Renata Scotto (1934-2023)
Re: Renata Scotto
Tiens, j'y pensais hier soir : il y a une chose de Scotto que j'aime bien aussi, c'est son récital Verdi. On y entend bien sa précision et son élégance, peut-être moins ses dons de coloriste et elle savait vraiment vocaliser.
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l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
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Re: Renata Scotto
Il y a une video de Gioconda avec Pavarotti où elle meurt à la renverse avec un zoom de la caméra sur ses yeux révulsés : extra-or-di-naire !jerome a écrit : ↑27 juil. 2017, 23:32Par souci d'objectivité on va préciser que ce talent scénique est arrivé sur le tard et en coïncidence avec son amincissement du milieu des années 70. Parce que franchement les vidéos qu'on a d'elle d'avant ce milieu des années 70 et où elle était bouboule la montrent plutôt empotée avec la grâce scénique (et vestimentaire) d'un sac à patates! Et miracle (et rééducation théatrale)! Vers 1974, au moment où la voix commence à se crisper dans des stridences qui ne la quitteront plus et ne feront que s'aggraver avec l'âge et la fréquentation de rôles intrinsèquement trop lourds pour ses moyens vocaux, elle prend possession de la scène et se montre actrice jusques et y compris dans les postures faciales et dans le jeu du regard. C'est vrai que ça c'est extraordinaire à regarder et les DVDs du MET de toute cette période en sont un témoignage précieux et tant mieux parce que ça permet d'avaler un nombre considérable de pilules vocales très difficiles à avaler et parfois indéfendables. Comme le dit Placido, elle compensait!
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Renata Scotto
J'ai réécouté Il segreto di Suzanna à deux reprises hier : quel joli phrasé et quelle délicatesse de Scotto dans son duo avec Bruson (Il paradiso...). Je parviens aussi à "entendre" son jeu d'actrice. Alors oui, c'est Scotto, avec tous les stigmates de sa signature vocale, une certaine déchirure à la limite de l'étranglement parfois (comme dans sa Butterfly / Maazel 1978) ; on aime ou pas. Personnellement, j'adore !
Et quelle superbe direction musicale aussi.
Et quelle superbe direction musicale aussi.
Re: Renata Scotto
faut pas exagerer c'est pas la peine de rouler des yeux alla Sissi Spacek dans Carrie au bal du diable; savoir jouer certes mais pas de grand guignol non plus s'il vous plait.
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Re: Renata Scotto
Tu dis ça parce que Ghena était moins bonne gymnaste !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Renata Scotto
D'abord il ne me viendrait pas à l'idée de considérer Caballé comme une grande actrice, ce qui ne veut pas dire non plus qu'elle en a été une mauvaise! Je considère en revanche que Caballé avait une voix dix fois plus grande et mille fois plus belle que celle de Scotto. Ensuite Caballé n'avait pas besoin de faire grandement évoluer sur scène son généreux physique car elle en imposait par son maintien, sa classe, son regard en plus de sa fabuleuse voix particulièrement dans ses très grandes années.
Ah ben à peu près toutes les vidéos de cette période d'avant mi-années 70 à commencer par Lucia dont l'extrait que tu donnes d'ailleurs est encore pas trop mal (mais la scène de la folie est scéniquement pataude sans compter qu'elle ne savait pas tomber!)
ça a été surtout vrai à partir de 1974Adalbéron a écrit : ↑28 juil. 2017, 00:13D'ailleurs, l'engagement dramatique n'est pas qu'une question de maigreur, de postures physiques ou de jeux de regard (pour la caméra ! qui d'autre peut voir les subtilités des intentions qui passent par les regards dans des salles et sur des scènes d'opéra, plus vastes que les salles et les scènes de théâtre ?) mais passe également par le texte, et ce n'est pas à Scotto qu'on reprochera de ne pas comprendre et de ne pas nous faire comprendre ce qu'elle chante... Elle accorde à chaque mot une couleur, une nuance, un poids dramatique.
Re: Renata Scotto
J'ai fusionné les 2 fils Renata Scotto (Artistes et Discographie), il n'est pas utile de les séparer car cela fait doublon.
Merci
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« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
Re: Renata Scotto
Oui mais peux-tu me dire lesquelles, parce que je n'en trouve pas ?
On entend déjà ça dans ses Gilda, ses Amina et dans sa Butterfly avec Barbirolli...jerome a écrit : ↑28 juil. 2017, 11:09ça a été surtout vrai à partir de 1974Adalbéron a écrit : ↑28 juil. 2017, 00:13D'ailleurs, l'engagement dramatique n'est pas qu'une question de maigreur, de postures physiques ou de jeux de regard (pour la caméra ! qui d'autre peut voir les subtilités des intentions qui passent par les regards dans des salles et sur des scènes d'opéra, plus vastes que les salles et les scènes de théâtre ?) mais passe également par le texte, et ce n'est pas à Scotto qu'on reprochera de ne pas comprendre et de ne pas nous faire comprendre ce qu'elle chante... Elle accorde à chaque mot une couleur, une nuance, un poids dramatique.
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
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Re: Renata Scotto
Ben moi je trouve qu'il y a une différence mais dans ce cas là mets tout le fil en partie discographie parce qu'on risque de parler davantage de ses témoignages audio et vidéo ...