Edita Gruberova (1946-2021)

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Re: Edita Gruberova

Message par skipy » 11 août 2017, 03:58

MariaStuarda a écrit :
09 août 2017, 10:44
Bon, je suis en train d'abandonner progressivement le concert de Kyoto (trop compliqué) mais pour faire plaisir à Skipy, je vais quand même venir à Zurich :wink:
Ooooooh, tu es un ange !

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Re: Edita Gruberova

Message par Verdiprati » 11 août 2017, 11:30

MariaStuarda a écrit :
09 août 2017, 10:44
Bon, je suis en train d'abandonner progressivement le concert de Kyoto (trop compliqué)
Grubi au Japon:

le 26/10 Tokyo : récital ; acc. par l'orchestre ; dir. Peter Valentovic
le 29/10 Biwako : récital ; idem
le 02/11 Sapporo : récital ; idem
le 09/11 Tokyo : Lucia ; tournée de l'Opéra National de Budapest ; dir. Peter Valentovic
le 12/11 Osaka : Lucia ; idem

Programme du récital:
Giovanni : Anna ; Crudele !
Entführung : Konstanze ; Traurigkeit ward mir zum Lose
Idem ; Martern aller Arten 
Idomeneo : Elettra ; D'Oreste, d'Ajace ho in seno i tormenti
La sonnanbula ; Ah, non credea mirarti
Anna Bolena ; scène finale ; Piangete voi ?
Roberto Devereux ; scène finale

Je pourrais eventuellement t'aider, mais effectivement c'est assez compliqué ; il faut l'inscription avec le nom et l'adresse etc. en japonais pour l'achat en ligne...
Pour Biwako il paraît qu'il ne reste des places qu'à partir de 10.000 yen.

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Re: Edita Gruberova

Message par Loïs » 13 août 2017, 17:49

MariaStuarda a écrit :
02 août 2017, 14:56
Loïs a écrit :
02 août 2017, 14:34
hara-kiri : Mode de suicide particulier au Japon qui consiste à s'ouvrir le ventre.
En slovaque, hara-kiri se traduit par gruberova
J'ai bien envie de t'emmener ce qui ferait d'une pierre deux coups ! :mrgreen:
MariaStuarda a écrit :
09 août 2017, 10:44
Bon, je suis en train d'abandonner progressivement le concert de Kyoto (trop compliqué) mais pour faire plaisir à Skipy, je vais quand même venir à Zurich :wink:
Ah ben med'alors! Ca sert à quoi d'avoir fait mes valises? Bon je reconnais avoir hésité entre prendre du poids pour virer sumo ou me céruser la figure mais moi qui pensais te yaoïser :mrgreen:, c'est raté

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Re: Edita Gruberova

Message par JdeB » 17 août 2017, 10:53

jerome a écrit :
MariaStuarda a écrit : ↑
16/08/2017 13:15
il est blessant de voir que certains en profitent, non pour ressasser certaines affirmations qu'ils ont déjà bien souvent faites, mais pour insulter une artiste (Gruberova = Foster-Jenkins ?????) et cracher sur ceux qui l'aiment et ne seraient, au choix, que des gros abrutis qui ont perdu tout sens critique ou des cyniques qui vont se délecter des pitreries d'un "animal de foire".

Je n'ai craché sur personne! J'ai juste été ironique dans ma lucidité et si vraiment le choix de certains de mes vocables t'a heurté, je te présente mes excuses. Pour autant, je vais te dire autrement et tout aussi sincèrement mais sans avoir recours à l'ironie ce que je pense: Oui c'est vrai Gruberova a été pendant trente ans une artiste majeure que j'ai adorée et dont je continue d'adorer la carrière durant cette période là et j'écoute avec un plaisir sans faille tous ses enregistrements de cette époque.
MAIS ce qu'elle montre d'elle et fait entendre d'elle aujourd'hui est d'une très grande tristesse car s'entêter à vouloir entendre cette artiste qui a été une championne du suraigu (jusqu'au contre-la) s'évertuer à émettre ce qui devrait être du contre-mi bémol et qui est au mieux un ton en dessous tout en cri et en acidité, c'est pathétique et ça l'est d'autant plus qu'elle y est encouragée par ceux qui l'adorent au point d'être sourds (et c'est l'être que de ne pas percevoir que l'intonation de tout ce qu'il y a au-dessus de la portée est fausse et que tout suraigu est faux!), par ceux qui sont indulgents au point d'accepter consciemment de sa part ce qu'ilshttp://odb-opera.com/viewtopic.php?f=21&t=3531&start=730 ne supporteraient pas d'une autre (ce qui est dans l'absolu profondément injuste ...) et par ceux qui ne sont qu'humour, distance et 2nd degré. Alors je le dis sans ironie, sans aucune méchanceté: Edita Gruberova ne méritait pas une telle fin de carrière (d'autant que visuellement ça n'est pas moins ridicule ... hélas!). Et ce n'est pas bien que de l'y encourager.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Edita Gruberova

