Message
par offenbach » 16 janv. 2018, 18:43
Je pense aussi que Kunde, pour certains dont je fait partie, rappelle, par son charisme en scène, son énergie flamboyante et son mordant vocal, associés à son audace intrépide dans l'aigu, les grands ténors du passé (même si les moyens sont un peu moindres, notamment pour les rôles vraiment spinti). Pour moi, chaque fois que je le vois, il y a au moins un moment d'excitation folle qui me rappelle pourquoi j'ai fait le déplacement.
Je le surnomme souvent "le dernier lion".
La première fois que je l'ai entendu in vivo, c'était dans les extraits des Vespri au TCE en mai 2011 : impressionnant mais pas plus convaincu que ça, j'avais eu l'impression qu'il faisait un peu "son Kaufmann" en assombrissant artificiellement la voix.
Retrouvailles en novembre 2014 à l'occasion de la Luisa Miller de Liège, ça a été la révélation et je l'ai vraiment suivi. Otello rossinien à la Scala en juillet 2015, Devereux à Bilbao en novembre de la même année, Trouvère londonien en juillet 2016, Vespri à Valencia en décembre de la même année, re-Trouvère à Londres en février 2017 suivi immédiatement de son récital à Barcelone quelques jours après la dernière, Chénier à Bilbao en mai, Norma à Liège en octobre, Le Prophète à Berlin en décembre et ce tout récent Poliuto.
A part la reprise du Trouvère, où j'en attendais sans doute trop et durant laquelle il sonnait un peu fatigué, que de moments inoubliables.
Sa scène de la Prison dans Devereux, un moment d'anthologie ; son "Ah si ben mio" et la Pira qui a suivi lors de la première série ; son duel avec le Rodrigo de Florez, une des choses les plus dingues que j'aie vues ; et son "Nessun dormi" en bis au récital à Barcelone, ce si naturel surplombant l'orchestre qui m'est venu en pleine face à mon dernier balcon...
Avec Camarena, Pirozzi, Florez et Rudy Park, l'artiste qui m'a le plus enthousiasmé ces dernières années.