unique. Comme nous sommes fiers sur ODB-Opéra d’avoir publié sa première interview en français dès 2005 ! Elle se trouve ici :
viewtopic.php?f=21&t=14625
On sait que K. Warlikowski est un metteur génial et inégal. Il signe là un de ses spectacles les plus justes et les purs. L’un des plus poétiques aussi. Il fait de Lulu une danseuse au destin inaccompli de ballerine, le cygne noir de Piotr Ilitch Tchaïkovski, Odile. Il insère donc un personnage inspiré du fameux ballet, avatar du sorcier Rothbart, incarnation de cette malédiction qui fait de Lulu la proie des hommes qu’elle fascine, épée de Damoclès qui pèse sur elle gravement. Dans un univers où l’enfance de Lulu reflue parfois dans son présent sous les traits d’un double ajouté d’elle-même, « Petite Lulu » (Sarah Rawart). Bien sûr nous sommes bien loin du monde de la danse classique « rococo » et amidonné ; Warlikowski nous plonge dans toute l’âpreté du drame.
Le reste de la distribution ne gravite pas sur ces cimes mais, bien loin de démériter, apporte son concours à cette version de référence.
Jérôme Pesqué
Chef d'orchestre Paul Daniel
Metteur en scène Krzysztof Warlikowski
Décors, Costumes Malgorzata Szczesniak
video Denis Guéguin
Lumières Felice Ross
Chorégraphie Claude Bardouil
Dramaturge Christian Longchamp
~
Lulu Barbara Hannigan
Gräfin Geschwitz Natascha Petrinsky
Gymnasiast/Groom Frances Bourne
Maler/Neger Tom Randle
Dr. Schön/Jack The Ripper Dietrich Henschel
Alwa Charles Workman
Schigolch Pavlo Hunka
Tierbändiger/Athlet Ivan Ludlow
Prinz/Kammerdiener/Marquis Robert Wörle / Albrecht Kludszuweit
Theaterdirektor/Bankier Rúni Brattaberg
Mutter Mireille Capelle
Kunstgewerblerin Beata Morawska
Journalist Benoît De Leersnyder
Polizeikommissar/Medizinalrat/Professor Gérard Lavalle
Diener Charles Dekeyser
Enregistrée à la Monnaie en octobre 2012
DVD BelAir sortie prévue le 13 octobre 2014
Longtemps, jusqu’au début des années 2000, la vidéographie de Lulu a été réduite à l’excellente production de Glyndebourne 1996 avec C. Schäfer. Aujourd’hui nous disposons d’au moins cinq autres versions, captées entre 1962 et 2012, à Vienne avec E. Lear sous la direction de K. Böhm, au Met avec J. Migenes sous celle de J. Levine, à Zurich avec L. Aikin tandis que deux DVD immortalisent la formidable Lulu de Patricia Petibon, à Salzbourg et à Barcelone. (Une bande de la légendaire production boulez/ Chéreau circulant sous le manteau).
Mais la plus envoutante Lulu d’aujourd’hui, Barbara Hannigan, les surclasse toutes dans un tour de force comme on en voit peu. Il est difficile de trouver des mots pour décrire une telle incarnation tant une certaine critique a galvaudé tous les superlatifs. Il faut peut-être se contenter de lire et de relire et de méditer la lettre ouverte, texte étincelant et étreignant, que la soprano canadienne adresse à sa « bien aimée » Lulu où elle évoque le syndrome de Stockholm puis la « culpabilité du survivant » qui la relient désormais à ce personnage unique. Comme nous sommes fiers sur ODB-Opéra d’avoir publié sa première interview en français dès 2005 ! Elle se trouve ici :
viewtopic.php?f=21&t=14625
On sait que K. Warlikowski est un metteur génial et inégal. Il signe là un de ses spectacles les plus justes et les purs. L’un des plus poétiques aussi. Il fait de Lulu une danseuse au destin inaccompli de ballerine, le cygne noir de Piotr Ilitch Tchaïkovski, Odile. Il insère donc un personnage inspiré du fameux ballet, avatar du sorcier Rothbart, incarnation de cette malédiction qui fait de Lulu la proie des hommes qu’elle fascine, épée de Damoclès qui pèse sur elle gravement. Dans un univers où l’enfance de Lulu reflue parfois dans son présent sous les traits d’un double ajouté d’elle-même, « Petite Lulu » (Sarah Rawart). Bien sûr nous sommes bien loin du monde de la danse classique « rococo » et amidonné ; Warlikowski nous plonge dans toute l’âpreté du drame.
Le reste de la distribution ne gravite pas sur ces cimes mais, bien loin de démériter, apporte son concours à cette version de référence.
Jérôme Pesqué