Message par MariaStuarda » 17 août 2017, 11:03

Messages déplacés du fil les gays à l'opéra (LOL) à la place ou ils doivent être (quoique le sujet n'est pas sans rapport avec sinon, les gays, au moins la folie à l'opéra re LOL)
jerome a écrit :
16 août 2017, 09:47
MariaStuarda a écrit :
15 août 2017, 18:54
Le mibG est un mib tout à fait spécial et reconnu comme tel par les meilleurs spécialistes comme Jérôme ...
Ben c'est un mib qui se casse salement la gueule en ut dièze moins quelques comas qui des fois font descendre la note en ut bécarre ce dont la "chanteuse" est tout de même un peu consciente puisque, dans le 1/4 de seconde qui suit, elle essaye tant bien que mal (plutôt mal que bien ...) de remonter en ré bémol et ainsi de suite jusqu'à ce que la note finisse dans une sorte de cri de porte aux gonds mal graissés d'où ce côté assez dégueulasse de sirène d'alarme. Ce qu'on peut dire aussi sur cette note spéciale, c'est que la chanteuse a non seulement fait perdre tout sens commun et critique à ceux qui désormais s'obstinent à aller la voir tel un animal de foire mais elle s'en est aussi esquinté ses propres tympans au point d'en avoir une déviation auditive très Foster-Jenkinsé (car il n'y a pas que le mi bémol qu'elle plante ... le ré naturel a le même sort ...). Voilà ce qu'est vraiment le mibG actuel parce que le mibG d'il y a 15 ans, ça c'était du vrai mib impeccable!
Grubie c'est une mamie qui essaye de gravir l'Everest alors que la modeste Colline de Sion lui est déjà interdite ... :lol:
romance a écrit :
16 août 2017, 13:07
Prendre le recul nécessaire pour rire, même de soi, n'est-ce pas le meilleur moyen de ne pas pleurer sur ce qui nous heurte, nous blesse ? Je finis l'expression ... Pour en rire, plutôt que d'en pleurer... ;-)
DieFeen a écrit :
17 août 2017, 07:36
jerome a écrit :
17 août 2017, 00:33
MariaStuarda a écrit :
16 août 2017, 13:15
il est blessant de voir que certains en profitent, non pour ressasser certaines affirmations qu'ils ont déjà bien souvent faites, mais pour insulter une artiste (Gruberova = Foster-Jenkins ?????) et cracher sur ceux qui l'aiment et ne seraient, au choix, que des gros abrutis qui ont perdu tout sens critique ou des cyniques qui vont se délecter des pitreries d'un "animal de foire".
Je n'ai craché sur personne! J'ai juste été ironique dans ma lucidité et si vraiment le choix de certains de mes vocables t'a heurté, je te présente mes excuses. Pour autant, je vais te dire autrement et tout aussi sincèrement mais sans avoir recours à l'ironie ce que je pense: Oui c'est vrai Gruberova a été pendant trente ans une artiste majeure que j'ai adorée et dont je continue d'adorer la carrière durant cette période là et j'écoute avec un plaisir sans faille tous ses enregistrements de cette époque.
MAIS ce qu'elle montre d'elle et fait entendre d'elle aujourd'hui est d'une très grande tristesse car s'entêter à vouloir entendre cette artiste qui a été une championne du suraigu (jusqu'au contre-la) s'évertuer à émettre ce qui devrait être du contre-mi bémol et qui est au mieux un ton en dessous tout en cri et en acidité, c'est pathétique et ça l'est d'autant plus qu'elle y est encouragée par ceux qui l'adorent au point d'être sourds (et c'est l'être que de ne pas percevoir que l'intonation de tout ce qu'il y a au-dessus de la portée est fausse et que tout suraigu est faux!), par ceux qui sont indulgents au point d'accepter consciemment de sa part ce qu'ils ne supporteraient pas d'une autre (ce qui est dans l'absolu profondément injuste ...) et par ceux qui ne sont qu'humour, distance et 2nd degré. Alors je le dis sans ironie, sans aucune méchanceté: Edita Gruberova ne méritait pas une telle fin de carrière (d'autant que visuellement ça n'est pas moins ridicule ... hélas!). Et ce n'est pas bien que de l'y encourager.
