Mado Robin ? J'adore !
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Mado Robin ? J'adore !
Bonjour tout le monde... Je viens de m'inscrire, alors je vous dois bien quelques mots de présentation : je m'appelle David, j'écris d'Italie (vous pardonnerez mon français parfois un peu rouillé) et, comme mon pseudo l'indique je suis fou de Mado Robin (ou fou tout court, ce qui revient au même). Je l'ai découverte au temps de mon enfance, que j'ai passée dans votre beau pays... Mais ce n'est que récemment que le coup de foudre s'est produit : ce ne sont ni ses aigus, ni le répertoire qu'elle fait qui me passionent, mais ce sont plutôt sa simplicité et cette diction exemplaire qui la rend toujours intelligible quand elle chante en français...
Je trouve tout simplement qu'il y a un charme dans cette voix, mais aussi dans cette figure de femme d'une exquise modestie et qui n'a pas eu beaucoup de chance. J'ai connu en France beaucoup de personnes plus ou moins âgées qui se rappellent encore ses apparitions à la télé ou a la radio, et l'émoi que sa mort prématurée a provoqué.
Maintenant je voudrais savoir ce que de jeunes mélomanes français pensent d'elle, s'ils la connaissent par le biais de leurs parents ou grands parents, ou bien par l'écho de ses excursions dans la stratosphère vocale (ce qui est le cas partout ailleurs dans le monde).
Je sais que l'argument n'est pas des plus passionants, et qu'il est tout sauf actuel... Mais bon, c'était une manière comme une autre de me présenter, et de justifier mon pseudo...
A bientôt !
Je trouve tout simplement qu'il y a un charme dans cette voix, mais aussi dans cette figure de femme d'une exquise modestie et qui n'a pas eu beaucoup de chance. J'ai connu en France beaucoup de personnes plus ou moins âgées qui se rappellent encore ses apparitions à la télé ou a la radio, et l'émoi que sa mort prématurée a provoqué.
Maintenant je voudrais savoir ce que de jeunes mélomanes français pensent d'elle, s'ils la connaissent par le biais de leurs parents ou grands parents, ou bien par l'écho de ses excursions dans la stratosphère vocale (ce qui est le cas partout ailleurs dans le monde).
Je sais que l'argument n'est pas des plus passionants, et qu'il est tout sauf actuel... Mais bon, c'était une manière comme une autre de me présenter, et de justifier mon pseudo...
A bientôt !
Je garde toujours une tendresse particulière pour Mado Robin. En effet le plus remarquable dans son chant ne sont pas ses aigus ahurissants mais cette diction d'une pureté inouïe. Parvenir à rendre audible chaque mot, chaque syllabe alors qu'elle se promenait sur des notes jamais atteintes par une autre soprano! Je suis d'accord également pour cette dimension si humaine dans sa façon de chanter et elle était comme çà dans la vie. C'était une femme d'une très grande simplicité. Un de mes amis l'a rencontré dans un magasin de musique : elle était d'une telle modestie! Jamais elle n'a joué les Divas et ne s'est prise pour "Madame Mado Robin, La Voix La Plus Haute Du Monde". Hélas, le destin n'a pas été clément envers elle : elle perds son mari pendant la Guerre, accouche d'une fille handicapée et meurt à 42 ans d'un cancer. Mais Il nous reste ses disques, cette Lakmé superbe dont deux versions existent : une Live et une en studio. Son récital Decca est splendide également avec les airs des Puritains et de la Somnambule, ainsi que la mélodie "Le Rossignol" d'Alabiev.
"Rossignol" cela va bien à Mado Robin qui est partie rejoindre les oiseaux ses amis mais dont la voix extraordinaire est toujours parmi nous.
