Luciano Pavarotti

Les artistes
Répondre
Akhénaton
Messages : 41
Enregistré le : 19 juil. 2016, 21:50

Re: Luciano Pavarotti

Message par Akhénaton » 25 août 2016, 12:40

Je puis témoigner que pour les débuts de Lulu à l'Opéra, dans la Boheme en 1975, il y avait un tel "festival permanent" à l'époque qu'il n'y avait pas plus de difficultés à trouver des places que pour les autres spectacles: ai eu à Garnier un 1er rang d'amphi sans trop faire la queue (arrivée à 7H pour 11h). Après sa médiatisation grand-échiquiesque ce sont pointés des tas de gens qui voulaient l'entendre alors qu'ils ne mettaient jamais les pieds à l'Opéra pour d'autres spectacles et les places ont été beaucoup plus difficiles à trouver pour sa Tosca de 1984 où j'a eu le privilège d'assister à l'effondrement de son siège avec Hildegard Behrens sur les genoux ! Donc quand même des raisons de maudire une médiatisation inutile pour sa carrière..

Avatar du membre
Loïs
Basse
Basse
Messages : 7155
Enregistré le : 06 févr. 2013, 11:04
Localisation : sans opera fixe

Re: Luciano Pavarotti

Message par Loïs » 25 août 2016, 13:34

valery a écrit :
Il y a 20 ans, dans ses mémoires Sutherland racontait 2 anecdotes intéressantes.
- pour l'enregistrement de Maria Stuarda à Bologne : "It was apparent that Luciano had not managed to learn his role and the rest of the sessions were cancelled, to be re-scheduled the following year."
- pour celui d'Adriana Lecouvreur au Pays de Galles : "Luciano, when he arrived, elected to do Maurizio's aria and it was quite obvious to us that he did not know it as well as he should" (appréciez la litote). "During the recent summer he'd had the benefit of two coaches, the second of whom, Maestro Tonini, highly respected for his many years at La Scala, was much embarrassed at the sessions. I suspected that Luciano had refused to work on the role, preferring to swim and relax. I could not understand why, if he didn't know the piece, he had bothered to come to Swansea at all." C'est ainsi que Bergonzi va le remplacer.
Dans les deux cas, des solistes, choristes, instrumentistes et techniciens auront vu leur planning quelque peu changé à cause de Pavarotti.
Idem pour le Chénier new yorkais remplaçait par un Ballo (il me semble) parceque rôle non appris

Avatar du membre
PlacidoCarrerotti
Hall of Fame
Hall of Fame
Messages : 17209
Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par PlacidoCarrerotti » 25 août 2016, 13:57

Loïs a écrit :
valery a écrit :
Il y a 20 ans, dans ses mémoires Sutherland racontait 2 anecdotes intéressantes.
- pour l'enregistrement de Maria Stuarda à Bologne : "It was apparent that Luciano had not managed to learn his role and the rest of the sessions were cancelled, to be re-scheduled the following year."
- pour celui d'Adriana Lecouvreur au Pays de Galles : "Luciano, when he arrived, elected to do Maurizio's aria and it was quite obvious to us that he did not know it as well as he should" (appréciez la litote). "During the recent summer he'd had the benefit of two coaches, the second of whom, Maestro Tonini, highly respected for his many years at La Scala, was much embarrassed at the sessions. I suspected that Luciano had refused to work on the role, preferring to swim and relax. I could not understand why, if he didn't know the piece, he had bothered to come to Swansea at all." C'est ainsi que Bergonzi va le remplacer.
Dans les deux cas, des solistes, choristes, instrumentistes et techniciens auront vu leur planning quelque peu changé à cause de Pavarotti.
Idem pour le Chénier new yorkais remplaçait par un Ballo (il me semble) parceque rôle non appris
Non, il s'agissait de la Forza et Domingo (assez sublime) l'a remplacé.
Pavarotti a chanté Chénier au Met (et à Vienne mais ça c'est une autre histoire...).
Lulu a également annulé sa prise de rôle dans Werther (à Pittsburgh en 89).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

