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Re: Jonas Kaufmann

Posté : 29 mai 2018, 16:42
par tuano
Oui mais on peut essayer d'autres choses. Berlioz n'avait jamais conçu ses Nuits d'été comme un cycle pour voix unique de mezzo-soprano, c'est son éditeur qui a eu l'idée de les rassembler ainsi. Il me semble que dans les tonalités originales, c'est intenable pour un seul et même chanteur, il en faut forcément plusieurs.
On ne sait pas très bien non plus ce que voulait Strauss, il savait certainement qu'il ne les entendrait jamais... et on a su bien plus tard que ces quatre Lieder n'étaient pas ses derniers. Kiri Te Kanawa a créé l'ultime Malven dans les années 1980.

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 29 mai 2018, 18:28
par dge
tuano a écrit :
29 mai 2018, 16:42
et on a su bien plus tard que ces quatre Lieder n'étaient pas ses derniers. Kiri Te Kanawa a créé l'ultime Malven dans les années 1980.
Lied offert à Maria Jeritza qui en refusa la publication. A sa mort il fut acquis par un collectionneur privé et crée à NY par KTK en janvier 85. C'est un accompagnement piano seul.

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 30 mai 2018, 00:29
par HELENE ADAM
Dans une interview récente Kaufmann, en parlant de ses projets, disait que Andrea Chénier n'était pas le seul opéra de Giordano... dans un entretien accordé au Corriere della sera aujourd'hui, comme le journaliste lui reproche de ne pas venir souvent en Italie, il précise qu'il donnera deux soirs de concert en Août (les 7 et 8 ) avec Maria Agresta à Reggia di Caserta, un récital de chant à la Scala le 28 septembre et qu'il reviendra pour un "merveilleux petit opéra" le Fedora de Giordano en 2020.
Comme le journaliste lui fait remarquer qu'il ne va plus non plus beaucoup aux USA, il explique que ses deux garçons ont 12 et 14 ans, un âge critique, qu'il ne veut plus s'éloigner de sa famille trop longtemps "deux semaines OK, deux mois c'est non" et il ajoute qu'il n'aime pas l'Amérique de Trump.

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 30 mai 2018, 00:44
par Bernard C
Oui enfin pour cette dernière remarque, c'est pas vraiment dans les Opéras qu'il rencontrera "l'Amérique de Trump" !

Pas sûr que cette remarque soit bien placée ( en regard de son absence du _Met_ , parce que à part quelques _récitals_ je ne me souviens pas l'avoir vu sur une scène californienne ou texane ou à Chicago .... à vérifier...)

Bernard

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 30 mai 2018, 09:06
par HELENE ADAM
Bernard C a écrit :
30 mai 2018, 00:44
Oui enfin pour cette dernière remarque, c'est pas vraiment dans les Opéras qu'il rencontrera "l'Amérique de Trump" !

Pas sûr que cette remarque soit bien placée ( en regard de son absence du _Met_ , parce que à part quelques _récitals_ je ne me souviens pas l'avoir vu sur une scène californienne ou texane ou à Chicago .... à vérifier...)
Pas trop non en effet. Il a un peu fréquenté l'opéra de Chicago mais sa dernière apparition date de dix ans (2008 avec Natalie Dessay d'ailleurs dans un Manon de Massenet après une Traviata avec Ciofi et un Cassio au début des années 2000).

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 03 juin 2018, 09:15
par HELENE ADAM
Beaucoup de fantaisie débridées à Vienne à l'occasion du "lifeball" en faveur de la lutte contre le SIDA.
Lors de la soirée musicale d'abord, le 1er juin, à laquelle Juan Diego Florez s'est rajouté en invité surprise à la dernière minute, chantant avec sa guitare dans une ambiance bon enfant, après les prestations nombreuses des stars du lyrique ou instrumentales (Kaufmann, Pape, et Schager notamment) puis, le lendemain, lors de diverses manifestations autour du thème de la comédie musicale "the sound of music" (dont un long défilé carnaval très déjanté... :wink: )

Ci dessous : Kaufmann bénit le mariage de Conchita Wurst et d'Herbert Föttinger (et chante "climb every mountain").
En fait l'ensemble de la séquence assez longue (et retransmise en direct à la télévision autrichienne) met en scène le mariage de Maria Augusta Kutschera (Conchita Wurst) et du capitaine Von Trapp (Herbert Föttinger), en parodiant la comédie musicale "The sound of music" tout comme le récent mariage royal britannique. Dans une première partie, JK est déguisé en évêque de folklore, vieux et psalmodiant, alors que le "capitaine Von Trapp" est en uniforme. Militaire "intégriste" il est choqué de voir que les amis de Conchita sont habillés en femmes et Conchita refuse alors de l'épouser face à son intolérance. Finalement elle le convainc d'accepter ses amis comme ils sont. Le mariage a alors lieu sous la bénédiction d'un JK habillé cette fois en cardinal fougueux noir et rouge (à mi-chemin entre le diable et dieu :wink: ) qui chante à pleine voix le fameux air de la comédie musicale "Climb every mountain". Beaucoup d'extraits sur Voldemort de cette parade fort sympathique sur le thème de la tolérance.

https://www.youtube.com/watch?v=pUMvaGXKvf8&t=70s

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Re: Jonas Kaufmann

Posté : 11 juin 2018, 22:55
par HELENE ADAM
Premières répétitions de Parsifal, nouvelle production à Munich.