"Rossignol" cela va bien à Mado Robin qui est partie rejoindre les oiseaux ses amis mais dont la voix extraordinaire est toujours parmi nous.
pour info au cas où vous ne le sauriez
www.loire-france.com/personnalites/artistes/robin.htm
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Ben, dois-je avouer que j?ai connu la voix de Mado Robin par les 78 t que j?écoutais chez ma grand-mère, sur un antique phono ?, (Je précise que je ne suis plus une jeunette, mais que je suis dans la catégorie "ménagère de moins de 50 ans" )
C?est ridicule, mais c?est ainsi, et je préférais cela aux Fabulettes d?Anne Sylvestre ?que j?adore aussi, mais dans un autre style !
A part ces 78t dont j?ai hérité ?mais pas le phono, hélas !- j?ai quelques 33t de derrière les fagots, un Lakmé (G. Sébastian, dir), un disque d?extraits de Rigoletto (avec M Dens, S Michel et X Depraz) dirigé par P Dervaux, et les immanquables 33t de récitals Pathé, INA, Decca qui proposent des mélodies et des airs divers tirés de La Flûte ; Manon Lescaut ; Peer Gynt, Mignon ; Noces de Jeannette ; Roméo ; Contes d?Hoffmann ; Manon ; Les Filles de Cadix; Carnaval de Venise ; Barbier ; Rigoletto ; Ah! Vous dirais-je maman ( d?après Mozart, le 78t qui a créé le déclic), Hamlet?
Ce qui m?a toujours ébahie, moi aussi, c?est la clarté de la diction, cette ligne de chant incroyable, ce chic, ce chien très "parisien" et hélas, maintenant daté, cette distinction naturelle? Elle symbolise pour moi, avec beaucoup d'autres artistes de ce temps, une espèce d'ère disparue, de cette transmission d'une école de chant française spécifique, même si cette époque avait aussi des défauts (ah, ces notes nasillardes des belles madames de l'époque) mais un charme fou. Je regrette vraiment la disparition de ces particularismes nationaux, qui servaient admirablement certains types de répertoire...
Emmanuelle, qui n'écoute pas que Mozart et le baroque et qui a aussi une passion pour l'ère du 78 t.
PS : David-Fan_de_Mado_Robin, bienvenue parmi nous.
C?est ridicule, mais c?est ainsi, et je préférais cela aux Fabulettes d?Anne Sylvestre ?que j?adore aussi, mais dans un autre style !
A part ces 78t dont j?ai hérité ?mais pas le phono, hélas !- j?ai quelques 33t de derrière les fagots, un Lakmé (G. Sébastian, dir), un disque d?extraits de Rigoletto (avec M Dens, S Michel et X Depraz) dirigé par P Dervaux, et les immanquables 33t de récitals Pathé, INA, Decca qui proposent des mélodies et des airs divers tirés de La Flûte ; Manon Lescaut ; Peer Gynt, Mignon ; Noces de Jeannette ; Roméo ; Contes d?Hoffmann ; Manon ; Les Filles de Cadix; Carnaval de Venise ; Barbier ; Rigoletto ; Ah! Vous dirais-je maman ( d?après Mozart, le 78t qui a créé le déclic), Hamlet?
Ce qui m?a toujours ébahie, moi aussi, c?est la clarté de la diction, cette ligne de chant incroyable, ce chic, ce chien très "parisien" et hélas, maintenant daté, cette distinction naturelle? Elle symbolise pour moi, avec beaucoup d'autres artistes de ce temps, une espèce d'ère disparue, de cette transmission d'une école de chant française spécifique, même si cette époque avait aussi des défauts (ah, ces notes nasillardes des belles madames de l'époque) mais un charme fou. Je regrette vraiment la disparition de ces particularismes nationaux, qui servaient admirablement certains types de répertoire...
Emmanuelle, qui n'écoute pas que Mozart et le baroque et qui a aussi une passion pour l'ère du 78 t.
PS : David-Fan_de_Mado_Robin, bienvenue parmi nous.