Cette dame a juste le droit de terminer sa vie, sa carrière comme elle l'entend : elle ne fait de mal à personne -pas même à elle-même-de sorte que ceux qui ne veulent -ne peuvent- plus l'entendre chanter, que ceux-là aillent tondre un alpage ailleurs que dans les Sudètes ou les Monts Métallifères !
Dans tous les cas, ce qu'elle entreprend est l'expression de SA liberté et, pour chacun, le ridicule ne tue point, n'est-il pas ? :wink:
DelBosco a écrit :
17 août 2017, 08:05
DieFeen a écrit :
17 août 2017, 07:36
Cette dame a juste le droit de terminer sa vie, sa carrière comme elle l'entend : elle ne fait de mal à personne -pas même à elle-même-de sorte que ceux qui ne veulent -ne peuvent- plus l'entendre chanter, que ceux-là aillent tondre un alpage ailleurs que dans les Sudètes ou les Monts Métallifères !
Dans tous les cas, ce qu'elle entreprend est l'expression de SA liberté et, pour chacun, le ridicule ne tue point, n'est-il pas ?
Oui, mais je comprends Jérôme, moi aussi je trouve ça pathétique (d'autant plus que la Dame a côtoyé les sommets).
jerome a écrit :
17 août 2017, 00:33
MariaStuarda a écrit :
16 août 2017, 13:15
il est blessant de voir que certains en profitent, non pour ressasser certaines affirmations qu'ils ont déjà bien souvent faites, mais pour insulter une artiste (Gruberova = Foster-Jenkins ?????) et cracher sur ceux qui l'aiment et ne seraient, au choix, que des gros abrutis qui ont perdu tout sens critique ou des cyniques qui vont se délecter des pitreries d'un "animal de foire".
Je n'ai craché sur personne! J'ai juste été ironique dans ma lucidité et si vraiment le choix de certains de mes vocables t'a heurté, je te présente mes excuses. Pour autant, je vais te dire autrement et tout aussi sincèrement mais sans avoir recours à l'ironie ce que je pense: Oui c'est vrai Gruberova a été pendant trente ans une artiste majeure que j'ai adorée et dont je continue d'adorer la carrière durant cette période là et j'écoute avec un plaisir sans faille tous ses enregistrements de cette époque.
MAIS ce qu'elle montre d'elle et fait entendre d'elle aujourd'hui est d'une très grande tristesse car s'entêter à vouloir entendre cette artiste qui a été une championne du suraigu (jusqu'au contre-la) s'évertuer à émettre ce qui devrait être du contre-mi bémol et qui est au mieux un ton en dessous tout en cri et en acidité, c'est pathétique et ça l'est d'autant plus qu'elle y est encouragée par ceux qui l'adorent au point d'être sourds (et c'est l'être que de ne pas percevoir que l'intonation de tout ce qu'il y a au-dessus de la portée est fausse et que tout suraigu est faux!), par ceux qui sont indulgents au point d'accepter consciemment de sa part ce qu'ils ne supporteraient pas d'une autre (ce qui est dans l'absolu profondément injuste ...) et par ceux qui ne sont qu'humour, distance et 2nd degré. Alors je le dis sans ironie, sans aucune méchanceté: Edita Gruberova ne méritait pas une telle fin de carrière (d'autant que visuellement ça n'est pas moins ridicule ... hélas!). Et ce n'est pas bien que de l'y encourager.
MariaStuarda a écrit : Jérôme,
Tout d’abord, merci pour tes excuses.

