Oui, je suis bien revenue d'Aix "bouleversifiée"...quetzal a écrit :Certes Jérôme , tant qu'on écoute l'opéra au disque . Mais tu as observé comme moi que nombreux sont les ODBiens qui sont allés voir Dessay à Aix et qui en sont revenus "bouleversifiés" ( idem pour la critique)jerome a écrit :C'est bien là tout le problème! Tant qu'on n'en reviendra pas au fondamental qui est de commencer par vouloir le meilleur vocalement et qu'on privilégiera la mise en scène au détriment des voix, on n'en sortira pas!julien10 a écrit :J''ai juste un peu de mal a imaginer Gheorghiu , Devia, Harteros dans les mises en scène du Met ou Aix!
qu'est ce qu'on en a à foutre dans l'absolu de la mise en scène du Met ou de celle d'Aix ???
C'est la Traviata DE VERDI qu'il faut servir!
( Perso j'avais été extrêmement critique ici même sur ce que j'entendais en direct , mais je n'avais pas l'image )
Donc l'opéra est un assemblage complexe .
Et si c'est une "Traviata de Dessay" et que ça marche comme ça ! Et bien on attendra pour avoir une Traviata de Verdi .
(le NYTimes conclut :At the end, when the lights came up and Ms. Dessay stood onstage for a solo bow, looking haunted in a frumpy coat over her satin slip, the ovation was huge. ) "l'ovation fut énorme" ...
Très clairement depuis que je suis né je cherche une Traviata (sur scène) , je n'ai rencontré que June Anderson à une grande époque et ça n'a pas duré longtemps .
Bernard
Comme je l'ai dit par ailleurs, Dessay n'a peut-être pas les moyens d'une Traviata, mais personnellement, dans ce contexte théâtral et avec cette intensité là, je m'en f*** complètement. On est en présence d'un très très grand théâtre, d'une immense émotion et d'une alchimie entre interprètes, production, metteur en scène et chef, qui fait que cet OLNI (objet lyrique non identifié) est tout simplement de l'art avec un A.
Ensuite, on peut toujours pinailler sur tel ou tel truc et décortiquer chaque note dans le sens de la longueur... Personnellement, quand je vais à l'opéra, c'est pour être émue, transportée, etc... Là, je l'ai été, et je dis "Merci" aux artisans de ce travail.
(Dans un tout autre style, un des plus grands chocs "baroques" que j'ai eu, c'est l'Armide de Sylvie Brunet qui n'avait ni la voix ni le style du rôle. Elle a carbonisé les planches sous la direction d'Herreweghe au TCE, je ne m'en suis pas remise. Elle a "été" Armide. J'ai beau savoir que ce n'était pas "ça" -surtout quand on a Howard Crook et Véronique Gens en face...- j'ai été vraiment secouée par cette incarnation, qui ne valait sans doute que dans ce contexte là. Et franchement, des productions baroques qui m'ont autant émerveillée, malgré cette distribution étonnante du rôle-titre, je les compte encore sur les doigts des 2 mains. Alors... )
Conclusion, un rôle, ce n'est pas forcément QUE un/e interprète = le rôle, c'est AUSSI une production, un contexte, une soirée, un entourage, qui transcendent la pure vocalité d'un/e seul/e... Une excellente Traviata avec un chef moyen, des protagonistes routiniers et une mise en scène ratée, combien de temps crois-tu qu'elle va le demeurer, ce soir-là, excellente ?
De toute façon, Jérôme, tu n'aimes pas Dessay, on l'a compris. Pourquoi le marteler ainsi ? Ses admirateurs sont parfaitement conscients de ses limites (comme pour tout chanteur)...[/b]