jerome a écrit : ↑25 juil. 2017, 15:14
Adalbéron a écrit : ↑25 juil. 2017, 14:20
Rappelons enfin que Scotto chantait Traviata et Gilda au cours des mêmes saisons et au tout début de sa carrière, mais ce ne sont certes pas les mêmes voix.
Sauf que Scotto a chanté ces 2 rôles là exactement de la même manière, c'est à dire comme un soprano lirico leggero, ce que n'est absolument pas Violetta! Donc la Renata ne s'est pas pas trop mise en danger en chantant ces 2 rôles là. Ce sont les autres rôles comme Butterfly qu'elle s'évertuait à chanter en même temps et sans s'économiser et qui étaient des rôles de spinto qui l'ont amenée à tout arrêter au milieu des années 50 et à réapprendre complètement à chanter avec la prof d'Alfredo Kraus car tout était en train de foutre le camp dans son chant et dans sa voix.
Il faut seulement souhaiter que Nadine Sierra gère sa carrière avec sagesse et prudence et ne se lance pas dans des rôles dont elle n'a pas les moyens. Sa belle voix de lirico coloratura a suffisamment de quoi faire avec le répertoire idoine.
On était partis sur un HS déclin et nous voici engagé sur un HScotto.
Heureusement que tu précises que Scotto (j'essaye de rester calme face au blasphème que tu as proféré : "la Renata".......) ne s'est pas mise en danger
dans ces rôles-là, parce que s'il y a bien une chanteuse qui a pris des risques dans sa carrière, c'est bien la Scotto.
Si Scotto a dû s'arrêter quelques mois et gagner l'Espagne pour suivre l'enseignement de la prof de chant de Kraus avec qui elle chantait alors à Venise, c'est parce qu'elle était presque complètement autodidacte et qu'elle n'avait pas la technique adéquate pour chanter avec endurance. Elle perdait ses aigus, tout ne partait pas en vrille.
Ces rôles ensuite ne lui posèrent aucun problème et elle reprit plus tard le rôle de Butterfly, et heureusement, puisqu'elle est pour moi la plus grande avec De Los Angeles (les autres chantent bien, et alors ?).
Quant à caractériser la voix de Scotto d'une quelconque manière, c'est, je crois, peine perdue. Le dernier qualificatif qui me viendrait à l'esprit pour qualifier la première voix de Scotto (parce qu'elle a muté en "sirène-à-larmes" ensuite) est bien "leggero", puisque la voix a toujours eu une densité, suppléée ensuite par un engagement sans commune mesure, que beaucoup de soprano lyrique léger n'ont jamais eue. Et comment aurait-elle pu chanter Butterly si bien si longtemps avec la voix que tu lui attribues ? (Tu me diras : mais elle n'a pas la voix !! - Bah le principal c'est qu'elle l'ait chanté si merveilleusement pendant si longtemps ; idem pour Violetta dont elle charge les "jouir" du premier acte d'une intensité IN-OUÏE).