Avatar du membre
PlacidoCarrerotti
Hall of Fame
Hall of Fame
Messages : 17209
Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par PlacidoCarrerotti » 25 août 2016, 13:59

Akhénaton a écrit :Je puis témoigner que pour les débuts de Lulu à l'Opéra, dans la Boheme en 1975, il y avait un tel "festival permanent" à l'époque qu'il n'y avait pas plus de difficultés à trouver des places que pour les autres spectacles: ai eu à Garnier un 1er rang d'amphi sans trop faire la queue (arrivée à 7H pour 11h). Après sa médiatisation grand-échiquiesque ce sont pointés des tas de gens qui voulaient l'entendre alors qu'ils ne mettaient jamais les pieds à l'Opéra pour d'autres spectacles et les places ont été beaucoup plus difficiles à trouver pour sa Tosca de 1984 où j'a eu le privilège d'assister à l'effondrement de son siège avec Hildegard Behrens sur les genoux ! Donc quand même des raisons de maudire une médiatisation inutile pour sa carrière..
Maudire Le Grand Échiquier pour avoir accueilli Pavarotti, faut l'faire !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

Avatar du membre
Loïs
Basse
Basse
Messages : 7155
Enregistré le : 06 févr. 2013, 11:04
Localisation : sans opera fixe

Re: Luciano Pavarotti

Message par Loïs » 25 août 2016, 14:00

PlacidoCarrerotti a écrit :
Loïs a écrit : Idem pour le Chénier new yorkais remplaçait par un Ballo (il me semble) parceque rôle non appris
Non, il s'agissait de la Forza et Domingo (assez sublime) l'a remplacé.
Pavarotti a chanté Chénier au Met (et à Vienne mais ça c'est une autre histoire...).
Lulu a également annulé sa prise de rôle dans Werther (à Pittsburgh en 89).
Exact ! Ma mémoire s'est liquifiée avec la canicule
D'ailleurs ne je me souviens pas de l'avoir vu chanter la Forza sur d'autres scènes par la suite, non?

Avatar du membre
Loïs
Basse
Basse
Messages : 7155
Enregistré le : 06 févr. 2013, 11:04
Localisation : sans opera fixe

Re: Luciano Pavarotti

Message par Loïs » 25 août 2016, 14:06

Sinon il faut relire la passionnant livre de Jerome Hines qui entre deux représentations interrogea ses partenaires avec à la base les mêmes questions sur la technique du chant (notammment une obsession pour le masque). En ce qui concerne Big P, il affirmait que ce dernier par fainéantise n'avait chanté qu'avec 50% de ses moyens (registre grave non travaillé par exemple), refusant de travailler sa voix et seulement la gérant, ce qui laisse imaginer ce que nous avons raté.

Avatar du membre
PlacidoCarrerotti
Hall of Fame
Hall of Fame
Messages : 17209
Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par PlacidoCarrerotti » 25 août 2016, 14:25

Loïs a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :
Loïs a écrit : Idem pour le Chénier new yorkais remplaçait par un Ballo (il me semble) parceque rôle non appris
Non, il s'agissait de la Forza et Domingo (assez sublime) l'a remplacé.
Pavarotti a chanté Chénier au Met (et à Vienne mais ça c'est une autre histoire...).
Lulu a également annulé sa prise de rôle dans Werther (à Pittsburgh en 89).
Exact ! Ma mémoire s'est liquifiée avec la canicule
D'ailleurs ne je me souviens pas de l'avoir vu chanter la Forza sur d'autres scènes par la suite, non?
Non jamais.
D'ailleurs au bout d'un moment son cerveau n'absorbait plus rien, comme s'il avait été bourré jusqu'au trop plein (dixit Herbert Breslin) et il lui fallait même un prompteur pour chanter "Funiculi ! Funicula !".
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

Avatar du membre
Lucas
Basse
Basse
Messages : 2584
Enregistré le : 07 janv. 2005, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par Lucas » 25 août 2016, 14:56

A contrario, j'ai toujours été choqué de voir les chanteurs d'opéra les yeux rivés sur leur partition lorsqu'ils donnaient une version de concert.