Photos du BSO

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Et le peintre Georg Baselitz devant son décor

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Re: Jonas Kaufmann

Posté : 12 juin 2018, 00:31
par nikita
Franz Muzzano a écrit :
27 mai 2018, 20:58
nikita a écrit :
27 mai 2018, 18:54
Strauss a écrit sur la partition "für hohe Stimme", pas "für Soprano".

Il est évident que Strauss avait dans l'oreille un timbre de soprano...
Je n'étais pas dans son oreille, mais je peux lire ce qu'il a écrit : "für hohe Stimme"...

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 21 juin 2018, 12:07
par HELENE ADAM
Cheveux courts de rigueur exigés par la mise en scène pour ce Parsifal qui est au départ un jeune garçon, le moins de boucles possibles donc, explique Kaufmann dans cet interview ci-dessous, car on peut les enduire pour les lisser mais au bout de 5 heures de représentations, cela ne marche plus :pullhair:

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Kaufmann dévoile quelques éléments de ce Parsifal notamment le fait que tout est construit autour de l'impressionnant décor de Georg Baselitz, le peintre qui a conçu la scène et les costumes. Audi a construit sa mise en scène (minimaliste) autour de ce concept.

Pour Kaufmann, Parsifal, malgré son thème religieux, est une forme de spiritualité qui dépasse toute forme de religion et s'adresse aussi bien aux croyants qu'aux no-croyants, c'est un opéra qui possède un pouvoir d'attraction magique pour toutes sortes de publics. Et ce désir de salut, cette envie d'éternité, fonctionne toujours aujourd'hui.
Oui, confirme t-il, l'opéra est en hausse, sans doute parce que les tracas et soucis quotidiens, les problèmes sont aussi en hausse. L'opéra fonctionne un peu comme un sanctuaire où chacun peut oublier ses souffrances personnelles pour vivre par procuration celles des autres sur la scène. Cela se confirme toujours et alors que le public a moins d'argent, il va davantage avoir ce type de loisirs pour s'évader.
Vocalement c'est à la fois un rôle court (40 minute de chant réel) et qui nécessite une forte concentration : Parsifal chante peu mais écoute beaucoup et il est (presque) en permanence sur scène. Le plus faciles est l'acte 2, où Parsifal chante régulièrement comme pour n'importe quel role d'opéra. Mais dans l'acte 3 il faut des coups d'éclats, un chant soutenu pendant sept minutes puis des notes douces d'un coup pour terminer la phrase etc. et ces sauts de style font qu'on se demande tout le temps comment réussir à passer de l'un à l'autre sans dommage.
En fait il faut rester calme, l'expérience joue un grand rôle dans la maitrise de ce difficile exercice
. Kaufmann souligne que ses premiers Parsifal lui ont semblé très difficiles, alors que l'an dernier, lors des trois en version concerts qu'il a donné à Sydney, tout lui a paru facile. L'endurance est une question-clé, il faut savoir s'économiser et surtout contrôler sa voix en permanence.

L'article souligne que l'été de Kaufmann est particulièrement chargé puisque rien qu'en juillet, outre les séances de Parsifal à Munich, puis la séance de la Walkyrie dans le cadre de la reprise du Ring, il donne un concert à Peralada, un concert à Madrid un concert à la Waldbühne de Berlin.

http://www.sueddeutsche.de/kultur/tenor ... -1.4021515

Kaufmann annonce également sur son site qu'il a été nommé Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres avec humour :
Vormittags Gralsritter, abends Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. (le matin "chevalier du Graal", le soir...)

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La médaille lui a été remise au consulat de France à Munich.

"La République française a remis le 19 juin 2018 les insignes d’officier de l’ordre des Arts et Lettres à Monsieur Jonas Kaufmann
Au nom de la République française, Monsieur Thomas Vautravers, le directeur de l’institut français de Munich, a remis les insignes d’Officier de l’ordre des Arts et Lettres à Monsieur Jonas Kaufmann, chanteur d’opéra au talent mondialement reconnu. Le ténor s’est engagé fortement dans la coopération et l’amitié franco-allemandes. En Allemagne, cet ordre est notamment remis aux personnes présentant une affinité culturelle avec la France et qui se distinguent par leur engagement particulier avec leurs talents. C’est surtout l’amour de l’opéra français et son intervention comme Werther dans l’adaptation de Jules Massenet à l’opéra de Paris qui distinguent le ténor Kaufmann. Selon lui, l’opéra français « est une musique très belle, et je ne vois rien de plus attractif, ni de plus romantique, que l’opéra français. »

Re: Jonas Kaufmann

Posté : 21 juin 2018, 20:42
par Bernard C
Je ne doute pas que Jonas doit être un meilleur Parsifal que lorsque je l'ai entendu pour sa prise de rôle.

( Surtout après ce que j'ai entendu récemment dans Tristan)

Bien dommage que je ne sois pas disponible pour ces représentations.

Vous raconterez.
Bernard