DVD La Traviata - Langree/Sivadier - Aix 2011
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DVD La Traviata - Langree/Sivadier - Aix 2011
...Ou le Triomphe de la Musique !
Oh ! Je vois d'ici déjà les sourires ironiques des détracteurs et des contempteurs de cette production aixoise de 2011, à la lecture de mon titre !
Cependant cette toute nouvelle édition DVD de Traviata permet de remettre certaines choses à leur juste place.
En sortant de L'Archevêché l'été dernier, je m'étais interrogé sur le bien fondé de cette prise de rôle européenne ( deux ans auparavant elle avait inauguré ce rôle en Amérique, triomphalement parait-il ), de notre Dessay nationale.
Natalie Dessay - ce n'est un secret pour personne - même pas pour elle, je crois - n'a pas les moyens " naturels " du rôle; une certaine épaisseur dans le medium, une puissance lui font défaut. Seulement voilà : C'est Natalie Dessay, et son incarnation tant vocale que dramatique sont telles qu'elle ne peut qu'enthousiasmer.
Ce n'est pas une Traviata " traditionnelle"; c'est La Traviata DE Dessay. Les aigüs, les sons filés, sont absolument sublimes, et elle bouleverse par le dramatisme qu'elle y met.
C'est là que le travail de Jean-François Sivadier entre en jeu. Il est clair que ce spectacle a été fait AUTOUR de la personnalité de Natalie Dessay.
J'étais sorti un peu décontenancé par cette mise en scène tour à tour mise en abîme, mise en scène " en construction", ou spectacle achevé.
De très belles images poétiques : les pluies de poudre d'or qui rythment les tableaux, les petites toiles peintes représentant nuages ou prairies fleuries, le sublime rideau bleu nuit zébré de traits d'or, les lustres de cristal qui montent ou descendent au gré de scène... Et surtout, cela saute au visage lors du visionnage : une extraordinaire direction d'acteurs. Sivadier a su rendre palpable des émotions qui peuvent vous bouleverser jusqu'aux larmes; certes cette partition est émouvante, mais jamais aussi désespérément qu'ici. Après on peut arguer du fait de la grande jeunesse de Castrenovo par rapport à Dessay - ce qui faisait totalement illusion dans la salle, et qui est plus évidemment cruel ici; mais qu'importe : ces chanteurs-là vous brûleront tant ils se livrent à vous sans concession. A ce titre, le prélude du III peut vous clouer sur place par l'émotion - pourtant si simple que Sivadier a rendu au travers de Dessay. Et puis la dernière image, où Natalie s'avance face au public pour s'écrouler brutalement sur le dernier accord orchestral : inoubliable. Mais tant de choses seraient à décrire !...
Je reste toujours aussi subjugué par l'extraordinaire direction musicale de Louis Langrée à la tête du London Symphony Orchestra, de la représentation à l'enregistrement, cette interprétation reste une des plus accomplie à mon sens pour cet ouvrage.
Charles Castronovo avait eu a subir certaines foudres des critiques " spécialisés " l'été passé; personnellement je l'avais trouvé formidable à la scène. Le DVD lui donne un supplément d'âme absolument inouï... Et son interprétation d'Alfredo est exemplaire; je le maintiens; là où des ténor " ténorisent "à qui mieux-mieux, Castrenovo chante admirablement donc, qualité à laquelle s'ajoute celle d'un charme physique incontestable.
Ludovic Tezier - quoique un peu trop " grand frère " en rapport d'âge à côté de Castrenovo, puisque sensé incarné le père d'Alfredo, déroule son habituelle leçon de chant : incontournable !
Avec des seconds rôles très habités, et excellemment distribués , cette production a de nombreux atouts dans sa manche. Il faut au moins l'avoir vue une fois. C'est une version incomparable - dans le sens littéral du mot - qui mérite la (re)connaissance de tout amateur d'art lyrique.
1 DVD Virgin
Oh ! Je vois d'ici déjà les sourires ironiques des détracteurs et des contempteurs de cette production aixoise de 2011, à la lecture de mon titre !
Cependant cette toute nouvelle édition DVD de Traviata permet de remettre certaines choses à leur juste place.
En sortant de L'Archevêché l'été dernier, je m'étais interrogé sur le bien fondé de cette prise de rôle européenne ( deux ans auparavant elle avait inauguré ce rôle en Amérique, triomphalement parait-il ), de notre Dessay nationale.
Natalie Dessay - ce n'est un secret pour personne - même pas pour elle, je crois - n'a pas les moyens " naturels " du rôle; une certaine épaisseur dans le medium, une puissance lui font défaut. Seulement voilà : C'est Natalie Dessay, et son incarnation tant vocale que dramatique sont telles qu'elle ne peut qu'enthousiasmer.
Ce n'est pas une Traviata " traditionnelle"; c'est La Traviata DE Dessay. Les aigüs, les sons filés, sont absolument sublimes, et elle bouleverse par le dramatisme qu'elle y met.
C'est là que le travail de Jean-François Sivadier entre en jeu. Il est clair que ce spectacle a été fait AUTOUR de la personnalité de Natalie Dessay.
J'étais sorti un peu décontenancé par cette mise en scène tour à tour mise en abîme, mise en scène " en construction", ou spectacle achevé.