Manifestement, comme le suggère Kiri te Kanawa, Pavarotti apprenait tout par cœur, un peu comme un chanteur de pop music. Cela ne demande pas forcément beaucoup plus de travail si on a une bonne oreille et de toute façon, il faut en arriver là si on veut donner une interprétation scénique.

J'ajouterai même qu'au contraire, le fait d'apprendre tout par le biais d'une partition vous empêche de travailler votre sens du rythme. Il suffit de voir comment le pauvre Carreras se débat contre les syncopes du "Something's coming" lors des répétitions du West side Story avec Bernstein pour s'en convaincre. Le chef américain en était tellement excédé que pour se moquer de lui (à la 70ème prise !), il lui lâche sur la mélodie de "Maria" : "Carreras/I just met a man named Carreras/And suddenly that name/Will never be the same/for me".

Et inversement Ella Fitzgerald et Elvis Presley n'avaient pas besoin d'une partition pour chanter les bonnes notes et toujours retomber sur leurs pattes sur le plan rythmique avec un sens du swing très supérieur à celui des artistes classiques.

Enfin, soyons juste, Pavarotti avait à son répertoire bien plus de rôles que Kraus ou Schwarzkopf par exemple et, même en fin de carrière, il a ajouté Don Carlo, Manon Lescaut et Otello même s'il ne les a pas beaucoup approfondis.

Avatar du membre
PlacidoCarrerotti
Hall of Fame
Hall of Fame
Messages : 17209
Enregistré le : 04 mars 2003, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par PlacidoCarrerotti » 25 août 2016, 15:39

Lucas a écrit :
Enfin, soyons juste, Pavarotti avait à son répertoire bien plus de rôles que Kraus ou Schwarzkopf par exemple et, même en fin de carrière, il a ajouté Don Carlo, Manon Lescaut et Otello même s'il ne les a pas beaucoup approfondis.
Seul Don Carlo a été donné en scénique, donc avec une aide "mémorielle" limitée au travail du souffleur (je ne crois pas qu'il ait eu une oreillette à la Scala alors que j'en ai entendu parlé pour ses dernières Tosca au Met).

Otello est célèbre pour l'histoire / la légende du souffleur placé sous le siège de Luciano (une sorte de trône) : je crois que c'était Maggiera, son pianiste.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

Avatar du membre
Lucas
Basse
Basse
Messages : 2584
Enregistré le : 07 janv. 2005, 00:00
Contact :

Re: Luciano Pavarotti

Message par Lucas » 25 août 2016, 17:06

PlacidoCarrerotti a écrit :
Lucas a écrit :
Enfin, soyons juste, Pavarotti avait à son répertoire bien plus de rôles que Kraus ou Schwarzkopf par exemple et, même en fin de carrière, il a ajouté Don Carlo, Manon Lescaut et Otello même s'il ne les a pas beaucoup approfondis.
Seul Don Carlo a été donné en scénique, donc avec une aide "mémorielle" limitée au travail du souffleur (je ne crois pas qu'il ait eu une oreillette à la Scala alors que j'en ai entendu parlé pour ses dernières Tosca au Met).

Otello est célèbre pour l'histoire / la légende du souffleur placé sous le siège de Luciano (une sorte de trône) : je crois que c'était Maggiera, son pianiste.
Bon, quand je vois des photos des représentations, je ne vois pas de trône mais effectivement, sous le micro, une bonne cachette pour le souffleur :

Image

Répondre