Je comprends tout à fait ton point de vue car je sais que tu es un esthète de la voix et je t’admire pour ça.

Mais, je vais tenter de t’expliquer pourquoi des gens comme moi continue à aller voir Gruberova. Certes, comme tu le dis, il y a tout ce qui est devenu difficile à écouter, notamment ses aigus ; je n’y reviens pas.

Mais, il y a aussi, et ça tu ne le cites pas, ce qui fait encore les qualités de cette voix. Si, cette voix était complétement en lambeaux, c’est bien simple, plus personne n’irait l’écouter. Je sais que c’est d’ailleurs le point de vue de beaucoup ici ; ils ne vont d’ailleurs pas la voir, et l’église, si je puis dire est au centre du village tyrolien (je ne sais pourquoi cette image me vient lorsque je parle de Grubie LOL).

Oui il y a encore une longueur du souffle (variable selon les soirs), des pianis de toute beauté (mais que certains trouveront artificiels), un volume et une projection invraisemblable, un art de la vocalise, etc. Mais il y a surtout, comme tous les grands fauves (ou grands cabotins au choix) qui continuent à se confronter à la scène malgré leur âge (Domingo, Nucci pour ne citer qu’eux car ils défrayent, au moins, autant la chronique que Gruberova sur ODB), ce magnétisme, cette présence, cette capacité à vous embarquer dans des sommets ne serait-ce que quelques minutes, dans chaque représentation. Et surtout cette capacité à ne jamais faire dans la demi-mesure et à donner le tout pour le tout. Elle pourrait, comme beaucoup de ses consœurs, arrivées à cet âge, nous resservir des récitals de lieders chiants comme la pluie.

Non, elle ose, pour le meilleur et pour le pire, des Traviata (rien que de dire ça, c’est une aberration), des Lucia, des Lucrezia, des Bolena, des récitals d’airs de Mozart ; que de la petite ouvrage comme chacun sait et où elle arrive à damer le pion à des artistes bien plus jeunes (peut-on raisonnablement citer une autre artiste d’aujourd’hui qui aligne ces rôles ? Je ne crois pas). D’autres, c’est sûr, font les choses mieux ; on citera Radva dans Bolena mais, je vais me faire massacrer une fois de plus, je suis plus excité par Grubie que Radva dans Bolena, c’est comme ça !

S’il y a une image qui pourrait résumer la situation dont on parle, c’est le « vendetta » si commenté sur ODB du dernier Rigoletto d’orange. Oui, la plupart des ODBiens trouvait que c’était surement un Rigoletto de trop pour Nucci. Et puis, il y a ce moment où le vieux, accompagné d’une cadette probablement de 50 ans plus jeune que lui décide de faire son numéro, de montrer le temps d’un instant ce qui fait que lui, à son âge, ose encore (beaucoup ne le font pas, rappelons-le) affronter le théâtre antique d’Orange. Et là, (en tous cas, moi) je me fais embarquer ; il y a du cabotinage, il y a des notes forcées mais il y a devant nous, une bête de scène monstrueuse qui serait capable de mourir sur scène pour offrir une dernière Vendetta à son public et qui fait le grand jeu. Et, à ce moment là, moi aussi (comme la plupart des gens sourds et incultes du théâtre antique), j’ai envie d’applaudir devant ma télé.

Pour ne parler que moi (mais d’autres se reconnaitront surement), je ne suis jamais sorti d’une représentation ou se produisait Gruberova sans me dire qu’elle avait réussi à me filer des frissons au moins une fois dans la soirée (souvent plus). Que veux-tu ? Je suis surement hautement dérangé mais c’est comme ça ! Et je ne vois aucune raison de bouder mon plaisir.

Certes, il y a aussi des moments où mon côté qui me fait me délecter de moments presque comiques prend le dessus. Chacun aura en tête bien sûr la fameuse perruque de fin de Roberto Devereux. Et franchement, à ce moment là, Grubie me fait plus rire que toutes les Damrau réunies.
Ainsi, la question, où tu fais fausse route, n’est pas de venir voir la mamie pour la soutenir dans son ouvrage et l’inciter à continuer le plus longtemps possible. Pas du tout.

On y va parce qu’ON AIME ÇA. Et, loin de l’inciter à persévérer, on ESPÈRE plutôt qu’elle va persévérer et nous offrir encore des beaux moments.
Enfin, et c’est là où j’avais réagi fortement, je pense qu’on ne traite pas une Gruberova de Foster-Jenkins ; on ne compare pas une grande artiste lyrique à une riche aventurière, certes rigolote et rendue sympathique par deux films dont un excellent, mas qui n’a JAMAIS été une artiste lyrique.