Oui il y a cette diction exemplaire et cette musicalité mais il faut quand même parler de ses notes stratosphériques. Sans ces notes suraiguës elle aurait été tout de même une grande chanteuse mais elle pouvait nous en gratifier. Même les meilleurs techniciens en sonorisation ne seront jamais en mesure d'égaler ces pures merveilles.
Le mot de Sacha Guitry était bien à propos;
Cette gorge est comme la grotte de Lourdes, il s'y produit des miracles!
Le mot de Sacha Guitry était bien à propos;
Cette gorge est comme la grotte de Lourdes, il s'y produit des miracles!
De Mado, je ne possède qu'un enregistrement reformaté d'I Puritani... En effet, il y a de quoi etre stupéfait par ses aigues "stratophériques". Une curiosité mais ce n'est pas là que réside son charme. Il y a dans cette voix un coté à la fois suranné et intemporel joint à un gout des mots qu'elle savoure avec une rare gourmandise...
C'est une très belle introduction que tu nous offres là cher Fou...
L.
C'est une très belle introduction que tu nous offres là cher Fou...
L.
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Re: Mado Robin ? J'adore !
Ah... Mado Robin... Son nom seul fait appel à bien des nostalgies.
Ce qu'il y a de formidable avec cette artiste, c'est que, au-delà de ses moyens vocaux proprement éblouissants, elle a été, sauf erreur de ma part, la seule artiste lyrique française véritablement populaire. Son "coeur de cible", comme on dit, n'était pas le public averti des grandes salles parisiennes. Elle a finalement très très peu chanté sur la scène de l'Opéra-Comique, encore moins sur celle de l'Opéra. C'est à la fois dommage et très bien, mais, étant d'une nature profondément bonne, ce qui transparaît du reste très bien au disque, elle n'a pas mené sa carrière dans les rails. Elle a même presque exclusivement chanté (ce doit être de l'ordre de 85 ou 90%) dans les salles de province et surtout dans des galas divers et variés (du genre "Le grand Gala bisannuel des orphelins de l'usine de tramways de Montastruc-la-Conseillère"). N'a-t-elle pas débuté dans le métier au Casino de l'ABC? Elle est à ma connaissance la seule artiste lyrique de niveau international à avoir mené sa carrière de cette façon. Et pourtant, elle avait ses entrées à Garnier, elle fut même demandée par le Met; mais sa priorité était ailleurs. La cantatrice du peuple, en quelque sorte...! Il n'y a qu'à regarder les divers témoignages vidéos de l'époque: de la charmante voisine qui sert le thé au monsieur de la télévision à la dame un peu gauche qui ose à peine chanter en présence de Maurice Chevalier. Et énormément de petites mélodies populaires, presque davantage que de noble opéra. Tout sauf une diva: une femme du peuple (pourtant de naissance plutôt bourgeoise), une femme de la terre, dont chacun, du Président Coty à la couturière du Boulevard des Capucines, se sentait proche, et pour laquelle chacun éprouvait de la bienveillance et de la sympathie. Je me souviens, dans mon enfance, de plusieurs personnes de sa génération, parlant d'elle avec bienveillance comme d'une femme ayant profondément marqué leurs souvenirs musicaux. et cela m'avait frappé à l'époque, des gens n'ayant socialement rien en commun (en particulier, une pharmacienne et son employé de maison; une "petite main" de Garnier également...). Même des gens n'aimant ouvertement pas l'opéra m'ont dit ne pas aimer l'opéra SAUF Mado Robin.
J'ai beau chercher, je ne vois pas qui, en France, avant ou après elle, a joui d'une popularité comparable...