De très belles images poétiques : les pluies de poudre d'or qui rythment les tableaux, les petites toiles peintes représentant nuages ou prairies fleuries, le sublime rideau bleu nuit zébré de traits d'or, les lustres de cristal qui montent ou descendent au gré de scène... Et surtout, cela saute au visage lors du visionnage : une extraordinaire direction d'acteurs. Sivadier a su rendre palpable des émotions qui peuvent vous bouleverser jusqu'aux larmes; certes cette partition est émouvante, mais jamais aussi désespérément qu'ici. Après on peut arguer du fait de la grande jeunesse de Castrenovo par rapport à Dessay - ce qui faisait totalement illusion dans la salle, et qui est plus évidemment cruel ici; mais qu'importe : ces chanteurs-là vous brûleront tant ils se livrent à vous sans concession. A ce titre, le prélude du III peut vous clouer sur place par l'émotion - pourtant si simple que Sivadier a rendu au travers de Dessay. Et puis la dernière image, où Natalie s'avance face au public pour s'écrouler brutalement sur le dernier accord orchestral : inoubliable. Mais tant de choses seraient à décrire !...
Je reste toujours aussi subjugué par l'extraordinaire direction musicale de Louis Langrée à la tête du London Symphony Orchestra, de la représentation à l'enregistrement, cette interprétation reste une des plus accomplie à mon sens pour cet ouvrage.
Charles Castronovo avait eu a subir certaines foudres des critiques " spécialisés " l'été passé; personnellement je l'avais trouvé formidable à la scène. Le DVD lui donne un supplément d'âme absolument inouï... Et son interprétation d'Alfredo est exemplaire; je le maintiens; là où des ténor " ténorisent "à qui mieux-mieux, Castrenovo chante admirablement donc, qualité à laquelle s'ajoute celle d'un charme physique incontestable.
Ludovic Tezier - quoique un peu trop " grand frère " en rapport d'âge à côté de Castrenovo, puisque sensé incarné le père d'Alfredo, déroule son habituelle leçon de chant : incontournable !
Avec des seconds rôles très habités, et excellemment distribués , cette production a de nombreux atouts dans sa manche. Il faut au moins l'avoir vue une fois. C'est une version incomparable - dans le sens littéral du mot - qui mérite la (re)connaissance de tout amateur d'art lyrique.
1 DVD Virgin
Après tous les comptes rendus très positifs rapportés par les ODBiens qui cet été assistaient au spectacle à Aix ( et malgré mes impressions assez réservées de la retransmission que j'avais suivie à la radio ) je viens de sortir de la FNAC avec le DVD .
Je vais le passer pour le spectacle à Loulou et Benja ( 8 et 6 ans) demain après midi ( Ils connaissent et adorent la Marthaler )
Je vais enfin voir les images de cette production .
Bernard
Je vais le passer pour le spectacle à Loulou et Benja ( 8 et 6 ans) demain après midi ( Ils connaissent et adorent la Marthaler )
Je vais enfin voir les images de cette production .
Bernard
je suis entièrement d'accord! En outre, les capacités scéniques de Dessay ne compensent en rien son incapacité totale à être vocalement Violetta. La Traviata de Dessay ? peut-être! Celle de Verdi ? sûrement pas!!!veniziano a écrit :Le triomphe de la musique , je ne vois pas en quoi, quand on assiste au naufrage des voix . Un spectacle cheap, môche , consternant.
et c'est qui celle de Verdi actuellement??jerome a écrit :je suis entièrement d'accord! En outre, les capacités scéniques de Dessay ne compensent en rien son incapacité totale à être vocalement Violetta. La Traviata de Dessay ? peut-être! Celle de Verdi ? sûrement pas!!!veniziano a écrit :Le triomphe de la musique , je ne vois pas en quoi, quand on assiste au naufrage des voix . Un spectacle cheap, môche , consternant.
ah ben des chanteuses qui sont plus proches que Dessay de la Violetta de Verdi on en a à des degrés divers: Mariella Devia (autrement dotée vocalement) mais mieux encore: Anja Harteros.julien10 a écrit :et c'est qui celle de Verdi actuellement??
et dans une génération plus jeune on a: Aleksandra Kurzak ou Clara Polito.
et encore très récemment Angela Gheorghiu était beaucoup plus en phase vocalement avec ce rôle que ne le sera jamais une Dessay.
on a suffisamment de chanteuses plus appropriées pour faire appel à un soprano cuicuitant sur la fin de sa carrière.
Alors , pour toi cinq Traviata possibles conformes à Verdi en ton nom,c'est plus facile à distribuer que Norma ou tu donnais deux Norma selon toi et Bellini(Polito et Guilterrez) J''ai juste un peu de mal a imaginer Georghiu , Devia, Harteros dans les mises en scène du Met ou Aix!jerome a écrit :ah ben des chanteuses qui sont plus proches que Dessay de la Violetta de Verdi on en a à des degrés divers: Mariella Devia (autrement dotée vocalement) mais mieux encore: Anja Harteros.julien10 a écrit :et c'est qui celle de Verdi actuellement??
et dans une génération plus jeune on a: Aleksandra Kurzak ou Clara Polito.
et encore très récemment Angela Gheorghiu était beaucoup plus en phase vocalement avec ce rôle que ne le sera jamais une Dessay.
on a suffisamment de chanteuses plus appropriées pour faire appel à un soprano cuicuitant sur la fin de sa carrière.