paco a écrit : ↑25 juil. 2017, 09:20
Adalbéron a écrit : ↑24 juil. 2017, 15:28
C'est un planning plutôt normal non ?
Si l'on compare aux chanteuses de sa génération qui en sont au même stade de carrière qu'elle, alors oui c'est typiquement le genre de planning de l'époque actuelle.
En revanche, les jeunes chanteuses de très haut niveau, comme elle, qui débutaient dans les années 60-70, avaient des plannings autrement plus chargés (je pense aux Freni, Scotto, Chiara, Ricciarelli, Arroyo, etc.) : sur un répertoire aussi bien délimité, sur de petites distances d'un spectacle à l'autre (par exemple un soir à Parme et la semaine suivante à Venise, puis la semaine suivante à Bologne et deux semaines après à Turin, ou le même genre de planning "local" mais cette fois en Allemagne, souvent avec le même rôle ou deux au maximum sur le trimestre), mais au global cela leur donnait beaucoup plus d'occasions de chanter, de s'approprier un rôle, de l'approfondir, etc.
C'est ce qui me frappe lorsque je parcours les plannings des jeunes chanteurs de très haut niveau aujourd'hui (et même si l'on regarde ceux qui ne sont plus tout à fait jeunes, comme par exemple Luca PIsaroni, un exemple parmi tant d'autres), je les trouve dans l'ensemble assez vides comparés à leurs aînés. Bien sûr il y a les exceptions comme Yoncheva, mais justement ce sont de rares exceptions.
C'est à cela que l'on voit que l'art lyrique est en plein déclin : il n'y a plus assez d'offre, de scènes, de saisons étoffées, de nombre de représentations par an capables de nourrir une génération de chanteurs talentueux de plus en plus nombreux. Rien qu'en considérant l'offre en France, elle a réduit de plus de 50% en deux décennies, comment peut-on nourrir quantité de talents dans ces conditions ?...
Fin du HS, revenons à Nadine Sierra
Je n'ai pas assez de recul sans doute pour prendre part à ces débats sur un potentiel déclin de l'art lyrique.
Je remarqué simplement que :
- Les chanteuses italiennes citées (Scotto, Freni) ont fait leur débuts de carrière en Europe, tandis que Sierra, américaine, fait déjà une carrière internationale, ce qui est peut-être plus lourd.
- On ne va quand même pas se plaindre de voir qu'une jeune chanteuse a un agenda aéré (surtout qu'ensuite on critiquera Yoncheva pour son rythme effréné) : d'abord, c'est signe de mesure et d'intelligence (elle se prépare à mûrir ses prises de rôle, musicalement et dramatiquement), ensuite qu'elle pourrait assurer possiblement certains remplacements.
- Rappelons enfin que Scotto chantait Traviata et Gilda au cours des mêmes saisons et au tout début de sa carrière, mais ce ne sont certes pas les mêmes voix.