Ce qu'il y a de formidable avec cette artiste, c'est que, au-delà de ses moyens vocaux proprement éblouissants, elle a été, sauf erreur de ma part, la seule artiste lyrique française véritablement populaire. Son "coeur de cible", comme on dit, n'était pas le public averti des grandes salles parisiennes. Elle a finalement très très peu chanté sur la scène de l'Opéra-Comique, encore moins sur celle de l'Opéra. C'est à la fois dommage et très bien, mais, étant d'une nature profondément bonne, ce qui transparaît du reste très bien au disque, elle n'a pas mené sa carrière dans les rails. Elle a même presque exclusivement chanté (ce doit être de l'ordre de 85 ou 90%) dans les salles de province et surtout dans des galas divers et variés (du genre "Le grand Gala bisannuel des orphelins de l'usine de tramways de Montastruc-la-Conseillère"). N'a-t-elle pas débuté dans le métier au Casino de l'ABC? Elle est à ma connaissance la seule artiste lyrique de niveau international à avoir mené sa carrière de cette façon. Et pourtant, elle avait ses entrées à Garnier, elle fut même demandée par le Met; mais sa priorité était ailleurs. La cantatrice du peuple, en quelque sorte...! Il n'y a qu'à regarder les divers témoignages vidéos de l'époque: de la charmante voisine qui sert le thé au monsieur de la télévision à la dame un peu gauche qui ose à peine chanter en présence de Maurice Chevalier. Et énormément de petites mélodies populaires, presque davantage que de noble opéra. Tout sauf une diva: une femme du peuple (pourtant de naissance plutôt bourgeoise), une femme de la terre, dont chacun, du Président Coty à la couturière du Boulevard des Capucines, se sentait proche, et pour laquelle chacun éprouvait de la bienveillance et de la sympathie. Je me souviens, dans mon enfance, de plusieurs personnes de sa génération, parlant d'elle avec bienveillance comme d'une femme ayant profondément marqué leurs souvenirs musicaux. et cela m'avait frappé à l'époque, des gens n'ayant socialement rien en commun (en particulier, une pharmacienne et son employé de maison; une "petite main" de Garnier également...). Même des gens n'aimant ouvertement pas l'opéra m'ont dit ne pas aimer l'opéra SAUF Mado Robin.
J'ai beau chercher, je ne vois pas qui, en France, avant ou après elle, a joui d'une popularité comparable...
Dieu protège nos amours.
Re: Mado Robin ? J'adore !
Thill ?
Re: Mado Robin ? J'adore !
Boué a été une immense star dans les années 1950, des groupies voulaient lui arracher un bout de robe, telle une rock-star ! On parlait d'elle dans la presse à grand tirage. Comme ce fut le cas plus tard pour Crespin, Dessay ou Alagna.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Mado Robin ? J'adore !
Que les réputations de Boué, Dessay et Alagna (on peut même je crois ajouter Jane Rhodes à la liste) aient dépassé les frontières du cercle des amateurs d'opéra, je suis d'accord. Cela fait-il pour autant d'eux des figures populaires? A vrai dire, je n'en ai pas l'impression, mais peut-être que je me trompe sur la question...
Ce que j'ai voulu exprimer, c'est tout simplement l'idée que Mado Robin n'était pas connue comme cantatrice à proprement parler, mais plutôt comme chanteuse au même titre que Lys Gauty ou Ray Ventura ou encore Colette Renard; j'ai tout de même la nette impression, me fondant toujours sur les témoignages des gens ayant écouté la radio et regardé la télévision dans les années 50, que Mado Robin c'était "Frou-Frou" davantage que "L'air de la folie de Lucia di Lammermoor du célèbre compositeur Gaetano Donizetti"...
Ce que j'ai voulu exprimer, c'est tout simplement l'idée que Mado Robin n'était pas connue comme cantatrice à proprement parler, mais plutôt comme chanteuse au même titre que Lys Gauty ou Ray Ventura ou encore Colette Renard; j'ai tout de même la nette impression, me fondant toujours sur les témoignages des gens ayant écouté la radio et regardé la télévision dans les années 50, que Mado Robin c'était "Frou-Frou" davantage que "L'air de la folie de Lucia di Lammermoor du célèbre compositeur Gaetano Donizetti"...
Dieu protège nos amours.