On ne traite pas Gruberova de Foster-Jenkins ; pas plus qu’on ne traite une Caballé, une Scotto, un Domingo, un Nucci, une Jones, un Ramey, un Blake, un Van Dam, et bien d’autres, ces artistes qui ont eu (ou ont) des fins (ou des milieux d’ailleurs) de carrière contestables.
Désolé d’avoir été aussi long, mais après tout une petite déclaration d‘amour le matin, peut on trouver meilleur façon de commencer sa journée !
dongio a écrit :
17 août 2017, 10:32
Merci MariaStuarda de cette mise au point.
Je voudrais me permettre de rajouter une chose qui est la passion de l'artiste elle même pour son art et pour son chant. Chanter c'est vivre, c'est survivre et toutes les respirations, même bruyantes, sont des bouffées d'oxygène que l'on happe pour ne pas étouffer. Je ne suis pas un inconditionnel de Gruberova et ne l'ai jamais été. Je prends donc d'autant plus facilement sa défense. Pour beaucoup de ces chanteurs ou cantatrices, chanter est une façon de dire que l'on est toujours vivant. Ne plus chanter, c'est affirmer que l'on est un petit peu mort. Et effectivement la conjonction de la "survie" de la chanteuse, associée à la joie du public d'assister encore à une représentation d'un monstre sacré, fait que la représentation garde de sa fascination, ne serait ce que pour une note volée, ou un moment fugace.
Nous avions eu la même discussion à peu près suite au récital aixois de Jessye Norman qui dévoilait son handicap actuel, se montrait dans sa tristesse, chantait encore, même si bien entendu la splendeur vocale du passé n'était plus que souvenir. Ne plus se tenir droite, ne plus avoir l'adoration du public, ou plus simplement renoncer à ce que l'on a toujours été et ce pour quoi on s'est battu toute sa vie: c'est mettre les deux pieds dans la tombe et se laisser couler. Certain(e)s refuseront toujours la fin de Margaret Price terminant sa vie en éleveuse de chien dans le Pays de Galles ... Tant que le public suit, et y trouve plaisir, je ne vois pas pourquoi il faudrait empêcher ce type de représentation. Le jour où plus personne n'ira, car vraiment la voix ne suivra plus, alors effectivement les feux de la rampe s'éteindront seuls.
Peu importe alors les critiques négatives, on n'est plus ici dans l'analyse raisonnée de l'art du chant, c'est autre chose : le don de soi du public pour un(e) artiste qui a donné de soi toute sa vie (on se rappelle Callas et son "ho dato tutto a te" de Médée, lancé non pas à Jason mais au public de la Scala ce soir là.). Ces moments là sont au delà de la raison. Ce sont des moments du cœur, de la passion, de l'émotion, et du remerciement partagé.
MariaStuarda a écrit : Oui tu as raison; j'ai bien évidemment oublié de citer Norman et Callas dans les monstres à qui on doit un respect immense quelles que soient les vicissitudes de leur carrière.
Pur Jessye, rien que de penser au dernier récital ou je l'ai vue, à Pleyel, même diminuée, j'en ai encore les larmes aux yeux.
je suis un grand sentimental, je crois :wink:
Adalbéron a écrit :
17 août 2017, 10:41
Bravo MariaStuarda !! :D

Je déteste la voix de Gruberova depuis toujours mais cette manière de se dépasser, de depasser, d'excéder, d'éclater, ça me bouleverse.
Pour la perruque dans Roberto Devereux et tout le reste du final, je ne suis pas d'accord. C'est grotesque mais surtout sublime, affolant, terrorisant, sidérant : j'adore.

Ça me fait penser à Barbara à la fin de sa carrière. Beaucoup disent qu'elle aurait dû arrêter, qu'elle n'avait plus de voix, qu'elle en faisait trop etc. mais elle réinvente tout, elle se réinvente, c'est extraordinaire.

Baudelaire disait : "Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense."

Édit : je suis aussi d'accord avec toi Dongio !
aroldo a écrit :
17 août 2017, 10:43
Je ne crois pas qu'un récital de lieder soit obligatoirement chiant comme la pluie et ne soit qu'un pis-aller pour chanteur fatigué. D'ailleurs, je trouve qu'un des plus beaux derniers disques de Gruberova, c'est le tout Schubert, très vocal et caractérisé, avec les mêmes défauts soulignés partout, mais aussi sa manière si caractéristique.

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Message par JdeB » 17 août 2017, 11:05

Parfait !
Je peux donc les effacer dans le pseudo fil Homosexualité.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Edita Gruberova

Message par MariaStuarda » 17 août 2017, 11:06

JdeB a écrit :
17 août 2017, 11:05
Parfait !
Je peux donc les effacer dans le pseudo fil Homosexualité.
Absolument ! J’espère juste ne rien avoir oublié :)

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Message par JdeB » 17 août 2017, 11:06

Retour sur Baudelaire," Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense."
Et quand on en arrive à l'informe, que jaillit-il ?
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Edita Gruberova

Message par MariaStuarda » 17 août 2017, 11:09

JdeB a écrit :
17 août 2017, 11:06
Retour sur Baudelaire," Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense."
Et quand on en arrive à l'informe, que jaillit-il ?
Jérome, Baudelaire rien rien à faire sur le fil Gruberova ! :lol:
Je ne vais quand même pas déplacer tes messages ! :wink:

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Message par JdeB » 17 août 2017, 11:11

Toi aussi tu te fantasmes en modo d'ODB ? C'est une épidémie !

Je réagis à une citation d'Adal.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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